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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

3 août 2016 3 03 /08 /août /2016 21:30

 

 

"Ce qui fait dire et qui demeure sous-jacent au discours est tout aussi indispensable à l'interprétation des faits observés que ce qui est dit." 

Henri Laborit (1)
 

 

 

 

Mieux que les JO de Rio : la course à la présidence de Donald et Hillary !... A présent, candidats officiels des deux partis dominants, le départ vient d’être donné. Arrivée prévue : début novembre prochain.

 


Féroce compétition

 

Entre fausses promesses, invectives, coups bas (2) et autres calomnies réciproques, il ne faut pas s’attendre à un niveau de débats et de réflexions permettant d’entrevoir ce qui attend en premier lieu le peuple américain et, en second, le reste de la planète.

Donald vs Hillary : L’Enjeu Souterrain…

Quelle différence entre les deux, quant au programme électoral de ces membres éminents de la richissime oligarchie dite du "1 %" ?...

 

Dans le domaine économique et social : infime. Quasi inexistante.

 

En fait, c’est leur dernière préoccupation, malgré la paupérisation continue de la majorité de la population (3). Si ce n’est d’endormir l’opinion publique, comme nos dirigeants en Europe pour se faire élire, avec "l'engagement" ou le "serment" d'aller chercher la croissance "avec les dents", de "créer des milliers d'emplois". Où, quand , comment ?...

 

Loin du New Deal de Franklin Roosevelt qui, pour lutter contre les ravages de la Grande Dépression, mit en œuvre, entre 1933 et 1938, d’innnovantes et courageuses réformes pour lutter contre la pauvreté, le chômage, les millions de faillites des petites et moyennes entreprises, la misère des agriculteurs et ouvriers agricoles. Y compris ces européens venus pour trouver le paradis, jusqu'en Californie, survivant dans le cauchemar de la malnutrition et du dénuement...

Le "rêve" américain...

Le "rêve" américain...

Les grands auteurs américains de l’époque dénoncèrent dans de bouleversants romans ou pièces de théâtre, souvent repris au cinéma, ces drames et aliénations sociales broyant la vie et la dignité d’êtres humains vivant dans une des sociétés les plus riches de la planète. Dont les plus connus, sur les étagères de nos bibliothèques : John Steinbeck (Les Raisins de la Colère, Des Souris et des Hommes), Erskine Caldwell (Le Petit Arpent du Bon Dieu, La Route du Tabac), John Dos Passos (lire ou relire sa trilogie "USA" écrite entre 1933 et 1936, dénonçant les assassinats et tortures, avec émasculation, des leaders ou syndicalistes ouvriers ou agricoles par les milices patronales…), etc.

 

Cette sinistre décennie marquée par le Krach Boursier de 1929, ouvrit la voie à  une refonte du système bancaire et financier, afin de juguler les manoeuvres prédatrices de ce milieu mafieux par essence et destination… Régulation d'un système méthodiquement "détricotée" au fil des ans depuis, pour arriver à l'arnaque colossale de 2008...

 

Impensable à notre époque, où City et Wall Street régentent nos sociétés !...

 

Reste la politique extérieure, ou de "domination impériale". De fugitives "nuances" semblent apparaître entre les deux compétiteurs…

 

La Reine du Chaos (4), on le sait, ne rêve que plaies et bosses dans une hystérique promotion de la "démocratie" et des "droits de l'Homme", sous forme de massacres, bombardements et destructions de pays entiers. Précédés, accompagnés ou suivis de cascades de "sanctions". Son unique langage vis-à-vis des autres nations qui n’auront qu’à s’agenouiller devant la puissance de droit divin que représentent à ses yeux, et ceux de ses sponsors, les USA ; s'ils ne veulent pas vivre dans le Chaos…

 

Moins guerrier dans ses propos, en dépit du racisme assumé de son appartenance à la caste dominante, face à la paranoïa sanguinaire de sa concurrente, Donald Trump passerait presque pour un pacifiste.

 

Restons lucides : nous sommes aux antipodes de Gandhi !...

 

Cette différence de tonalité dans les discours de politique étrangère ne représente aucunement l’amorce d’une prise de conscience, par la coterie au pouvoir, de l’impérieuse nécessité d’entretenir un climat de paix et de confiance mutuelle entre nations pour s’atteler ensemble aux enjeux, problèmes de développement, mais aussi de préservation, pour ne pas dire de survie, de notre planète.

 

Ce nest que le lointain écho d’une lutte acharnée, impitoyable, souterraine, invisible aux yeux de l’électorat, entre deux groupes de pression, deux lobbies… Un combat de Titans !... Convoitant "le pouvoir" ?... L’expression, simpliste, est vide de sens. Quel "pouvoir" ?...

 


"It’s just Business"…

 

Dissimulés derrière le rideau de fumée du "Libéralisme Economique", activé par  les prêcheurs  ou théoriciens de la miraculeuse et irremplaçable Economie de Marché ne cessant de préconiser la régression de l’Etat à un simple rôle de police dans nos sociétés humaines, deux groupes de pression se livrent une guerre implacable pour s’emparer des : "Marchés Publics" !

 

Source d'enrichissement vertigneux et fulgurant des membres de l'oligarchie. Davantage que la prétendue liberté d'entreprendre dans la pseudo "libre concurrence", la spoliation économique des nations asservies et colonisées, ou encore, la spéculation sur fond de "délits d’initiés" impunis et permanents.

 

L’Etat, par l’octroi de ses marchés, est la vache à lait du 1% oligarchique. Dans le silence des paradis fiscaux…

 

Comme toute oligarchie, celle des USA est fractionnée en clans rivaux, se déchiquetant pour avoir la plus grande part du gâteau. Empoignade acharnée, brutale, vicieuse, de deux « hordes »…

 

La première, la plus connue et la plus puissante ou dominante actuellement, est représentée par Hillary, candidate du parti Démocrate :  le complexe militaro-industriel, dont le président des USA Eisenhower avait annoncé les dangers pour le pays, dans son célèbre discours de fin de mandat du 17 janvier 1961. Inquiétude prémonitoire :
« Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l'acquisition d'une influence illégitime, qu'elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d'un développement désastreux d'un pouvoir usurpé existe et persistera. » (5) 

 

Depuis plusieurs décennies, un demi-siècle déjà, adossé aux multinationales et établissements financiers de Wall Street, formatant l’opinion publique avec son colossal appareil de propagande « médiatique » des grandes chaînes TV-radios-cinémas, groupes de presse et d’édition, il s’arroge, effectivement, l’essentiel des « Marchés Publics ».

La "Horde Militaro-Industrielle" ou le Fascisme Messianique des USA

Marchés et contrats liés à la « Défense Nationale », dans des simulacres d’appels d’offres, sans contrôle des marges, avec des budgets en dépassements illimités, et des délais jamais respectés.

 

Tel le programme de l’avion furtif F-35, « l’avion de chasse le plus cher de l’histoire militaire » (US $ 200 millions pièce !...) célèbre, avant sa sortie difficile en 2016, pour ses retards de mise au point et ses médiocres performances. (6) Ou encore,  le porte-avions géant Gerald Ford qui a accumulé de multiples différés de livraison (prévue en 2011 et incertaine en 2016…) atteignant le prix record de 15 milliards de dollars l’unité… (7)

 

Chaque année ce sont plus de mille milliards de dollars jetés tous azimuts dans des puits sans fond : plans et achats d'armement, expéditions militaires, au service des pétroliers et de leurs satellites (chimie, pharmacie, etc.). Pour le plus grand profit d’un cénacle de privilégiés parmi les plus corrompus du monde.

 

Chez les Républicains, "le complexe militaro-industriel" avait joué la carte Ted Cruz. Un « déjanté », fou furieux tout aussi paranoïaque que La Reine du Chaos, qui passe son temps au Congrès à concocter des "sanctions" et échaffauder les "plans de bombardements" de toute une série de pays : quand ce n’est pas contre l’Iran, c’est contre la Russie ou la Chine, ou encore le Vénézuela ou la Bolivie…

 

Mais Ted Cruz a été balayé par Donald Trump. D’entrée de jeu, la "horde militaro-industrielle" perd 50% de sa mise !... D’où sa rage pour faire plier et éliminer Donald Trump.

 

Elle a raison de s’inquiéter : Donald Trump ne partage pas les intérêts de ce gang. C’est un des rois du béton, un milliardaire de la construction d’ensembles immobiliers et de génie civil, qui représente ceux d’un secteur d’activité oublié par l’Etat fédéral : le BTP. Qui ne ramasse que les miettes du gâteau des Marchés Publics goulûment avalés annuellement, sous son nez, par la maffia militaro-industrielle.

 

C’est un ras-le-bol massif qui s’exprime dans ses discours : dénonçant l’argent gaspillé dans des aventures, guerres, occupations, et gesticulations militaires sans fins ni résultats. Ce n’est pas l’expression d’un souhait de "Paix Mondialisée" : désirs irrépressibles d’embrassades avec les Russes, d’accolades ferventes avec les Chinois ?... Pas davantage, l’éruption spontanée d’une éthique de la « zénitude » :  préparer des lendemains qui chantent pour les humains, les bébés phoques et les petits oiseaux ?…

 

Ce serait se tromper de contexte.

 

Tout simplement : c’est la colère du portefeuille. La révolte du Business ; du moins celui laissé sur le bas-côté de la prospérité et du profit facile.

 

Stigmatisant ainsi la construction et l'entretien permanent de plus de 800 bases US dans des pays étrangers ; alors qu’aux USA les infrastructures (ports, digues, routes, ponts, barrages, etc.) , écoles et hôpitaux publics, sont dans un état de délabrement avancé. Donald Trump n’a cessé de citer les rapports alarmants des spécialistes faisant état de la dangerosité de 60% des ponts du pays, en raison de leur manque d’entretien, de réfection ou de rénovation…

 

Ce sont des centaines d’entreprises de BTP, certaines rayonnant sur plusieurs Etats, avec des dizaines de milliers de sous-traitants aux centaines de milliers d’emplois (aux qualifications nettement supérieures à celles des "serveurs temporaires" des fast foods dont le recrutement fausse les statistiques du chômage US) qui se retrouvent les carnets de commande à moitié, ou aux 3/4, vides et sans perspectives.

 

Avec de nombreuses banques régionales en sous-activité, qui d’ordinaire alimentent en crédits ces entreprises et les  populations locales, excédées de voir leur Business stagner ; quand il ne se fait pas racketter par les requins de Wall Street et leurs spéculations financières induisant des crises récurrentes.

 

Cette exaspération est largement soutenue par une presse régionale très bien implantée, moins connue que les grands médias de New York ou Washington, dont l’impact est démultiplié par de nombreuses stations locales de TV-radios indépendantes.

 

Donald Trump incarne, malgré lui, un courant qui le dépasse : la "horde militaro-industrielle" est allée trop loin dans sa spoliation de la richesse nationale.

 

Qui va l’emporter dans cette lutte ?... L’équipe Hillary ou  l’équipe Donald ?... Plus passionant à suivre que les JO !...

 

C’est "l’Argent" qui mène le monde chante Liza Minelli dans son célèbre et délirant duo avec Joel Grey, dans le film Cabaret de Bob Fosse : « Money, money, money… » (8)

 

Si pour un fois, une fois seulement, l’argent pouvait ouvrir la voie à La Paix…

 

 

 

 

  1. Eloge de la fuite, Henri Laborit, p. 69, http://www.telecharger-ebook-gratuit.com/livres/43290-henri-laborit-eloge-de-la-fuite.html
  2. Nouvelle photo de Mélania Trump nue publiée, Le Figaro, 1er août 2016,
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/08/01/97001-20160801FILWWW00079-nouvelle-photo-de-melania-trump-nue-publiee.php
  3. L’état réel des USA en une seule image, Wikistrike, 18 septembre 2015,
    http://www.wikistrike.com/2015/09/l-etat-reel-des-usa-en-1-seule-image.html
  4. Hillary Clinton - La Reine du Chaos, livre de Diana Johnstone, traduit en français et publié aux éditions Delga, 2016, http://editionsdelga.fr/portfolio/diana-johnstone/
  5. https://en.wikisource.org/wiki/Eisenhower%27s_farewell_address_(press_copy)
  6. L’avion de chasse F-35 multiplie les déboires, Les Echos, 4 février 2016,
    http://www.lesechos.fr/04/02/2016/lesechos.fr/021672086086_l-avion-de-chasse-f-35-multiplie-les-deboires.htm
  7. Les nouveaux porte-avions de l’US Navy sous le feu des critiques, Duncan Macrae, Air&Cosmos, 9 mars 2015, http://www.air-cosmos.com/les-nouveaux-porte-avions-de-l-us-navy-sous-le-feu-des-critiques-29946
  8. Film de 1973 aux 8 Oscars : mise en scène, actrice principale, second rôle masculin, décors, photographie, montage, son et musique.
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20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 17:00

 

 

« Toutes les idées, idéologies, concepts, sentiments, automatismes culturels qui, animant un individu, l'arrêtent sur le chemin qui le mène à l'espèce et le sécurisent par une appartenance à un groupe social, relèvent de la préhistoire de l'espèce humaine. »
Henri Laborit  (1)

 

 

 

A ne rien y comprendre !...

 

Dépassant Poutine dans l'exécration, le dernier épouvantail médiatique à la mode, aux Etats-Unis : Donald Trump

 

Blanc bonnet...

 

Ce milliardaire, sans mandat de député ou de sénateur, ni fonction passée ou présente dans un parti ou un gouvernement, s’est porté candidat aux élections primaires pour obtenir l’investiture du "Parti Républicain" dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de son pays.

 

D’après les sondages, il serait actuellement le candidat le mieux placé à la fois dans les primaires et même pour l’élection finale. Face à la candidate du "Parti Démocrate" : Hillary Clinton. (2)

Donald Trump : Notre Président…

Pourtant : "Blanc bonnet – Bonnet blanc"… Choix difficile, peut-être : entre Peste et Choléra… Mais, telle est la finalité d’un système de cooptation oligarchique où s’affrontent des milliardaires, ou des clans de milliardaires, pour gérer les intérêts de la "Caste des 1%" dont ils sont les membres actifs…

 

So what ?... Et, alors ?...

 

L’acharnement hystérique, dont il est l’objet dans les grands médias et dans tous les cercles de pouvoirs, officiels et occultes de son pays, est plus que surprenant.

 

Jusqu’aux dirigeants de son propre parti qui se mobilisent contre lui, le présentant en danger mortel pour "la radieuse et incomparable démocratie" nord-américaine. Des généraux et des "experts en sécurité nationale", membres de son parti, ont même diffusé une "lettre ouverte" pour s’offusquer de sa candidature... (3)

GOP (Grand Old Party) : surnom du Parti Républicain dont l'emblème est l'éléphant... Jetant son candidat le mieux placé, pour la prochaine présidentielle, dans un ravin... Et, Donald Trump de s'exclamer : "Mais, qu'est-ce que j'ai dit ?..."

GOP (Grand Old Party) : surnom du Parti Républicain dont l'emblème est l'éléphant... Jetant son candidat le mieux placé, pour la prochaine présidentielle, dans un ravin... Et, Donald Trump de s'exclamer : "Mais, qu'est-ce que j'ai dit ?..."

Un niveau de violence extrême vient d’être franchi avec des commandos, visiblement bien organisés et en cheville avec les médias, provoquant des bagarres lors des réunions électorales, imposant l’annulation de plusieurs d’entre elles ; notamment à Chicago.

 

La diabolisation a atteint son paroxysme : on a sorti Hitler, et même Mussolini, du placard à balais de l’Histoire, pour le comparer à ces figures dantesques !… Avec, évidemment, des blogs et sites "nazis", créés pour la circonstance, qui ne cessent de l’encenser afin d’entretenir la panique par cette assimilation "satanique"…

Donald Trump : Notre Président…

Il est raciste, islamophobe, « suprématiste de la race blanche » ?... Rien de nouveau sous le soleil. Aucun projet politique, aucune carrière dans la haute administration ou le gouvernement du pays, ne peuvent se concevoir sans souscrire à cette doxa.

 

Seule différence par rapport à ses concurrents, opposants ou détracteurs politiques, tous partis confondus, lui n’a pas encore du sang sur les mains : il n'a ni voté, ni ordonné, de bombardements de populations sans défense, ni détruit ou réduit en cendres de pays qui ne livraient pas une guerre au sien, ni commandité d’assassinat par drones ou tueurs patentés, ni approuvé l’organisation ou le maintien de centres de tortures et autres crimes contre l’humanité, dont ils sont de fervent adeptes…

 

En quoi est-il pire qu’un Ted Cruz, son rival le plus acharné dans les primaires du Parti Républicain ?  Ce sénateur du Texas, membre du clan "Bush", évangéliste fanatique aux déclamations bibliques hallucinées à chacune de ses réunions électorales…  

 

Lié à l’industrie du pétrole, par son père qui possédait une florissante entreprise spécialisée dans les recherches sismiques d’hydrocarbures ; à la finance affairiste et spéculatrice par son épouse, membre du clan Bush tout comme lui, gestionnaire de fortunes chez Goldmann Sachs (actuellement, en congé sans solde pour suivre son mari dans sa campagne électorale) après être passée par Merrill Lynch… (4)

 

Quant à Hillary Clinton, belliciste obsessionnelle, "La Reine du Chaos" pour reprendre le titre du livre de Diana Johnstone, tout a été dit sur cette virago… (5)

 

Où est la différence ?...

En fait, j'aime mes adversaires. Ils me font sentir "éligible"...

En fait, j'aime mes adversaires. Ils me font sentir "éligible"...

Oligarques et "Pères Prédateurs"

 

Donald Trump, milliardaire de l’immobilier au flamboyant brushing, flanqué de son épouse top model, archétype de "la réussite à l’américaine",  incarnerait-il le bouc émissaire de "la Mauvaise Conscience" de la nomenklatura US ?... Repue de spoliations à l’encontre de ses propres concitoyens, et de dévastations prédatrices  aux dépens de multiples nations sur des continents entiers ?...

 

Impensable.

 

Non du fait du niveau de cynisme de la caste au pouvoir, l'enfermant hermétiquement dans sa mégalomanie, mais des racines mêmes de cette prétendue démocratie…

 

Depuis l’origine, le système politique des Etats-Unis a été méthodiquement architecturé en régime géré par les riches, "dans l’intérêt exclusif des riches". Ce qu’on dénomme, avec pudeur, une ploutocratie en termes de "sciences politiques".

 

C’est une mafia de richissimes colons britanniques qui a fondé les Etats-Unis. L’Histoire, ou la propagande, les ont sacralisés en Pères Fondateurs (Founding Fathers). En réalité, ils devraient être qualifiés de "Pères Prédateurs"… Tous milliardaires, par la naissance, le sens des affaires, le commerce international, le traficotage d’avocats et de financiers jonglant avec les délits d’initiés de l’époque pour s’enrichir au plus vite et de manière exponentielle.

 

Entre autres… Benjamin Franklin a démarré sa fortune dans la presse et l’édition. John Langdon était le propriétaire d’une impressionnante flotte de bateaux de commerce rayonnant sur plusieurs continents. John Dickinson, à la colossale fortune, était le plus riche propriétaire terrien de Pennsylvanie…

 

Les plus célèbres de ces "fondateurs" étaient, en effet, propriétaires d’immenses plantations aux centaines d’esclaves, notamment de tabac et de coton, tels George Washington ou Thomas Jefferson. George Washington trouve même l’occasion d’élargir son gigantesque patrimoine en épousant une riche veuve, Martha Dandridge Custis, qui lui apporta dans sa corbeille de mariée de vastes plantations de Virginie et environ 300 esclaves.

 

Outre une énergie motrice quasi-gratuite, l’esclavage présentait, aussi, de confortables aspects "ludiques", ne disons pas "lubriques", pour ces grands propriétaires…

 

George Washington eut un fils d’une de ses esclaves, au joli nom de Vénus, appelé West Ford. Mais, les descendants n’ont pas pu faire procéder à une recherche ADN : pas touche au Totem… (6) Moins divinisé, Thomas Jefferson y eut droit. Les analyses ADN ont prouvé que ses amours avec la belle esclave Sally Hemings, avait bien donné naissance à un fils : Eston Hemings. Piteusement, ce fervent dévot de la Déclaration des Droits de l'Homme n'a même pas eu les cojones d'affranchir la mère et son fils avant sa mort...

 

Les tonitruantes et glapissantes féministes nord-américaines, curieusement, restent "bouche cousue" sur ce qu’elles qualifieraient "d’esclavage sexuel", sous d’autres latitudes ou d’autres époques… Blaise Pascal le disait : Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà… (7)

 

Sans se vouloir l’avocat du diable, en quoi Donald Trump est-il pire que cette engeance ?...

L'auto-sabotage du Parti Républicain...

L'auto-sabotage du Parti Républicain...

Ces "Pères Prédateurs" qui ont fondé, formaté, les institutions des Etats-Unis à leur profit. Et, en conséquence, l’inconscient collectif de cette colonisation européenne s’érigeant en nation nouvelle.

 

Sur fondement de la Liberté et des Droits de l’Homme ?...  

 

Seuls les imbéciles peuvent croire à cette légende, forgée par une propagande permanente. Prétexte, habillage rhétorique, hypocrite, d’une prédation. Travestissant un régime fondé sur un principe simple : "La Loi du Plus Fort". Jusqu’aux conséquences les plus extrêmes.

 

Le point de départ a été une "fronde fiscale" contre la "mère-patrie", ou la métropole… Ces richissimes colons souhaitant s’enrichir sans frein et ne rien verser à la Couronne britannique ; s’organisant cyniquement pour faire partager ce mouvement à plus modestes qu’eux. Toujours cette exigence inversement proportionnelle à l’enrichissement : plus ma fortune s'accroît, moins je veux payer d’impôts ou de taxes…

 

La continuité, la durabilité, d’une aristocratie ou d’une oligarchie, imposent, en effet, l’édification d’une large assise démographique, conditionnée et anesthésiée. Défendre des privilèges, une spoliation organisée, exigeant de la chair à canon et des pourvoyeurs de taxes dont la caste au pouvoir, avec ses rejetons, est la première à s’affranchir… D’où la méthodique importation de la misère de l’Europe, sous forme d’une immigration aussi massive que rapide.

 

La réussite de cette colonisation fondée sur le vol des terres et l'accaparement des richesses naturelles du pays, dans le génocide, physique et culturel, des autochtones amérindiens. Une Bible dans une main, un fusil dans l’autre… 

 

La plupart de ces colons se donnant Bonne Conscience en se revendiquant "Evangélistes", "porteurs du message du Christ" ; expliquant leur "proximité idéologique" actuelle, dans un radicalisme religieux à la Ted Cruz, avec le barbare et ultra-islamophobe colonialisme sioniste, sur un autre continent. L’héroïque résistance du grand chef amérindien Geronimo témoigne, malgré tous les efforts pour en occulter l’impact, de l’atrocité de ce "nettoyage ethnique"… (8)

 

Le deuxième moteur de la prospérité de cette oligarchie a été l’esclavage, maintenu de longues années après sa clôture officielle, notamment par une ségrégation raciale légalement organisée. Dont toutes les lois n’ont pas encore été abrogées à ce jour.

 

Ainsi, en 2004 a échoué une tentative fédérale, fondée sur les décisions de la Cour Suprême, de supprimer un article de la Constitution de l’Etat d’Alabama stipulant que :

« … des établissements scolaires distincts doivent être fournis pour les enfants blancs et les enfants noirs, et aucun enfant de l'une de ces deux races ne doit être autorisé à aller dans un établissement réservé à l'autre ».

 

Même Obama, comme pour le centre de tortures de Guantanamo qu’il avait promis de fermer, n’a pas bougé le petit doigt sur cette infamie…

 

Esclavagisme et ségrégation raciale ont imbibé la mentalité entrepreneuriale du pays, contaminant son modèle idéologique : le Libéralisme Economique. Considérant le travail comme un « coût » à éradiquer par tous les moyens, quel que soit l’impact en termes de paupérisation sur la collectivité et, au-delà, la négation de La Dignité Humaine. L’essentiel étant de préserver les mécanismes d’enrichissement facile et exponentiel de "la Caste du 1%".

 

Les atroces conditions de vie de ces esclaves ont été récemment mises en lumière dans une série de films, issus de témoignages de l’époque :  Django Unchained (Oscar du meilleur film 2013) de Quentin Tarantino, ou Twelve years a slave (Oscar du meilleur film 2014) de Steve McQueen. Avec un paroxysme atteint entre 1889 et 1903, où les historiens ont répertorié une moyenne de deux américains Noirs assassinés chaque semaine, avec les mêmes variantes : pendus, brûlés vifs ou mutilés… (9)

 

Ce mépris des oligarques nord-américains, pour la valeur « Travail », a provoqué aussi des dévastations chez les "travailleurs blancs pauvres" (working poors), tout particulièrement entre les deux guerres mondiales. Les grands écrivains américains de l’époque en ont dénoncé les aspects les plus violents dans leurs romans, dont plusieurs ont été adaptés au cinéma: John Steinbeck (Les Raisins de la Colère, Des Souris et des Hommes) ou, mon préféré pour sa qualité d’écriture, Erskine Caldwell (La Route du Tabac, Le Petit Arpent du Bon Dieu)…

 

Pas de quoi s’étonner que tous les candidats à la présidentielle ne s’intéressent pas au sort de leurs concitoyens, plongés dans la précarité permanente du salariat ou de la micro-entreprise, dont les revenus ne proviennent pas des "délits d’initiés" ou de la spéculation financière, des rentes de situation et de la corruption de l’industrie de l’armement. Austérité, blocage des salaires, opposition à tout mécanisme de redistribution de la richesse nationale étant leur unique credo.

 

D’autant que l’oligarchie s’est constituée une mine d’or inépuisable, pour son "économie-casino" et sa structure militaro-industrielle, dans le maintien d’un Empire asservissant et pillant tous les continents depuis son expansion, à la fin du XIX° siècle.

 

L’implacable indifférence de ces clans de milliardaires à l’égard de leurs concitoyens, malgré d’incessantes manifestations de protestation dans toutes les communautés des Etats-Unis solidement occultées par notre système de désinformation semble, toutefois, trouver ses limites…

 

Inscription du T-shirt sur fond de drapeau des USA : " Nous  -  Le Peuple  -  en avons marre ! "...

Inscription du T-shirt sur fond de drapeau des USA : " Nous - Le Peuple - en avons marre ! "...

(NB sur cette caricature révélatrice d'un sentiment largement répandu au sein d'une population excédée par le comportement irresponsable et corrompu de son "élite" : Le canon est pointé sur Washington, avec la Maison Blanche en toile de fond. A noter le panneau indiquant la direction de la capitale en abrégé : "WASH"... Qui est aussi le verbe "laver", "nettoyer"...)

 

 

Hérésie et Blasphèmes

 

Pourquoi, donc, autant de détestation pour Donald Trump, de la part de l’oligarchie et de son appareil de propagande, y compris en Europe ?... Il n’est pourtant qu’un épiphénomène.

A prendre en considération, malgré tout : s’il est élu, il sera « Notre » Président. Même si nous n’avons pas de droit de vote pour exprimer notre choix…

Nous le savons, depuis le départ du Général de Gaulle, la France est réduite à une simple colonie américaine. Nos "présidents" n’étant que de simples gouverneurs élus d’une de leurs colonies européennes. Sans pouvoir et, encore moins, sans « tripes » : un ectoplasme succédant à un agité, lui-même à une fripouille ou un grand dadais, en relais d'un « colin froid » pour reprendre le mot de Jean Edern Hallier, etc.

 

Les bouffons qui nous gouvernent, dans leur obséquieuse servilité à l’égard de notre suzerain, n’ont pas cessé d’aliéner la souveraineté de notre Nation : notre diplomatie, nos forces armées, notre économie. (10)

 

Jusqu’à démanteler, délocaliser, implanter, nos industries de pointe et de haute technologie à son profit (11)…

 

En quoi Donald Trump se révèlerait-il plus « dangereux » qu’un autre président des USA à notre encontre, ou celle du reste de la planète ?... Pourquoi cet acharnement des oligarques, alors qu’il est membre de leur caste?...

 

J’ai écouté quelques uns de ses discours, de ses conférences de presse, de ses débats télévisés. J’ai reconstitué les phrases et paragraphes qui avaient été tronqués.

 

Et, j’ai compris…

 

Il a commis des blasphèmes impardonnables, inadmissibles, envers "les 10 commandements" de l’oligarchie des USA. Celle qui nous impose sa vision du monde. Non seulement aux USA, mais à toutes ses colonies ; la France, comme tous les autres pays européens et au-delà. Jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, dans l’hémisphère sud.

 

En conséquence, Donald Trump est accusé d’hérésie et condamné à être brûlé médiatiquement sur la place publique...

 

Sans faire appel à Torquemada & Co, il est facile d’identifier les inacceptables blasphèmes proférés par cet individu :
 

i)     Dire des médias qu’ils sont malhonnêtes

ii)   Dire des politiciens, en charge des responsabilités publiques, qu’ils sont incompétents et, pour la plupart, corrompus

iii)  Dire que l’immigration clandestine est voulue, organisée, par les politiciens pour casser le marché du travail ; génératrice d’insécurité et d’injustice à l’égard des nationaux qui ont besoin de l’aide prioritaire de la collectivité (oser affirmer que les vétérans - Vietnam, Afghanistan, Irak, etc. - blessés et amputés de guerre sont laissés à l’abandon !...)

iv)  Dire que les bases militaires des USA à travers le monde sont inutiles, représentent un gaspillage colossal de l’argent public, en lieu et place de la construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes et de ponts (oser affirmer que 60% des ponts du pays sont en situation dégradée !…)

 v)  Dire que la diplomatie doit être revue dans un sens d’apaisement, et non pas de confrontation, à l’égard de la Russie et de la Chine (soutenir cette proposition horrible : Make Business Not War / Faire du Business – Pas la Guerre…)

vi)  Dire que la "Mondialisation" avec ses traités de libre échange est suicidaire pour l’économie et que le pays doit procéder, en lieu et place, à des accords au cas par cas, de façon bilatérale et équilibrée

vii)  Dire que toutes les guerres récentes conduites par le pays sont un désastre sur tous les plans. Un concentré d’incompétences, de gabegies, et de mensonges. Soutenir que la guerre d’Irak fut une des « pires décisions » prises, par des responsables gouvernementaux, dans l’Histoire du pays, cause de tous les ravages actuels :

« Going into Iraq, in my opinion, was one of the worst mistakes in the history of this country. It was one of the worst decisions ever made in the history of this country. It started everything that’s happening today in the Middle East, it is because of that one decision to go into Iraq. OK? It was a horrible decision, including the migration. Everything that, you know, it’s a mess. »  (12)

viii)  Affirmer que la Paix au Moyen-Orient dépend, en premier lieu, de la solution du problème Palestinien

ix)  Et, suprême blasphème, affirmer que pour ce faire les USA doivent avoir une position impartiale, équitable (le terme blasphématoire, en anglais : even-handed). En clair : mettre un bémol au soutien inconditionnel aux sionistes fanatiques…

x)   Prétendre que le rôle primordial du Président des USA est d’être imperméable aux lobbies de tous bords.

 

Intolérable.

 

Les oreilles des oligarques du panier de crabes washingtonien, hébétés de corruption et de bellicisme, en permanence penchés au-dessus de leur chaudron à "sanctions" et "guerres préventives", ont senti le vent du boulet …

 

Prémisses d’un retournement de courbe ?...

Restons lucides.

 

Donald Trump est un membre éminent de l'oligarchie des USA. Rapports de force et négociations vont rapidement niveler les divergences d’opinion entre prédateurs.

 

Nul besoin d’être un prospectiviste chanceux pour affirmer sans se tromper :
Avec ou sans lui, dans tous les cas de figure, la "Caste du 1 %" mondialisée va démultiplier ses ravages …

 

Nous y sommes arrivés !  Nous avons pu accaparer la moitié de la richesse de la planète ! Tu penses à ce que je pense ?... L'autre moitié !!!

Nous y sommes arrivés ! Nous avons pu accaparer la moitié de la richesse de la planète ! Tu penses à ce que je pense ?... L'autre moitié !!!

 

 

 

1.  Henri Laborit, Eloge de la Fuite, Collection Folio / Essais, p. 66, téléchargeable gratuitement : http://inventin.lautre.net/livres/Henri-Laborit-Eloge-de-la-fuite.pdf

2.  Yvan Couronne, Après les primaires de mardi, un duel entre Clinton et Trump se dessine, 16 mars 2016,
https://fr.news.yahoo.com/primaires-victoire-%C3%A9clatante-trump-floride-rubio-retire-011438050.html?nhp=1

3.  Lettre ouverte à propos de Donald Trump par des experts républicains de la sécurité nationale, Réseau Voltaire, 3 mars 2016, http://www.voltairenet.org/article190579.html

4.  J’entendais un de nos politiciens, sur une de nos bruyantes radios matinales franchouillardes, dire que chez les candidats Républicains son préféré était Ted Cruz… S’agissait-il d’un imbécile, d’un ignare ou d’un propagandiste à la solde du clan Bush ?... Ou, les trois à la fois ?...

5.  Diana Johnstone, Queen of Chaos – The Misadventures of Hillary Clinton, publié chez CounterPunch, 2015,
http://store.counterpunch.org/product/queen-of-chaos/

6.  Cf. : Virginia Historical Society, « An Imperfect God: George Washington, His Slaves, and the Creation of America ».

7.  "L’esclavage sexuel" se pratiquait dans les deux sens. Certaines femmes de propriétaires de plantations dans les Etats du sud se livrant aux mêmes "pratiques ludiques", avec l’assentiment du conjoint. Des films récents y font allusion : "12 Years a Slave" du metteur en scène Steve McQueen, "Django Unchained" de Tarantino, etc.

8.  Georges Stanechy, Geronimo…,  8 mai 2011, http://stanechy.over-blog.com/article-geronimo-73423407.html

9.  Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, p. 361.

10.  La colonisation US du ministère français de l’Economie, Réseau Voltaire, 20 octobre 2007, http://www.voltairenet.org/article152247.html

11.  Georges Stanechy, Rapport Gallois : Dévotion à Sainte Ploutocratie, 20 novembre 2012,
http://stanechy.over-blog.com/article-rapport-gallois-devotion-a-sainte-plouto-112655173.html

12.  Aleksander Jokic, Donald Trump and Michael Walzer :  Great Minds Think Alike, CounterPunch, 15 mars 2016
http://www.counterpunch.org/2016/03/15/donald-trump-and-michael-walzer-great-minds-think-alike/

 

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 12:00

 

 

 

« J’ai l’impression d’être ridicule
Parmi eux complice

Parmi eux souteneur
Parmi eux égorgeur
Les mains effroyablement rouges
Du sang de leur ci-vi-li-sa-tion »

Léon-Gontran Damas  (1)

 

 

 

 

A coups de sabre, dans la même journée, les bourreaux du régime saoudien ont tranché la tête de 47 condamnés à mort.

 

Pourquoi s’en offusquer ?... Pratique favorite de notre allié et ami, dira-t-on.

Régime Saoudien : Kleptocratie en Décomposition …

C’est ainsi que personne ne s’en est ému sous nos latitudes. Même pas nos zélés barytons et cantatrices des Droits de l’Homme. Laissant les protestations aux habitants de la région qui se sentiraient concernés…

Protestations et agitations n’ont pas manqué. Aussi bruyantes que violentes. Sur fond de gesticulations et ruptures diplomatiques musclées. Jusqu’à incendier ou bombarder des ambassades : saoudienne à Téhéran, iranienne à Sanaa au Yémen, etc. (2)
 

Nous savons que nos "démocraties" soutiennent sans faille cette tyrannie moyenâgeuse. Depuis sa création artificielle. "Ex nihilo", comme on disait dans le temps : à partir de rien… Notre propagande, devant ce qui commençait à faire désordre pour l’image de ce clan familial despotique, ne cesse donc de se répandre en doctes explications. Tentant de nous convaincre, combien ce ramassis de "princes", aussi sanguinaires que dépravés, agit selon les normes internationales en vigueur et dans la juste défense de ses légitimes intérêts.

 

Autrement dit, pour ne rien changer, voulant nous faire prendre un grille-pain à manivelle pour une imprimante laser.

 

D’après nos propagandistes, l’Arabie saoudite serait ainsi une puissance régionale en mesure de rivaliser dans une guerre à l’encontre de l’Iran... Ou encore, dans une martiale posture d’égal à égal vis-à-vis de son partenaire US, souhaitant assumer un rôle historique dans le destin, ou le "reformatage", de la région. Et, cerise sur le gateau de l'imposture : exerçant un magistère religieux sur l’ensemble des musulmans sunnites. Face aux méchants chiites, dans une guerre religieuse comparable à celle que notre continent a connue entre catholiques et protestants. Et, blablabla…

 

De quoi rire de ce charlatanisme informationnel, si le contexte n’était aussi dramatique…

Pour remettre les pendules à l’heure, et garder en mémoire que l’Arabie Saoudite n’est qu’un décor en carton-pâte animé par des polichinelles dont les ficelles sont tirées par les occidentaux, rappelons quelques points clés :

 

 

1.   Guillotiner l’Abbé Pierre ou Jaurès

Parmi ces suppliciés, figurait un éminent religieux musulman d’obédience chiite, Nimr al-Nimr, accusé de "sédition" par les dirigeants saoudiens. Argumentaire complaisamment relayé par notre industrie de la désinformation en Occident, pour justifier cette exécution. Qui n’est, en fait, que l’assassinat d’un opposant, pacifique, non violent, mais redoutable pour les despotes en place par son influence morale et politique.

Exemple : Euronews (3). N’hésitant pas, en copié-collé de la rhétorique de l'extrême-droite US, à caricaturer, ou à noircir, cette personnalité aimée et respectée, pour son intelligence et son courage mais aussi pour sa quiétude et sa compassion, en employant tous les qualificatifs mensongers possibles. Jusqu’à le faire passer pour un fanatique agitateur à la solde de l’Iran… :
« … défendait la cause chiite… prêchant en 2011 en faveur d’une sécession de l’est de l’Arabie Saoudite et de sa fusion avec le royaume proche de Bahreïn, alors en ébullition, etc. ».

 

Ce qui est faux.

 

Dans la sphère francophone, un des rares portraits sérieusement documenté sur Nimr al-Nimr, a été esquissé par Salah Lamrani dans un article où il cite les passages essentiels de son célèbre discours du 7 octobre 2011, à la suite duquel il a été emprisonné et sauvagement torturé. (4) Si atrocement que les "autorités" ont refusé de rendre le corps à la famille. Certains "milieux bien informés" affirment qu'il serait, en fait, mort sous la torture...

 

Nimr al-Nimr était saoudien. Il n’avait même pas la double nationalité iranienne. Il n’a jamais prêché la sédition, n’a jamais prôné la séparation de sa province natale, Qatif, avec le reste du pays.

 

Rappelons que Qatif est située sur les rives du Golfe Persique, dans une province qui contient les plus grandes réserves de pétrole de l’Arabie Saoudite. Les chiites y sont persécutés par la minorité wahhabite au pouvoir (et non pas la majorité  sunnite), exclus en grande partie de tout emploi, notamment des postes de responsabilité, dans la fonction publique, les forces armées, et les sociétés pétrolières. Au point même qu’il est toujours refusé, à Qatif, la création d’une université, entre autres mesures de persécution, d’humiliation et d’oppression.

 

Nimr al-Nimr n'a, encore moins, encouragé la violence. Au contraire, sachant que le régime n'attend que ce prétexte pour déchaîner sa terreur.

 

Avec calme, une impressionnante sérénité, il dénonçait les atteintes systématiques à la dignité humaine, par ce régime policier, clan mafieux et "hyperviolent" au pouvoir, notamment l’emprisonnement arbitraire et la torture. Contre l’injustice sociale et économique. Rejoignant ces grandes figures courageuses, à l’exceptionnelle force morale, que nos sociétés de brutes génèrent, heureusement, de temps en temps : un Abbé Pierre ou un Jaurès en France, un Gandhi en Inde…

Son prestige était considérable, tant en Arabie Saoudite, que dans les autres pays du Golfe Persique et au-delà. Jusqu’au Pakistan, ou en Indonésie. Dans toutes les communautés musulmanes écrasées de spoliation, par des régimes corrompus au service de la prédation  des pays occidentaux.

 

Ce qui devenait intolérable pour les despotes saoudiens et leurs protecteurs occidentaux. Entendre les revendications présentées par Nimr al-Nimr les faisait trembler de rage :

« Nous avons trois revendications essentielles :

-  des réformes politiques dans le sens de plus de liberté et de dignité pour le peuple,

-  la libération des prisonniers politiques arrêtés pour leur simple participation à des manifestations, dont certains sont emprisonnés depuis plus de 16 ans,

-  et la fin de la répression au Bahreïn. »  (5)

 

D’autant plus qu’il les présentait non seulement au nom de la communauté chiite persécutée, mais aussi au nom de la majorité sunnite spoliée des richesses du pays par les "princes" wahhabites :

« Qui a prétendu que les chiites sont les seuls à être opprimés ?
Devrions-nous nous taire parce que nous ne sommes pas les seules victimes des arrestations et de la répression ?
Mais c’est pire encore !

En quoi cela serait-il une excuse (pour le régime) ?
Devrions-nous tolérer qu’ils arrêtent (injustement) des sunnites ? Sur quelle base ? Pourquoi arrêtent-ils ces milliers de personnes (sunnites et chiites) ?
Nous sommes tous victimes (de ce régime).

Où est l’argent, où sont les milliards ?
Le chômage, l’emprisonnement, le dénuement touchent toute la population…

Nous continuerons à réclamer les droits de tous les opprimés. » (6)

 

Que l’on comprenne bien le symbole et sa portée.

 

Que l’on mesure, par la même occasion, l’étendue du cynisme et de l’ignominie de nos gouvernements, avec leurs médias. Complices. Seuls, ceux "achetés", soudoyés, corrompus, par l'argent saoudien peuvent défendre, soutenir, promouvoir, un régime aussi abject.

 

Trancher la tête de Nimr al-Nimr c'est guillotiner l’Abbé Pierre ou Jaurès, pour "terrorisme" et "sédition"...

Régime Saoudien : Kleptocratie en Décomposition …

2.  Une Chevauchée de Pillards

 

Les Saoud forment un clan familial, adepte de ce type de violence depuis des décennies. Ils se sont emparés de l’Arabie, qu’ils considèrent comme leur propriété familiale, par la sauvagerie. Ils la conservent par la terreur.

 

Bédouins du désert du Nejd, haut plateau quasi désertique, au centre de la péninsule arabique, hormis quelques oasis. Pendant des siècles la région était relativement prospère grâce à l'important trafic caravanier qui la traversait à longueur d’année. Le développement du transport maritime et la découverte de nouveaux continents provoquèrent, progressivement, la disparition de ce fructueux transport terrestre.

L’Histoire en témoigne… Le Prophète Mohamed (Mahomet, pour les ringards) trouva son premier CDI de l’époque dans une de ces florissantes sociétés de transport et de commerce caravaniers, dont le siège social était à La Mecque et le PDG une femme : Khadija Bint Khuwaylid… Elle devint sa  première épouse (en 595), sa première disciple dès le début de sa prédication, lui donna six enfants, et le laissa veuf après 25 ans de vie commune.

 

Pour compenser la perte de leurs ressources, les bédouins prirent pour habitude d’effecteur des raids, assortis de massacres et de pillages sur les oasis et les ports de la région. Divisés en clans rivaux, aussi mafieux que sanguinaires, ils s’entretuaient à intervalles réguliers pour la répartition des zones de pillage. L’Empire Ottoman occupa les côtes, succédant aux Portugais dans le Golfe Persique, et contint, tant bien que mal, ces pillards à l’intérieur du Nejd ; qui ne l’intéressait pas du fait de sa configuration désertique et son manque de ressources.

Le clivage, ou l’inconscient collectif, entre des bédouins incultes, vivant en vase clos, dans la frugalité et la violence du désert, et les populations côtières du Golfe Persique ouvertes au monde extérieur, aux fructueux échanges avec d’autres nations, marque fortement l’évolution historique de la péninsule arabique. Souvent d’intrépides navigateurs, leurs habitants ouvrirent des comptoirs sur toutes les côtes de l’Océan indien. Comme Oman, avec son implantation à Zanzibar ; carrefour de son commerce d’épices, le clou de girofle en particulier.

 

En 1727, les Saoud réussirent enfin à exterminer les clans rivaux et devenir seuls maîtres des lieux. Dariya, près de la capitale actuelle Riyad, devint leur fief.  Pressentant le déclin de l’empire Ottoman, les Saoud décidèrent de prendre sa place en Arabie. Cette expansion à partir du désert du Nejd ne pouvait se justifier, comme toute conquête, qu’habillée d’une idéologie.

 

Un prédicateur illuminé, ou un tartufe sans foi ni loi assurent certains, Mohammed ben Abdelwahhab, la leur fournit sur un plateau : "le retour" à une pratique "fondamentaliste" de l’Islam. Où puritanisme, rigorisme, farouche opposition à toute innovation ou réflexion, forment une bouillie similaire à celle du prêcheur dominicain  Savonarole, qui plongea Florence dans la terreur au XV° siècle…

 

Ainsi fut créé le "Wahhabisme", par une alliance officielle avec les Saoud en 1744. Secte ultraviolente, qui devint la religion officielle du régime, n’ayant qu’un lointain rapport avec l'Islam vécu par ses deux grandes obédiences : Sunnisme et Chiisme. (7)

 

Les Ottoman, en difficulté, donnant la priorité à leurs intérêts en méditerranée et sur le continent européen, allégeaient leurs garnisons dans le Golfe Persique, laissant des cités quasiment sans défense, du fait qu'ils interdisaient aux populations locales d'avoir équipement et entraînement militaires. Tendance qui s’accéléra avec leur rapide déclin au début du XX° siècle.

 

Aidés des britanniques "par l'odeur du pétrole alléchés", ce fut alors la ruée des Saoud prônant "l’union de l’Arabie", dans une sauvagerie indescriptible. Destinée à épouvanter ceux qui prétendraient résister. Des villes entières ont été pillées, les hommes massacrés, femmes et enfants emmenés en esclavage, comme à Taëf au Hedjaz en 1803.

 

Entre 1901 et 1932, outre 40.000 exécutions publiques et 350.000 amputations, cette "réunification" aurait provoqué au moins 500.000 morts ; chiffre plus que considérable, pour des régions faiblement peuplées. (8)

 

Suite à cette avalanche de sang et d’horreurs, l’union de l’Arabie est réalisée. Prenant le nom du clan Saoud, pour bien officialiser "l’acte de propriété" de la possession familiale, "l’Arabie Saoudite" est fondée le 22 septembre 1932, avec pour premier roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud ; plus connu sous le nom Ibn Saoud.

 

Irak, Syrie, Yémen, "sabrés" par les Saoud - Dessin d'Arjomandnia primé dans un concours

Irak, Syrie, Yémen, "sabrés" par les Saoud - Dessin d'Arjomandnia primé dans un concours

3.  La Caverne d'Ali Baba des Ferrailleurs

 

Au XX° siècle, on assistait donc à la création d’une féroce féodalité architecturée sur un clan familial et une théocratie. Constituée dans la terreur et la spoliation des ressources du pays,  au seul profit d’une famille. Sur fond d’effondrement de l’Empire Ottoman, dépecé par les puissances victorieuses de la 1ere guerre mondiale ; les Turcs ayant eu la malencontreuse idée de s’allier aux Allemands.

 

Ce fut le Traité de Sèvres du 10 août 1920, révisé par le Traité de Lausanne du 24 juillet 1923. La Grande-Bretagne prenait l’Irak et ses champs de pétrole, la Jordanie et la Palestine. Les autres champs pétrolifères du Golfe Persique, sous l’administration directe des compagnies pétrolières anglo-américaines, étaient érigés en protectorats de micro-Etats artificiellement créés, dont "l’indépendance théorique" fut tardive : Koweït (19 juin 1961), Bahreïn (15 août 1971), Qatar (3 septembre 1971), Emirats Arabes Unis (2 décembre 1971).

 

Pas de pétrole pour la France, les britanniques s’y opposant habilement, mais un lot de consolation : la "Grande Syrie" dont la province la plus riche, à l’époque, était le Liban !… De quoi satisfaire l’ego déjanté de nos traîneurs de sabre se prenant pour des Templiers, au temps des Croisades...

 

Dans ce contexte, le Régime Saoudien ne pouvait monopoliser à son seul avantage les colossales richesses pétrolières de la région dont il s’était emparé par la force. Une telle aberration historique et géopolitique n'avait de chance de survie que si elle s’intégrait dans un rapport mafieux multinational.

 

Tout comme le "silence", une "protection" s’achète. D’ordinaire, quelle que soit la nature du "trafic", spoliation criminelle, ou source de revenu facile, une mafia locale ou internationale l’assure. L'essentiel étant que tout le monde y trouve son compte.

 

Grosso modo, le modèle économique ou le "business plan" mafieux s’appliquant à "une boutique" ou à un "business" (suivant les cas : armes, drogue, voitures volées, discothèque, contrebande, prostitution, blanchiment d’argent, évasion fiscale, exploitations minières clandestines, et autres "fontaines à cash"…) repose sur une répartition égale des revenus. En trois volets : 1/3 pour les poches du tenancier de la boutique, 1/3 pour le fonctionnement de la boutique et 1/3 pour les protecteurs de la boutique.

 

Les rapports internationaux, les occupations de pays par des puissances étrangères, sont régis par cette règle. Souvent, si ce n'est "toujours", avec l’aide d’authentiques mafieux.

 

Un exemple ?...

 

Lisez le livre passionnant (20 ans de recherches…) de David Kaplan et Alec Dubro, "Yakuza – La Mafia Japonaise" : l’occupation américaine au Japon et en Corée du Sud s’est réalisée en étroite collaboration avec les mafias locales. Dont les représentants sont au pouvoir... Tout particulièrement, dans le cadre de la Guerre Froide, pour briser grèves, revendications sociales et exigences d'élections libres (non truquées…), etc. (9)

 

Cette "protection" fut instaurée le 14 février 1945, sous forme d’un accord entre les USA et les Saoud, connu sous le nom de Pacte du Quincy. La Grande-Bretagne, affaiblie par la deuxième guerre mondiale, empêtrée dans les problèmes de liquidation de son Empire, avec le soulèvement de l’Inde, leur avait passé la main sur l’Arabie Saoudite.

 

Officiellement, il s’agissait de l’échange d’une protection militaire des occidentaux, et plus particulièrement des USA, contre un "accès" aux immenses ressources pétrolières  du pays.

 

En fait, cette "protection-racket" avait des ramifications, un engrenage, une finalité, beaucoup plus complexes et profonds, en termes géopolitiques pour la région que le simple prétexte énoncé. L’observation des évolutions socio-économiques, depuis la signature de cet accord, en éclaire les composantes réelles. Car, la stratégie des occidentaux était rigoureusement circonscrite.

Une comparaison, pour comprendre les subtilités de cette mécanique…

 

A la suite de leur échec pour s’emparer de la Corée du nord, au lendemain de la 2eme guerre mondiale, les USA avaient décidé d’ériger la Corée du sud en vitrine du merveilleux "Libéralisme Economique". Face, non seulement, à la Corée du nord, mais surtout à la Chine de Mao. Les Philippines, par exemple, trop éloignées du balcon chinois, n’ont pas eu ce privilège et sont restés plongées dans la misère, en dépit de ce même "Libéralisme Economique" qui en assure la gestion depuis des siècles…

 

La Corée du sud (aujourd’hui 50 millions d’habitants), entièrement détruite à la fin de la guerre dite "de Corée" en 1953, sans aucune ressource au départ, devint en peu de temps, grâce à des investissements massifs, un géant, un "dragon", de la croissance économique. Rien à voir avec la vulgate destinée aux imbéciles heureux croyant en la miraculeuse "main invisible du marché et de l’esprit d’entreprise"…

 

D’abord dans l’industrie lourde : sidérurgie, construction automobile, énormes chantiers navals (1er rang mondial pour la construction navale), tout particulièrement. Ensuite, dans les nouvelles technologies : électronique grand public, informatique, télécommunications, etc.
 

Pas question d’appliquer ce modèle pour le Moyen-Orient !...

 

Au contraire, l’objectif premier était qu'aucune puissance industrielle, économique, technologique, et donc militaire, ne puisse émerger ; et, affirmer potentiellement la moindre velléité d’indépendance par rapport au projet colonial occidental. Les énormes flux financiers, générés par l’exploitation du sous-sol de l’Arabie, ne devaient surtout pas être réinvestis dans la région.

 

En conséquence, le Pacte du Quincy s’articulait sur l’instauration d’un modèle de « Non Développement » au Moyen-Orient.

 

Amplifié par d'incessantes opérations de "déstabilisation", de guerres suscitées, civiles ou entre voisins, voire de "chaos" entretenus. Un des effets collatéraux majeur, et voulu, étant d'en "casser" la croissance démographique. Le tout camouflé, ou justifié, sur le plan idéologique, par une propagande systématique, méthodique, permanente, centrée sur « l’islamophobie ».

 

De fait, en contrepartie de la protection militaire des USA et de leur suzeraineté sur l’Arabie Saoudite, les engagements réciproques deviennent évidents. Une dizaine peuvent être recensés, parmi les fondamentaux :
 

i)  Mise à disposition de l’intégralité des ressources en hydrocarbures du pays au profit des compagnies pétrolières américaines, et accessoirement d’autres intervenants agréés par les USA : quantités à extraire, à stocker, à commercialiser (ventes obligatoirement en dollars); fixation des cours selon les intérêts stratégiques occidentaux (variable d’ajustement pour contrer ceux de la Russie ou de la Chine, etc.).

ii)  Affectation des recettes du pétrole, en priorité, dans le circuit financier occidental (pétrodollars) : investissements, selon les exigences du moment, sur les marchés boursiers, Bons du Trésor, placements immobiliers, marchés de l’Art et du Luxe, en général.

iii)  Limitation des investissements dans le pays aux infrastructures d’extraction, de transport et d’expédition des hydrocarbures ; de leur gestion et de leur maintenance. Industries locales strictement limitées aux productions agro-alimentaires.

iv)  Interdiction de tout investissement dans les pays de la région pouvant contribuer à la création d’une industrie "lourde" ("industrialisante", dans le jargon économiste) ou de transformation, au développement d’activités de recherches ou industrielles dans les hautes technologies.

v) Les USA, et leurs auxiliaires, s’interdisent toute immixtion dans les affaires intérieures du régime. Acceptant ainsi un totalitarisme officiel : aucun système électoral, ni parti politique, ni presse indépendante, ni liberté d’opinion et d’expression.

vi)  Les USA, et leurs auxiliaires, déterminent la politique et les relations extérieures de l’Arabie Saoudite, tant commerciales que diplomatiques.

vii)  Hors "police politique ou religieuse" intérieure, tous les services spéciaux, ainsi que les forces armées dans leur ensemble avec leurs budgets, sont supervisés et encadrés par les USA.

viii)  L’Arabie Saoudite met à la disposition des services spéciaux des USA, sur simple notification, les fonds nécessaires à toutes opérations spéciales dans la région.

ix)  L’Arabie Saoudite s’engage à participer, sous forme financière principalement, aux opérations de déstabilisation ou de renversement des « régimes » dans la région, décidées par les USA et leurs auxiliaires.

x)  Les achats annuels de la défense nationale de l’Arabie Saoudite sous forme d’armes et d’équipements, terrestres, maritimes et aéronautiques, seront effectués selon les programmes élaborés par les USA, y compris les quotas alloués à leurs auxiliaires. Avec interdiction de la création d’une industrie autonome, ou nationale, d’armement.

 

Mission accomplie...

 

Les Saoud ont financé avec application, détermination, tous les "chaos" possibles dans les pays musulmans ; jusqu'au Pakistan et en Indonésie.

 

Leur servilité à l'égard de l'Occident, tout spécialement de l'extrême-droite américaine raciste et colonialiste, et leur capacité de nuisance ont parfaitemment réussi : en termes de puissance industrielle, technologique et commerciale, exception faite de l'Iran, le Moyen-Orient n'arrive pas à la cheville de la Corée du sud...

 

Pour compenser cette réalité, reste le "shopping" des gadgets militaires !...

 

Le Régime Saoudien empile donc les armements par milliards de dollars, à ne plus savoir qu’en faire. Une fois le suzerain rassasié, ce sont ses auxiliaires qui viennent faire la queue pour recevoir leur obole, sous forme de contrats d’armement  en milliards de dollars (avec pour objectif primordial : les royales "commissions" dans les paradis fiscaux pour nos marchands de canon, financiers et politiciens...), ajustée selon les injonctions du maître.

 

D’après les chiffres officiels, l’Arabie Saoudite dépense annuellement entre 80 et 100 milliards de dollars en contrats d’armement. Pour ce pays de 30 millions d'habitants, cela représente le budget annuel de la Russie. Ou, plus des 2/3 du budget militaire de la Chine (216,4 $ US milliards en 2014) avec ses 1,4 milliards d’habitants. En pourcentage du PIB par habitant, il représente le plus important du monde : 10,4 %, contre 2,06 % pour la Chine (source SIPRI).

 

Quand on sait que ce régime, détesté de son peuple, à l'exemple des autres pétromonarchies, ne fait appel, à part les hommes de son clan, qu’à des mercenaires pour tous les postes de responsabilité de ses forces armées, y compris les pilotes de ses avions de combat…

 

Les Saoud, une force militaire, une "grande puissance" régionale, le "leadership" du Moyen-Orient ?...

 

N'importe quoi.

Des sybarites avachis sur un tas de ferraille.

KSA - Kingdom of Saudi Arabia - Le Régime Saoudien face à l'Iran...

KSA - Kingdom of Saudi Arabia - Le Régime Saoudien face à l'Iran...

4.  La Tartuferie Fanatisée

 

Détestés de leur peuple, les Saoud sont tout autant méprisés par l’ensemble des musulmans dans le monde, arabes et non arabes, Sunnites et Chiites. Sans exception.

 

Le wahhabisme, qu’ils ont imposé en tant que religion officielle de l’Arabie Saoudite n’est qu’une dérive sectaire, obscurantiste, de l’Islam. Tout musulman "authentique" la rejette sans hésitation.

 

La propagande internationale qu’ils financent, et les prêcheurs qu'ils achètent, en déversant des dizaines de millions de dollars, veulent faire croire qu’ils représentent le Sunnisme ; la majorité des musulmans dont ils assureraient la protection et l’autorité religieuse, le magistère. Le chercheur britannique Charles Allen estime que les Saoud ont investi, depuis 1979, plus de 70 milliards de dollars dans la diffusion de cette arnaque. (10)

 

Opération de désinformation similaire à celle constatée, à plus petite échelle, pour le bouddhisme : médias et officines de Relations Publiques s’acharnant à nous présenter le Dalaï-lama en "pape" de cette religion. Alors qu’il n'est reconnu que par, tout au plus, un minuscule 1% des bouddhistes de la planète...

 

Les musulmans rejettent la tartuferie fanatisée de cette « petite caste aux dents longues, avide et vorace », pour paraphraser Frantz Fanon (11), aux portefeuilles boursiers équivalents aux PNB de dizaines de pays, aux multiples résidences en forme de palais, se vautrant dans les plus grands yachts du monde.

 

Deux fourberies, tragiques, colossales, perverses, ne leur sont pas, et ne leur seront jamais, pardonnées par les croyants musulmans, et même par les non musulmans :

 

=>   La Destruction des Lieux Saints de l’Islam

 

S’autoproclamant "Gardiens des Lieux Saints de l’Islam", les Saoud n’ont cessé au contraire de les détruire et supprimer depuis des années. A croire qu'ils agissent docilement sur injonction des pires paranoïaques "islamophobes" de l'extrême-droite US, et occidentale en général, tellement le niveau de dévastation est sidérant...

 

Entre 1985 et 2014, plus de 98% des sites et vestiges historiques, remontant à la fondation de l’Islam et de ce fait appartenant au patrimoine de  l’Humanité, ont été rasés !... (12)

 

Dans le silence de "La Communauté Internationale"... L'UNESCO, luxueuse organisation de l'ONU habituellement si vigilante sur la préservation des patrimoines culturels sur la planète, garde son bec hermétiquement clos...

 

Ces centaines de destructions de sites liés à "l’Islam précoce" sont accomplies au nom de la "pureté" de la religion. (13) En fait, pour de sordides opérations immobilières de luxe, permettant de mirobolantes plus-values pour leurs promoteurs.

 

Un ravage dans les villes saintes de La Mecque et de Médine : mosquées des premiers temps de l’Islam, tombes ou mausolées des disciples et compagnons du Prophète, cimetières des premières communautés musulmanes, maisons natales des proches du Prophète, etc.

 

Quelques exemples : la maison historique de l’oncle du Prophète, appelé Hamza (au rôle fondamental lors des premiers temps difficiles de l’Islam), a été passée au bulldozer pour construire un hôtel. Un autre hôtel (Hilton) a été construit sur l‘emplacement de la maison du premier, et vénéré, calife Abou Bakr. La maison de la première épouse du Prophète que j'ai évoquée, Khadija, a été détruite pour y construire des toilettes publiques… (14)

 

Liste interminable...

 

Atterrant. Dans cette folie destructrice, figurent en "projet" tous les vestiges et lieux liés au Prophète lui-même...

 

Le site le plus saint de l’Islam, la Kaaba, est à présent surplombé d’un des ensembles de gratte-ciels les plus hauts du monde, dont le Mecca Royal Clock Tower (601 mètres de haut). Avec 5 étages de galeries marchandes, hôtels et résidences de grand luxe, garages, parkings, etc.
 

Illustration des délires du "puritanisme religieux"…

 

Ou, de la tartuferie en béton d’une bande de voyous.

 

Régime Saoudien : Kleptocratie en Décomposition …

=>  L’incitation à la guerre religieuse entre Sunnites et Chiites

 

Comment considérer une seule seconde que ces Saoud soient des musulmans ?...

 

M. Jarman l’a courageusement (son livre édité n’a trouvé en France aucune librairie pour le proposer à la vente…) écrit  (15) :

 « Les wahhabites sont à la fois une dynastie théocratique et une secte politico-religieuse. Pour eux « la raison d’État » l’emporte sur le Livre d’Allah et la Tradition de Son Prophète, cela quel que soit le nombre et l’herméneutique des versets dénigrant leur comportement, le nombre et le degré de fiabilité des hadiths les contredisant ».

 

Non seulement ils trahissent, détruisent, les fondements de la religion, mais ils se positionnent au cœur, par leur capacité de financement, d’une opération de manipulation d’ampleur considérable. Au coût humain et psychologique effroyable.

 

 Un des axes majeurs de la propagande occidentale pour assurer sa mainmise coloniale sur le Moyen-Orient est, dans une stratégie plus globale du « chaos » organisé et entretenu avec changement de régime, la création artificielle d’un conflit entre Sunnites et Chiites. Leurs services spéciaux faisant sauter des mosquées ou lieux de pèlerinage, fréquentés par l’une et l’autre obédience, pour attiser des conflits interreligieux. Comme on le constate en Irak et en Syrie. Collatéralement, les différentes communautés chrétiennes sont elles-mêmes l’enjeu de ces opérations spéciales et criminelles.

 

Or, sunnites et chiites se rejoignent dans le respect des croyances de chacun, comme le font protestants et catholiques sur d’autres continents. Tous, rejetant cette propagande mensongère, organisée par les occidentaux, assortie de tueries et de massacres par leurs commandos, et financée par les Saoud.

 

Retenons deux témoignages, sur des milliers. Qui, bien entendu, ne sont jamais portés à la connaissance des opinions publiques occidentales.

 

En premier, écoutons, avec respect et émotion, les propos du saoudien Chiite Nimr al-Nimr avant sa décapitation, s’adressant aux Saoud (16) :
 « Nous ne voyons aucun problème entre les sunnites ou les chiites, entre les différents pays sunnites et l’Iran.

Le seul problème c’est vous, et vous vous moquez du monde [en instrumentalisant cette prétendue rivalité sectaire].
Il n’y a pas de problèmes entre les sunnites et les chiites, ce ne sont que des mensonges et des falsifications dont vous vous servez pour tromper les ignorants d’entre vos partisans et les brutes qui se prétendent ‘salafistes’ :

- les ‘salafistes’ de Nayef,

- les ‘salafistes’ des Saoud, qui n’accordent aucune considération à la religion,

- le ‘salafisme’ qui se base sur le meurtre, le viol de l’honneur, la trahison, le collaborationnisme avec les Etats-Unis, tel est leur ‘salafisme’.

Tels sont les Saoud. »

 

Le deuxième, une des grandes autorités religieuses Sunnite, mondialement connu (vivant actuellement en Malaisie, auteur de nombreux ouvrages il participe à des conférences dans de multiples pays), Imran Nazar Hosein.

 

Cette sommité de l’Islam, qui n’hésite pas à dénoncer le manque de courage des  "notables musulmans" en Occident tétanisés de peur face aux campagnes islamophobes, a toujours dénoncé la manipulation d’un conflit entre Chiites et Sunnites, et œuvré en permanence pour un renforcement de leur solidarité face à l’obscurantisme de la secte wahhabite.

 

Dans une vidéo (minute 6.23), il le déclare avec force en parlant des Saoud (17) :
« Ils sont des traîtres.

Ils sont des traîtres envers l’Islam.

Je suis impatient de voir le jour où ils retourneront à la poubelle (garbage bin) d’où ils n’auraient jamais dû sortir. »

 

 

Le "Régime Saoudien" ?... Une kleptocratie en décomposition.


Mais, "avant de regarder la paille dans l’œil du voisin"…

 

Somme toute : ce régime, aussi sanguinaire que dépravé, n’est-il pas, en miroir, dans un "qui se ressemble s’assemble", le reflet de nos propres oligarchies prédatrices et liberticides en Occident ?...

Une rue de nos riches pays occidentaux en Janvier 2016 (parmi d'autres : Londres)

Une rue de nos riches pays occidentaux en Janvier 2016 (parmi d'autres : Londres)

1.  Léon-Gontran Damas, "Pigments", Présence Africaine, 1962, pp. 39-40
2.  En bombardant l’ambassade d’Iran à Sanaa (capitale du Yémen), les avions de la "coalition saoudienne" (les pilotes sont tous des mercenaires), qui dévastent le Yémen depuis près de 10 mois, ont pratiqué la même méthode que l’OTAN bombardant l’ambassade de Chine à Belgrade ; lors du chaos organisé pour provoquer l’éclatement de la Yougoslavie…
3.  Chiites et Sunnite, iraniens et Saoudiens : la fracture, Euronews, 5 janvier 2016,
https://fr.news.yahoo.com/video/chiites-et-sunnites-iraniens-et-185455606.html
4.  Salah Lamrani, Exécution de Nimr al-Nimr, Arabie Saoudite et Iran : conflits religieux ou politiques ?, 4 janvier 2016,
http://sayed7asan.blogspot.fr/2016/01/execution-dun-clerc-chiite-en-arabie.html
5.  Nimr al-Nimr, discours du 7 octobre 2011, in Salah Lamrani, Op. Cit.
6.  Nimr al-Nimr, discours du 7 octobre 2011, in Salah Lamrani, Op. Cit.
7.  Pour ceux qui voudraient franchir le barrage de la désinformation ambiante répandue par les charlatans de "l’arc chiite contre l’arc sunnite", et comprendre ce qu’est le Chiisme (des abrutis, autoproclamés "islamologues" dans nos médias, vont jusqu'à prétendre que "le Chiisme n'a rien à voir avec l'Islam"...), je recommande la lecture de l’ouvrage fondamental du philosophe Henry Corbin (il l'a étudié pendant 40 ans...) publiée en 4 volumes :
En Islam Iranien: aspects spirituels et philosophiques, Gallimard, 1978, 2e édition.
8.  Laurent Murawiec, L’Arabie saoudite : un businesse familial, L’Histoire, n° 286, avril 2004, pp. 18-19.
9.  David Kaplan & Alec Dubro, Yakuza – La Mafia Japonaise, Editions Philippe Picquier, 2002.

11.  Pierre Bouvier, Aimé Césaire & Frantz Fanon - Portraits de Décolonisés, Editions Les Belles Lettres, 2010, p. 180.
12.  Carla Power, Saudi Arabia Bulldozes over its Heritage, Time, 14 novembre 2014,
http://time.com/3584585/saudi-arabia-bulldozes-over-its-heritage/

13.  Destruction de sites liés à l’Islam précoce, https://fr.wikipedia.org/wiki/Destruction_de_sites_li%C3%A9s_%C3%A0_l'Islam_pr%C3%A9coce
14.  Ziauddin Sardar, The Destruction of Mecca, The New York Times, 30 septembre 2014,
http://www.nytimes.com/2014/10/01/opinion/the-destruction-of-mecca.html?_r=0

15.  M. Jarman, La vérité sur les salafites depuis Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhâb à Nâsir ad-Dîn al-Albânî, Conseil Islamique de France C.I.S, (122 pages), téléchargeable gratuitement en format pdf :
https://ecolehanafite.files.wordpress.com/2015/02/at-tawhid-net-la-verite_sur_les_salafites-derniere-version.pdf
16.  Nimr al-Nimr, discours du 7 octobre 2011, in Salah Lamrani, Op. Cit.
17.  Imran Hosein, vidéo / Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=eulfGcEeS_4, mn 6.23

 

 

 

 

 

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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 19:45

 

 

 

« Que faire devant une telle situation qui caractérise un Occident désemparé ayant égaré la clé de fonctionnement d’un système économique où c’est l’offre qui crée la demande et où le renouvellement de l’offre est la raison d’être de l’acte d’entreprendre ? »

Francis Mer   (1)

 

 

.

Code du Travail : Cauchemar des Esclavagistes...

« Austérité … Sacrifices …. Austérité … Sacrifices … »

Nos oligarques en hoquettent du matin au soir. Leur domesticité, castes politiciennes professionnelles et médias, tambours et trompettes au vent, relayant sans relâche l’incantation du dogme.

.

Non pas pour l’appliquer à eux-mêmes, mais pour exiger du peuple « d’en bas » son asservissement dans l'acceptation de son statut légitime de servage.

Car eux, membres de la caste supérieure imbibés du "génie d'entreprendre" et de "comprendre", peuvent tout se permettre. A commencer par la jouissance du privilège de ne pas appliquer ce qu’ils dictent à leurs concitoyens.

 

Comme vient de le démontrer, dans une extraordinaire arrogance et violence symbolique, le "premier ministre socialiste" de la France mobilisant un avion de l’Etat pour assister à un match de foot à Berlin, escorté de ses deux fistons. Invité par on ne sait plus quel marmiton d’une fédération européenne de ce "sport-business", copie conforme en dépit des siècles du système de gouvernement anesthésiant que les "élites" Romaines dénommaient cyniquement "Du Pain et des Jeux", croulant sous les scandales des superprofits, de la corruption et de la gabegie…

 

Premier ministre "socialiste" ?... Il est vrai que ce triste sire nous a habitués à tellement de retournements de veste et autres pantalonnades…

 

En fait, parfaite illustration, aboutissement, des dérives du capitalisme sauvage, de plus d’un siècle, dans une évolution irréversible vers son implosion.

 

Evolution aveuglément imposée à nos sociétés par un personnel politique, seconds couteaux grassement rémunérés par l’oligarchie, chargé de l’habillage rhétorique et législatif de la spoliation de la majorité de leurs citoyens, dans un simulacre démocratique. Système de gestion de l’Etat au service de ce que les peuples, dans nos sociétés dites "occidentales", dénoncent sous l’appellation des "1 %".

 

Les "99 %" restant devant se satisfaire de la précarité, de la paupérisation continue, de la disparition inéluctable du droit à la santé et à une éducation de qualité. De l’érosion permanente de leurs droits, normalement et moralement, imprescriptibles à une retraite décente, juste répartition de la richesse nationale accumulée grâce au travail de toute une vie.

 

Le coup de force le plus redoutable, implacable, mis en œuvre actuellement par nos oligarques, a pour cible la législation assurant la protection des salariés et employés. Notamment à l’égard des grands groupes, face à l’arbitraire des employeurs qui licencient à tour de bras après avoir engrangé de plantureux profits sur le dos à la fois des consommateurs (depuis la suppression du contrôle des prix – à titre d’exemple : agios et frais bancaires…) et, surtout, de leurs ressources humaines

 

Code du Travail : Cauchemar des Esclavagistes...

Les politiciens se bousculent donc, dans le zèle, pour dénoncer cette législation : Code du Travail, Droit du Travail, Tribunaux ou, plus précisément, Conseils des Prud’hommes, et autres protection de La Dignité Humaine.

 

Bête noire, obsession, cauchemar, des oligarques, qui ne souhaitent, dans leur modèle social, que réduire  leurs concitoyens vivant de leur travail et de leur compétence, en "matière première" (des théoriciens anglo-saxons qualifient Le Travail de "commodity" - "matière première" ou "marchandise", en français), taillables et corvéables à merci. Masse assimilable aux serfs d'antan qui n’avaient que le droit de se taire et de se contenter de ce que leurs employeurs, féodaux ou mafieux, voulaient bien leur accorder…

 

Obtenir, enfin, d'une façon claire, inopposable, la légitimité de licencier sans préavis, sur un simple SMS. Voilà la clé du progrès dont rêvent nos oligarques, esclavagistes "new look" drapés dans leur logorrhée des contraintes de productivité ou des nouvelles technologies de l'information et des télécommunications  !...

 

Le prétexte étant, évidemment, que "la protection sociale tuerait l’emploi"… Sans rire…

 

Toutefois, même chez les oligarques les plus représentatifs, certains réalisent que "trop c’est trop". Et, qu’exagérer dans la sauvagerie de la spoliation de la majorité d’une population pourrait à terme provoquer de sérieux retours de bâton. L’aveuglement, face à cette course effrénée "droit dans le mur", n’est pas partagé par tous ces "grands patrons".

 

Citons un des plus prestigieux d’entre eux, qui s’était illustré dans le difficile et tragique démantèlement de notre industrie de l’acier, prélude à la désindustrialisation accélérée de notre pays : Francis Mer.
 

Dans un court rapport (21 pages), intitulé "Nouvelle Entreprise et Valeur Humaine", il s’interroge sur cette dérive du Libéralisme Economique évoluant de plus en plus en Capitalisme Sauvage, doublé d’une régression atterrante de nos Libertés Publiques. Il pose des questions simples, mais fondamentales, sur le projet de société auquel nous souhaitons adhérer collectivement.

 

Comme celle-ci  (2)

« Faut-il rappeler qu’une entreprise « n’appartient pas » à ses actionnaires, qui sont seulement propriétaires d’un capital social qu’ils ont décidé de mettre à la disposition de l’entreprise en lui faisant confiance pour, si possible, faire prospérer cet argent par un retour de dividendes et une valorisation croissante ?

Faut-il rappeler que, sans son capital humain, une entreprise n’est rien, même si elle est « équipée » avec des fournisseurs et des clients ? »

 

Ou, sans renier le credo de La Mondialisation et les grands dogmes actuels, trouve le courage intellectuel d’évoquer  (3) :

« La mise en chantier d’une nouvelle gouvernance de l’entreprise pour mieux équilibrer les rôles que doivent y jouer les deux principales parties prenantes que sont la communauté de ses collaborateurs et les institutions financières lui faisant confiance pour accroître la valeur de leur mise paraît donc la voie raisonnable à suivre, en évitant les excès qui caractérisent actuellement un fonctionnement prédateur du système capitaliste et en créant les conditions permettant à ses outils que sont l’entreprise et le marché de fonctionner utilement au service de la communauté humaine. »

Code du Travail : Cauchemar des Esclavagistes...

"Timide" rappel à la raison, dira-t-on. Peut-être. Mais signe révélateur d’une prise de conscience salutaire. Parmi quelques membres éminents de notre nomenklatura, moins stupidement voraces que les autres. Comprenant que scier la branche sur laquelle elle est assise n’est pas un projet viable, même pour les privilégiés du système.

 

Plus pertinent, combatif et crédible, nous trouvons, en France, Gérard Filoche. Ancien inspecteur du travail, il est un des meilleurs spécialistes de la question pour avoir été un homme de terrain. L'exact opposé d'un cadre dirigeant confiné dans les bureaux de sièges sociaux, à la trajectoire ascensionnelle induite plus par les connivences de réseaux que par d’authentiques compétences…  

 

Il sait, le dit, le démontre, l’écrit, le rappelle, sans cesse, l’entreprise est :

« … un lieu d’exploitation où s’achète et se vend la force de travail. Sans salariés, une entreprise n’existe pas. C’est le salariat qui produit les richesses et n’en reçoit pas la part qu’il mérite. »

 

Evidemment, son travail, ponctué d’une remarquable action militante et de nombreux ouvrages, est systématiquement occulté, voire déformé, par les médias de la propagande aux mains des grands groupes financiers et industriels.

 

Je recommande, tout particulièrement, son dernier livre, paru en mars 2015, dans lequel il déconstruit méthodiquement les mécanismes de la désinformation ambiante sur le Code du Travail et la législation s’appliquant à la protection des salariés ou collaborateurs d’une entreprise (4) :

« Vive l’entreprise ?  - Le Code du Travail en danger »

 

Sa démonstration, remarquablement efficace, nous fait prendre conscience et nous incite, en tant que citoyen, à lutter contre les volontés, injonctions et mécanismes, de prédation que nos oligarques veulent nous faire admettre et imposer.

Nous ne pouvons pas accepter, en Hommes Libres, de vivre dans une société esclavagiste.

 

Au contraire, nous nous devons de leur faire comprendre que, loin d’être dupes, nous avons la lucidité d’un Thierry Pelletier, que je me plais toujours à citer :

 

"De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d’un tel monde".

 

 

 

 

 

 

 

 

1.   In "Nouvelle Entreprise et Valeur Humaine", p. 12, Avril 2015, téléchargeable : fondapol.org

Du 7 mai 2002 au 30 mars 2004, Francis Mer est membre du premier et du deuxième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, en tant que ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.
Président d’honneur du groupe Safran, membre du Conseil de surveillance de la Fondation pour l’Innovation Politique.

2.   Op. Cit., P. 15.

3.   Op. Cit., P. 19.

4.   Gérard Filoche, « Vive l’entreprise ? – Le Code du Travail en danger », éditions Hugo & Cie., 192 pages, mars 2015.

 

 

 

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 13:00

 

 

« Les ministres par lesquels la France a le déplaisir d’être gouvernée ressemblent à des collégiens qui jouent à saute-mouton ; ils passent les uns par-dessus les autres avec tant de rapidité et si fréquemment que je n’ai le temps ni de regarder leur visage ni de demander comment ils s’appellent. »
Maxime du Camp (1)
 

 

 

 

 

A se pincer pour y croire...


A mon petit-déjeuner de ce lundi 15 décembre…

 

Face à la prestation d’un chroniqueur sur une chaîne TV, soi-disant "spécialisée en économie"…

 

Une fanfaronnade à gâcher mon délicieux café aromatisé au croustillant toast à la confiture d’orange "maison"…

 

Assurant que l’inflation en France étant de "zéro", une augmentation sur un an du SMIC de 1,4 %  et des salaires dans plusieurs secteurs des industries et des services, dus aux "accords de branches", était le signe inquiétant d’un sérieux "dérapage" !...

 

Cynisme ?... Idiotie congénitale ?… Prostitution intellectuelle d’économistes payés pour conditionner le pays ?...

 

Comment débiter, de façon récurrente, une propagande d’une telle amplitude avec des statistiques "bidonnées" à grosses ficelles ?... Alors que pas un consommateur, doté d'un sens de l'observation et d'un QI normal, qui ne constate des augmentations de prix incessantes, avec souvent des progressions annuelles  de 10 % à 50 %, voire plus (*), suivant les articles ou les services ?...

 

A partir de ces chiffres bricolés, sont rituellement assénés les inévitables incantations à "l’austérité salvatrice", entrelardées d’arguments et rhétoriques les plus tordus…

 

Notre conditionnement intellectuel, notre endoctrinement quotidien (renforcé par un analphabétisme des mécanismes économiques et fiscaux, cultivé depuis l'école...), l’asphyxie systématique de tout esprit critique, devant le naufrage économique et social dans lequel nous nous enfonçons, provoquent une apathie tragique dans notre réflexion collective et citoyenne.

 

A tel point que beaucoup d’entre nous refusent d’aborder ces questions, de s’informer, de comparer, de lire. Toute remise en cause provoquant une tétanie du raisonnement et de la logique. Presque une réaction de peur à l’idée même d’évoquer un questionnement : tabou !

 

Je propose, donc, une pause de quinze minutes pour un "décapage neuronal" afin de contribuer à effriter, un tant soit peu, cette gangue qui  bétonne notre cerveau.

 

Sous forme d’une vidéo présentant une analyse de l’économie internationale du Russe Mikhaïl Khazin, très bien sous-titrée en français. Résumant, avec clarté et pertinence, sans exclure l'ironie, les principaux éléments et constats de l’implosion inéluctable du système économique et social, imposé par "une petite oligarchie mondialisée" de privilégiés au reste de la planète ; en commençant par l’impitoyable paupérisation de leurs propres concitoyens.

 

Vidéo d’autant plus intéressante qu’elle aborde un sujet que nous avions traité dans ce blog : le jeu pervers de cette même caste pour démembrer la Russie, en s’appuyant sur les éléments « atlantistes », liés à la corruption et la prédation des milieux d’affaires internationaux de « l’économie-casino ». (2)

Mikhaïl Khazin, un des plus brillants analystes économistes actuels, a occupé des postes éminents dans la recherche sur les « réformes économiques », mais aussi dans les directions opérationnelles du Ministère de l’Economie et de la Présidence de son pays, en charge de l’élaboration des politiques de crédit et de développement.
 

En 1998, Il a quitté ses fonctions publiques pour créer sa propre entreprise de conseil économique : Neoconomics (New Economic Theory).

 

Il est une des têtes de file de la nouvelle génération d’économistes qui surgissent dans tous les pays. Lucides sur la fin prochaine du "Libéralisme Sauvage", malgré son "triomphe" apparent ; travaillant sur les nouveaux modèles économiques et sociaux, indissolublement liés au "Sens" ou "Projet" de vie collective. Avec la question fondamentale :
" Dans quelle Humanité voulons-nous vivre ? ". (3)

 

Elargissant progressivement leur audience internationale auprès d’une opinion publique gavée de désinformation. Prenant conscience, toutefois, des ravages de "l’idéologie économique totalitaire" régnante.

Ses ouvrages, livres, analyses, conférences, rencontrent un énorme succès dans le monde auprès d’un public cherchant une nouvelle forme de pensée et d’action structurant l’avenir de nos sociétés humaines.

 

Ils sont évidemment introuvables en français (4)…

 

 

 

 

 

1.   Maxime du Camp, Souvenirs d’un demi-siècle, tome II, p. 348. Hachette
2.  Russie : Le Putsch des « Atlantistes », 17 octobre 2010,
http://stanechy.over-blog.com/article-russie-le-putsch-des-atlantistes-59074347.html
3.  Exemple en France, les recherches et ouvrages de l’économiste Jacques Généreux, notamment :
=>  La dissociété, Éditions du Seuil, coll. Points Essais,‎ 2008 (1re éd. 2006)
=>  La grande régression : À la recherche du progrès humain - 3, Éditions du Seuil, coll. Points Essais,‎ 2010
=>  L'autre société : À la recherche du progrès humain - 2, Éditions du Seuil, coll. Points Essais,‎ 2011
4.  Vérifié, à nouveau, sur le site Amazon, le 15 décembre 2014.

 

(*)  Parmi les "records" d'augmentation enregistrés, un Ami-Lecteur cite celui du kilog d'endives dans une "grande surface" dont le prix a bondi, début décembre 2014, en "une semaine" de € 0,99 cts à € 2,55. Soit une progression supérieure à 150 % !...
Mais, "le Kg d'endives" ne figure pas dans le "panier de la ménagère" des instituts de statistiques chargés d'analyser "pouvoir d'achat" et "inflation"...

 

 

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 22:03

 

 

« Le système économique ne s’autorégule pas et, s’il n’est pas orienté, il sera incapable de transformer notre pauvreté actuelle en abondance possible. »
J. M. Keynes (1)

 

 

 

 

 

Imprononçable !

 

"Kollasmosoma sentum"…

 

Nom d’une "nouvelle guêpe" dont l’envergure ne dépasse pas 2 millimètres. Découverte en 2010, en Espagne dans la province de Grenade, puis dans les environs de Madrid.

 

Dans leurs travaux quotidiens, les spécialistes la dénomment en abrégé : "K. Sentum". L’inscrivant en 2012, telle une nouvelle étoile, dans le classement officiel des 10 nouvelles espèces de notre planète par l’Institut International spécialisé dans la recherche d’espèces nouvelles de l’Université de l’Arizona (Arizona State University International Institute for Species Exploration).

 

Sa particularité est d’appartenir à une redoutable catégorie du monde vivant : les parasitoïdes. La femelle pondant ses œufs dans l’abdomen d’une fourmi des pays chauds et secs, la Cataglyphis. Surnommée la "fourmi du désert" (desert ant, en anglais), vivant essentiellement dans les zones sahariennes et le pourtour méditerranéen.

 

La guêpe survole, en embuscade, les trajets de cette industrieuse fourmi (métro-boulot-dodo…) sachant apparemment que ses rapides pérégrinations durent entre 60 et 90 minutes, marquées de brèves haltes. C’est lors de ces pauses qu’elle lance son "attaque-injection" des œufs, dans un stupéfiant record d’acrobatie aérienne et de vitesse, l’opération n'excédant pas 0,052 secondes !

 

La fourmi nourrit ainsi les larves de la guêpe, lentement dévorée de l’intérieur.

Le "Néo-Libéral" : "Ta dette est la seule raison qui me permet de tolérer ton existence !"

Le "Néo-Libéral" : "Ta dette est la seule raison qui me permet de tolérer ton existence !"

"Expertocratie" et fétichisme : Dette Publique et PIB

 

Métaphore de ces "K. Sentum" ne cessant de bourdonner dans nos oreilles, via journaux et périodiques, écrans, autoradios, portables, et autres prothèses connectées…

 

Cohorte de chroniqueurs et politiciens vibrionnant quotidiennement pour injecter dans nos cervelles leurs œufs de la propagande lors de nos pauses volontaires ou imposées, jusque dans nos embouteillages. Afin de nourrir et perpétuer, dans la surexcitation  de la préparation du Budget 2015, la prédation du "Libéralisme Sauvage" dans nos sociétés humaines.

 

Phagocytés, réduits en bouillie, nos neurones ne sont plus que des relais transmetteurs de toutes les théories économiques les plus absurdes et suicidaires, dans un abrutissement collectif et moutonnier. Pour le plus grand profit d’une caste d’oligarques.

 

Ce lavage de cerveau passe par l’instillation d’une peur couplée à un sentiment de culpabilité. (2) Méthodiquement entretenus par nos "guêpes-propagandistes"… Armées de leurs fétiches, tels des aiguillons, exerçant une "expertocratie" démultipliée par l’industrie médiatique.

 

Imposant non des "faits" mais des "croyances" et des "dogmes" pour servir les intérêts non d’une nation mais ceux d’une minorité de privilégiés que les anglo-saxons appellent les "1 %" par rapport aux "99 %" restant des citoyens. Au point d’en imprégner en permanence notre inconscient collectif :

« Le stratagème par lequel la culture néolibérale tend ainsi à dominer les esprits consiste à ne pas se présenter comme le fruit d’un système de pensée susceptible d’être débattu, mais comme un ensemble d’évidences naturelles allant tellement de soi qu’il est inutile d’en discuter. […]
C’est pourquoi, dans le débat public, les néolibéraux cherchent moins à démontrer qu’ils ont raison qu’à expliquer qu’ils acceptent seulement la réalité
. » (3)

 

Certains se prenant même pour des chamans, au savoir ne souffrant aucune contestation. Jusqu’à l’absurde. Ou, la folie, douce ou furieuse… En témoigne la célèbre sentence prononcée par un Prix Nobel d’Economie (1982), théoricien "déjanté" des marchés libres autorégulés, George Stigler (à ne pas confondre avec un autre Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz) :
« Ce n’est pas la science économique qui est fausse, c’est la réalité. » (4)

 

Parmi leurs fétiches préférés figure en tête "La Dette Publique". Toujours comparée au "Produit Intérieur Brut" ou PIB. Qui représente dans sa définition officielle :

« ... l’agrégat représentant le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes ».

 

Autrement dit : la richesse, ou le chiffre d’affaires, produits, générés, par un pays.

 

Nous sommes donc martelés quotidiennement avec le "catastrophique endettement" de la France, "frôlant" les 2000 milliards d’euros. L’équivalent du PIB de la France sur un an (2.139 Mds€ / 2014 - PLF 2015). (5)

 

Et, alors ? Où est le problème ?...

 

La France; répétons-le, n'est, en termes de territoire et de population, que l'équivalent d'une petite sous-préfecture Chinoise. Et, n'en demeure pas moins dans le classement des pays les plus riches de la planète : 5° au classement 2013 de la Banque Mondiale !...

 

De quoi rire des tours d'illusionniste de "l'expertocratie" nous décrivant une France : "en faillite".

 

Sang-froid et "esprit critique" remettent en perspective l'épouvantail de "La Dette Publique" destiné à effrayer, pour mieux escroquer, les crédules. Les foyers qui contractent des crédits pour acheter un véhicule ou un logement ont bien souvent un endettement moyen représentant 5 à 10 fois, si ce n’est beaucoup plus (cf. la crise des "subprimes"), leurs revenus annuels. Personne n’en fait un plat, au contraire, le système économique dans nos pays dits "développés" ronronne sur ces rouages parfaitement lubrifiés.

 

Rapides coups d’épingles dans ces "baudruches-fétiches" :

 

=>  Le PIB n’est qu’un instrument de mesure grossièrement approximatif, aux effets réducteurs. Il ne prend tout simplement pas en compte la "production non résidente"… Tout ce qui est "produit" par les sociétés ou particuliers, investissements, placements, français à l'étranger dont les revenus et bénéfices sont confortablement et discrètement logés dans des paradis fiscaux. Echappant ainsi à la vigilance de nos statisticiens, politiciens, théoriciens, et autres parasitoïdes de la "mondialisation".

 

=>  Même habilement amputé des revenus de la "production non résidente", le PIB de notre pays ne cesse d’augmenter d’une année sur l’autre. Encore plus étonnant, depuis 2007, c’est une des publications d’un des plus richissimes et fanatiques adeptes du "Capitalisme Sauvage" Serge Dassault (fortune personnelle estimée à plus de 13 milliards d'euros...) qui le proclame, le PIB de notre pays progresse plus vite que ceux de nos voisins réputés pourtant les plus dynamiques. Mieux que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas !...(6)

 

=>  Loin devant le Japon dont la dette culmine à 245 % de son PIB (de plus, en décroissance…) (7 & 8).  Battant le record de la Grèce 175,1 %, au 31/12/2013. Ne tirons pas sur les ambulances par compassion : les USA. On aurait le vertige, et ce serait se faire accuser d’antiaméricanisme primaire…

 

=>  Il n’y a donc pas de crise de la Dette Publique en France. D’autant qu’elle ne représente que le cumul de la contribution fiscale non effectuée par ceux qui le devraient : grands groupes et les 1 %... S’il y a "Crise", ce n’est pas de l’endettement de notre pays, mais de la rupture du "Contrat Social" qui nous lie les uns aux autres dans une communauté de destin, du fait du coup d’Etat permanent imposé par une oligarchie spoliatrice. (9).

 

=>  Dette Publique ne veut pas dire gabegie : rien n’interdit d’en diminuer l’opportunité, et surtout l’impact. Ce qu’on appelle le "service de la dette", son paiement annuel.
Rappelons que l’Europe a instauré un système prédateur confisquant, au détriment de notre collectivité, ce qui lui revient de droit : retraites, santé, éducation et services publics. Obligeant les Etats à s’endetter auprès des banques privées au lieu des banques centrales.
C’est ainsi que la Banque Centrale Européenne prête à un taux réduit, "bradé", aux banques privées, n’excédant pas les 3 %, mais qu’il lui est interdit de prêter aux Etats.
La Grèce a ainsi été contrainte de rembourser les banques privées à des taux exorbitants de 18 %, du fait de sa "dégradation/risques" arbitrairement déclarée par des "agences de notation" en cheville avec elles…

 

Du vol en "bande organisée".

 

L'oligarque : "Moins je paie d'impôts et de salaires, plus la dette publique plonge et je privatise, plus je m'enrichis".

L'oligarque : "Moins je paie d'impôts et de salaires, plus la dette publique plonge et je privatise, plus je m'enrichis".

 "Réformes structurelles" ou les techniques de la spoliation

 

Pour renforcer notre crainte, nos "guêpes-culpabilisantes" nous harcèlent : "L’Europe"  surveille, contrôle, le budget de la France !  Le ciel va nous tomber sur la tête !... Sommant en effet notre gouvernement, par lettre complaisamment diffusée dans les médias, de s’expliquer sur son programme de diminution de "La Dette Publique". (10)

 

Ce qui m’amuse toujours.

 

i)  Parlons gaspillages et gabegie …

 

Car, il est curieux, pour ne pas dire affligeant, de voir la souveraineté et les intérêts de notre Nation piétinés par la bande de clowns de la Commission Européenne. Donnant des leçons de bonne gestion et de maîtrise des dépenses publiques, alors qu’un Barroso (président de la Commission depuis le 22 novembre 2004…), à lui seul, "pompe" sur le budget de l’Union Européenne une moyenne annuelle de 1 million d’euros en frais de déplacement…

 

Cumulés avec ceux des autres membres de la dite Commission… Et encore, ne s’agir-il que de la partie visible de "l’iceberg comptable" de ces dépenses somptuaires. Sans évoquer les autres gigantesques dérives de cette usine à gaz du gaspillage et de l’affairisme. Une encyclopédie n’y suffirait pas …

 

Pour une productivité collective quasi nulle. La Commission, mis à part ses luxueux voyages planétaires, passant l’essentiel de son temps à traiter via les officines des lobbyistes patentés sur la place de Bruxelles (la plus forte concentration mondiale de cette espèce parasitoïde : plus de 20 000 personnes vivant grassement de ce " trafi d'influence" officialisé et encouragé par l'UE…), dossiers, protections et privilèges des grands groupes, tout autant industriels ou financiers que mafieux (chimistes - "Big Pharma", "cigarettiers", alcooliers, banques - assurances, agro-industrie, grande distribution, etc.). 

 

Au détriment, évidemment, des priorités de la majorité des citoyens de l’Union Européenne. Notamment, l’accès à la "qualité" de l’alimentation, des services de santé, de l’éducation, et à la généralisation de la protection sociale concernant les catégories de la population touchée par la précarité et le chômage. Ne l’oublions pas : rien qu’en France, ce sont plus de 2 millions d’emplois qui ont été sciemment "détruits" par notre oligarchie sur les dix dernières années.

 

Ou encore, autre passe-temps favori, lancer des anathèmes assortis de sanctions contre des pays qui ne souhaitent que vivre en paix, dans l’indépendance de leurs peuples et ressources.

 

Exemple frappant : à ce jour, comble de l’incurie et de l’incompétence, la Commission Européenne se révèle incapable de mettre en place une "harmonisation fiscale" entre les 28 pays membres. Il est vrai que d’après l’idéologie du Libéralisme Sauvage dont elle assure avec zèle la promotion :

 « La concurrence ne porte plus seulement sur les produits, elle porte sur les systèmes sociaux et fiscaux ; ces derniers, dont la définition relèverait en démocratie du choix souverain des peuples, voient désormais leur évolution commandée par les marchés ; le pouvoir de l’argent se substitue à celui du citoyen. » (11)

 

Nous sommes ainsi, à écouter les bourdonnements de nos "guêpes-anesthésiantes", tous condamnés par la fatalité !… Esclaves du TINA, le célèbre et implacable acronyme de Thatcher : "There Is No Alternative", "Il n’y a pas d’alternative". (12)
 

En conséquence, dans le sillage des précédents, le budget 2015 se trouve formaté, dès sa préparation et sa vente auprès de l’opinion publique, par cette « déraison de la raison économique ». (13)

 

« Sauver notre pays de la faillite » implique donc l’application de mesures immédiates et drastiques destinées à "diminuer les dépenses publiques". TINA !... Il n’y a pas d’autres alternatives : nous sommes contraints de diminuer "les dépenses publiques". Au titre du budget 2015, ce seront 21 milliards d’euros d’économies. (14)

 

Grâce à l’application de « Réformes Structurelles ».

 

Comment ne pas souscrire à ce discours vertueux ?... Rien à redire : toute organisation, à commencer par l’Etat, doit remettre en cause, en permanence, son fonctionnement. Sinon elle se délite sous l’effet bien connu, de la thermodynamique au "management", de l’entropie.

 

Par contre, la caste au pouvoir dans nos Etats dits "développés", ou "riches", considère que les "réformes structurelles" n’ont pour priorité que de sabrer dans les "dépenses sociales". Le budget 2015, y puise l’essentiel des "diminutions" à hauteur de 9, 6 milliards d’euros, ventilés en (p. 9 du budget 2015, dans sa version abrégée) :

=>  Diminution des "dépense d’assurance maladie" : 3,2 Mds €
=>  Diminution des "autres dépenses de protection sociale" : 6,4 Mds €

 

Dans ce même document est annoncée la poursuite de ces diminutions pour atteindre 20 milliards d’euros supplémentaires entre 2015 et 2017. Cette "casse" de la protection sociale accessible à tous sera l'opportunité, tous les observateurs l’ont compris, de la rapide mainmise du "privé" dans sa forme la plus  impitoyable : l’oligopole de la "Banque-Assurance".
 

Evidemment, dans cette parodie de Budget d’un Etat, figurent d’interminables pages sur les effectifs des fonctionnaires, l’évolution, la programmation de leur diminution, etc. Cette focalisation obsessionnelle sur "l’emploi à détruire" permet de passer sous silence les multiples "gisements d’économies" ou de diminution de dépenses. Il est vrai que ces gisements, s’ils plombent les finances de notre Nation, constituent en fait une fabuleuse caverne d’Ali Baba pour nos oligarques.

 

Brefs exemples :

 

=>  Le Budget de la Défense Nationale qui représente une dépense annuelle de 2,5 % de notre PIB. Pouvant être ramené à 1 %, niveau actuel du Japon. A partir du moment, où notre souveraineté nationale n’existe plus. La France, ravalée à une néo-colonie américaine, agissant en supplétif des délires impériaux des milliardaires du Congrès…
J’en ai analysé les dérives, aussi pharaoniques que stupides, dissimulées sous la désinformation, dans un billet du 22 avril 2014, intitulé (15) :
Budget de la Défense : Pleine Floraison
 

=>  Les Marchés Publics, opaque galaxie de la corruption et de la gabegie où les grands groupes font la pluie et le beau temps, avec tous les mécanismes et pressions occultes inimaginables. Le meilleur exemple de ce gigantesque détournement de l’argent public est celui de l’incontrôlable "filière nucléaire". (16)

 

=>  La Charge de la dette qui serait à diminuer des ¾, en interdisant le monopole des banques privées. Rappelons que cette colossale rente de situation offerte au secteur bancaire privé (et leurs clients porteurs de ces titres) saigne annuellement notre pays :
  Budget 2015 :  44,34 Mds €
 Budget 2016 :  47,70 Mds €
  Budget 2017 :  50,09 Mds €
 

=>  Au-delà de l’urgente nécessité de sortir de la zone Euro pour "réindustrialiser la France", il convient de sabrer les sommes déversées sans discernement dans ce gouffre de gaspillages et de gâchis qu’est la bureaucratie de l’Union Européenne. Comment, en ces "temps de crise", admettre que notre pays inscrive dans son budget 2015 (p. 26 - Dépenses de l’Etat - version abrégée) des :
« Prélèvement sur recettes au profit de l’UE » de 21,04 Mds €  ?!...

Ce sont ainsi  des dizaines de milliards d’économies qui pourraient être réalisées dans des secteurs érigés en « chasse gardée » des intérêts d’une minorité. En lieu et place de l’acharnement sur la protection sociale et la solidarité, qui n’a pour effet que d’appauvrir notre pays et désintégrer son devenir.

 

 

ii)  Et, si on parlait aussi "Recettes" ?

 

L’idéologie du Libéralisme Sauvage est tellement prédominante dans les Budgets que seules les Réformes Structurelles avec pour finalité d’éradiquer les dépenses de protection sociale et de solidarité sont prises en  compte. Aucun travail de remise à plat, ou en cause, des recettes fiscales à augmenter pour que le Budget de l’Etat ne soit pas en déséquilibre : les dépenses excédant les recettes…

 

Que constate-t-on, de Budget en Budget ?...

 

Les recettes fiscales nettes des Lois de Finances 2014 – 2015 / Exprimées en Milliards d’Euros

LFI  2014

%

LFI  2015

%

Taxe sur la valeur ajoutée

139,5

49,0

142,6

51,1

Impôt sur le revenu

74,4

26,2

69,5

24,9

Impôt sur les sociétés

38,9

13,7

33,1

11,4

Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP)
(rebaptisée “Taxe intérieure sur les produits de consommation sur les produits énergétiques”)

13,3

4,7

14,6

5,2

Autres recettes nettes fiscales

 18,4

6,5

19,1

6,8

Total

284,4

 

278,9

 

 

L’essentiel des recettes du budget de l’Etat est assuré par la TVA et la TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) : 55,5 % en 2014, 57,9 % en 2015. Taxes payées au quotidien par tous les citoyens, sur leurs achats et consommations (même les pauvres ou les SDF...). En augmentation constante.
 

A l'opposé, sans aller jusqu’à mentionner le sujet tabou des paradis fiscaux, c’est un allègement constant de l’impôt sur les hauts revenus et les grandes fortunes ainsi que sur les grands groupes. Sous l’impact des centaines de niches fiscales, véritables outils incitatifs d’évasion fiscale pour "le 1 %". Pour régresser à des niveaux ridicules :
◊  Recettes de l’Impôt sur le revenu : 26,2 % en 2014 ; 24,9 % en 2015.
◊  Recettes de l’Impôt sur les sociétés : 13,7 % en 2014 ; 11,4 % en 2015.

 

Le "système fiscal", principal instrument de régulation dans la redistribution de la richesse "nationale" et donc solidairement "collective", étant uniquement architecturé pour accroître les privilèges dans l’accumulation du capital et la hausse exponentielle des fortunes de la minorité des nantis. Au détriment, et dans la spoliation, de la majorité des citoyens. (17)

 

Au XXI° siècle, les citoyens de nos Etats retrouvent ainsi leur statut de "Tiers état", ou de servage, sous le joug d’une oligarchie :

« … Surtaxant la "consommation des ménages" (la TVA "confiscatoire" constituant de loin la principale recette pour alimenter le budget de l'Etat), écrasant de charges sociales le Travail (système de santé et retraites exclusivement financés par des recettes indexées sur les salaires au lieu d'autres assiettes fiscales), grugeant par un système bancaire dévoyé la "petite épargne" des foyers modestes (type Livret A et assimilés ; de plus, pressurés sur leurs comptes courants par des intérêts débiteurs et frais arbitraires déments, etc.) dont le taux de rémunération est inférieur à celui de l'inflation... ». (18)

 

Utilisant, à son seul avantage, les mécanismes financiers imposés par la mondialisation et les institutions de l’Union Européenne :

« Les riches veulent être moins imposés parce qu’ils ne veulent pas "payer" pour les pauvres. […]

Le rôle de « préteur en dernier ressort » de la banque centrale est cadenassé pour que celui d’ « acheteur en dernier ressort » (d’équipement et de force de travail) rempli par l’Etat soit limité. […]

On comprend aisément pourquoi la politique monétaire, placée hors contrôle politique, ne consiste plus qu’à surveiller le taux d’inflation : non seulement la préservation de la rente financière est cruciale pour les détenteurs de titres financiers, mais il s’agit d’éviter de favoriser une production non marchande de valeur inaccessible au capital. » (19)

 

Faut-il que nous, citoyens, membres d’une collectivité se voulant libre, prospère et solidaire, restions sans réaction, tétanisés, paralysés, sous l’assaut constant d’un essaim de "K. Sentum" ?...

 

Au point de tolérer, trouver normal, pour notre génération et celles à venir, de vivre sous le régime de ce que Joseph Stiglitz a qualifié, en titre d’un de ses récents ouvrages (20) :
 

« Le Triomphe de la Cupidité »…

 

L'évangéliste des "Réformes structurelles" : Tout pour le "1 %" !...

L'évangéliste des "Réformes structurelles" : Tout pour le "1 %" !...

 

 

 

 

1.  J. M. Keynes, La pauvreté dans l’abondance : le système économique est-il autorégulateur ?, Editions Gallimard, Collection "Tel", 2002, p. 222.
2.  Gilles Dostaler & Bernard Maris, Capitalisme et Pulsion de Mort, Albin Michel, 2009.
Cf. le chapitre : "La Dette de Vie : Le Capitalisme et la Culpabilité", p. 96.
3.  Jacques Généreux, La Dissociété – A La Recherche Du Progrès Humain – Tome 1, Editions du Seuil – Essais, 2011, section : "La culture néolibérale tire sa force de l’ignorance et de la dissimulation de ses fondations", p. 445.
4.  Jacques Généreux, La Grande Régression, Editions du Seuil, 2010, section : La maladie infantile de la pensée moderne, note 5, p. 260.
5.  Frédéric Schaeff, La dette publique frôlera les 100 % du PIB en 2015, Les Echos, 16 septembre 2014,
http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/0203780203293-la-dette-publique-frolera-les-100-du-pib-en-2015-1043158.php
6.  Jean-Louis Dell’Oro, Croissance : La France fait mieux que le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis 2007, Challenges, 14 octobre 2014,
http://www.challenges.fr/france/20141014.CHA8912/pib-et-croissance-le-match-france-europe-depuis-la-crise.html
7.  Marie Charrel, Au Japon, la dette publique suit une trajectoire dangereuse, Le Monde, 21 novembre 2013,
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/21/au-japon-la-dette-publique-suit-une-trajectoire-dangereuse_3518249_3234.html
8.  Laure-Emmanuelle Husson, Ce classement rassure (un peu) sur la dette de la France, Challenges, 12 mai 2014,
http://www.challenges.fr/economie/20140509.CHA3601/le-classement-qui-rassure-un-peu-sur-la-dette-publique-de-la-france.html
9.  Cf. Crise : De la Dette Publique ou du Contrat Social ?, Georges Stanechy, 9 juin 2010,
http://stanechy.over-blog.com/article-crise-de-la-dette-publique-ou-du-contrat-51967860.html
10.  "Budget 2015 : malgré la lettre très banale de Bruxelles, la France ne fera plus d’économies", La Tribune, 24 octobre 2014,
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20141024triba5af5ae56/budget-2015-malgre-la-lettre-tres-banale-de-bruxelles-la-france-ne-fera-pas-plus-d-economies.html
11.  Jacques Généreux, L’Autre Société – A La Recherche du Progrès Humain, Tome 2, Editions du Seuil – Essais, 2011, section : "La Mondialisation d’une Economie Inhumaine", p. 347.
12.  Bertrand Rothé & Gérard Mordillat, Il n’y a pas d’alternative – Trente ans de propagande économique, Seuil, mai 2011.
13.  Serge Latouche, La Déraison de la Raison Economique – Du Délire d’Efficacité au Principe de Précaution, Éditions Albin Michel-Economie, 2001.
Cf. la section : "Le Vide des Objectifs", p. 84.

14.  Le résumé du budget 2015 (32 pages) est téléchargeable en pdf par le lien :
http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/20141001_PLF2015_A5.pdf
Le projet de loi de finances dans son intégralité (239 pages) :
file:///C:/Users/Client/Desktop/PLF2015.pdf
15.  http://stanechy.over-blog.com/2014/04/budget-de-la-defense-pleine-floraison.html
16.  http://stanechy.over-blog.com/article-epr-en-pleurer-de-rage-ou-en-pouffer-de-91000716.html
17.  Thomas Piketty, Le Capital au XXI° siècle, Seuil, septembre 2013.
18.   http://stanechy.over-blog.com/2014/07/un-piketty-sinon-rien.html
19.  Jean-Marie Harribey, Faut-il faire disparaître la valeur pour sortir du capitalisme ? - Discussion autour de Gorz, pp. 184-185. In : Sortir du Capitalisme. Le Scénario Gorz, ouvrage collectif sous la direction d’Alain Caillé & Christophe Fourel, Editions Le Bord de l’Eau, 2013.
20.  Joseph Stiglitz, Le Triomphe de la Cupidité, Editions LLL, 2010.

 

 

Caricatures de l’oligarque et de l’évangéliste par le Hollandais Tjeerd Royaards

 

 

 

 

 

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 05:00

 

 

"Le monde social n'est pas simplement le monde de la non-raison, il est celui de la déraison, c'est-à-dire d'une activité de la volonté pervertie, possédée par la passion de l'inégalité."
Jacques Rancière (*)

 

 

 

 

 

Le temps  des vacances…

 

Que je souhaite excellentes pour tous…

Occasion de "recharger ses batteries", retrouver familles et amis. Ou, se retrouver soi-même, loin de la machine à vapeur quotidienne. Dans le silence ou la solitude. Avec pour compagnons, quelques livres.

 

Certains m’ont demandé un conseil de lecture. Quel livre ne pas oublier dans son sac à dos ?...

Choix difficile.

 

Au hasard, je vais en recommander un, à lire et relire, qui m’a captivé ces derniers mois. Il devrait vous faire vivre quelques heures de passionnantes lectures et discussions avec vos proches. Celui de Thomas Piketty, intitulé :
« Le Capital au XXI° siècle ». (1)

 

Ce sont 692 pages d’un régal intellectuel rare.

 

Rien à voir avec les insipides et fumeux pavés d’économies traditionnels, comme le laisserait penser le titre.

 

Véritable roman d’aventures, feu d’artifices aux dizaines de gerbes et pistes, où s’entremêlent économie, fiscalité, histoire, géographie, démographie, sociologie, philosophie. Jusqu’à la littérature, avec les personnages du monde de Jane Austen ou de Balzac, dont l’ombre de Vautrin hante les pages du livre de Piketty.

 

Impressionnant résultat, soulignons-le, d’un travail fondé sur une quinzaine d’années de recherches, sur plusieurs continents. Adossé à un appareil statistique et d’analyses de premier ordre, relié à une base de données techniques complémentaires sur Internet ! Avec une équipe de haut niveau. Le tout dans une langue simple, sans jargon, saupoudrée d’humour ! 

 

Sa publication en langue anglaise est un succès mondial, de la Californie à Hong Kong en passant par Rio, Lima, Moscou ou Téhéran. Ne peuvent s’en passer tous ceux qui s’intéressent à autre chose que leur nombril, réfléchissant à l’impérieuse nécessité d'esquisser un autre modèle d’organisation de notre planète que le Libéralisme Sauvage, croyance sectaire imposée en religion d'Etat, d’une féroce intolérance, qui va droit dans le mur. 

Au fil des pages, dans une compilation de faits, chiffres, statistiques, méthodiquement décortiqués et passés au microscope, Piketty démontre la gigantesque concentration du patrimoine et de "la richesse des nations" aux mains d'une poignée d'individus, surnommés dans nos pays occidentaux : les "1%". Contrôlant ainsi, par leurs "Armes de Domination Massive", les rouages de nos sytèmes économiques et financiers, les appareils d'information ou de "propagande privatisée", et, encore plus préoccupant, le personnel politique de nos parlements et gouvernements.

 

Ce niveau d'accumulation extravagant (cf. l'emblématique "affaire" Liliane Bettencourt de L'Oréal...), déconnecté de toute activité réellement "entrepreneuriale" en termes d'investissements, de création d'emplois, et de valeur ajoutée pour nos économies, ravage nos sociétés par son niveau d'injustice sociale. Le "système fiscal", principal instrument de régulation dans la redistribution de la richesse "nationale" et donc solidairement "collective", étant uniquement formaté pour accroître les privilèges de la minorité des nantis au détriment, et dans la spoliation, de la majorité des citoyens.

 

En surtaxant la "consommation des ménages" (la TVA "confiscatoire" constituant de loin la principale recette pour alimenter le budget de l'Etat), en écrasant de charges sociales le Travail (système de santé et retraites exclusivement financés par des recettes indexées sur les salaires au lieu d'autres assiettes fiscales), en grugeant par un système bancaire dévoyé la "petite épargne" des foyers modestes (type Livret A et assimilés ; de plus, préssurés sur leurs comptes courants par des intérêts débiteurs et frais arbitraires déments, etc.) dont le taux de rémunération est inférieur à celui de l'inflation...

 

Tout cela pour accroître, préserver, les plantureux et astucieux passe-droits fiscaux des plus fortunés, tant sur leurs revenus que sur leurs patrimoines. Ces "distorsions", remarquez-le, n'étant jamais évoquées par les nombreux et bavards "spécialistes en réformes structurelles". Surtout pas !

 

Au contraire : ce pillage s'exerçant dans le plus profond mépris et cynisme d'une implacable précarisation, paupérisation, de nos populations. Ces "1 %" posant, par l'accélération de leurs dérives mégalomaniaques, les plus grands dangers pour nos Libertés Publiques, l'exercice de nos droits démocratiques, et le "sens" de notre vie collective.

 

Au point qu’un spécialiste financier international, Patrick L. Young, se demande, devant l’insistance actuelle des autorités européennes à les intégrer dans les statistiques du PNB des différents membres, si la prostitution et le trafic de drogue (en voie de "légalisation" dans tous nos pays) ne vont pas constituer à terme "le fondement du développement économique de l’Union Européenne"… (2)

 

Thierry Pelletier l’avait formulé avec force, je me plais toujours à le citer (3) :

« De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d’un tel monde ».

 

Un Piketty, sinon : Rien…

Evidemment,  tout spécialement en France, l’immense travail de recherches de Piketty est étouffé par l’appareil de propagande de l’oligarchie. Car, il remet en cause tous ses clichés et dogmes, dix commandements et anathèmes, dont elle nous bourre le crâne, interdisant tout débat. (4)

 

Mon passage préféré ?...

 

Parmi d’autres, un bijou d’ironie parfaitement maîtrisée par la qualité des sources et analyses, le chapitre :
« Capital négrier et capital humain » (pp. 254 - 258).

 

Sulfureux rapprochement, nous rappelant que dans nos pays et sociétés, 60% du revenu national provient du travail, contre seulement 40% pour le revenu du capital. Déconstruisant, ainsi, le dogme des propagandistes affirmant que seules les entreprises ou « l’offre », pour reprendre leurs mantras, créent la richesse.

 

Les derniers rapports de la Banque Mondiale confirmant que le « capital humain » représente la première forme de capital au XXI° siècle. Comme le "capital négrier" aux Etats-Unis dans les années 1770-1810…

 

On comprend mieux l’obstination de nos castes au pouvoir à considérer les "salariés" comme des "esclaves". Les "Working Poors" des sociologues anglosaxons, auxquels, peuvent être assimilés les commerçants, artisans, professions libérales, et "patrons" des petites entreprises qui évoluent quotidiennement au seuil de la faillite étranglés par les banquiers.

 

Dans leur acharnement contre toute régulation sociale, la destruction ou la dénonciation du Code du Travail, des retraites, des systèmes de santé publique, des congés payés, de l’enseignement supérieur de qualité accessible à tous. Et, inévitablement ou fondamentalement, des légitimes actualisations salariales et améliorations du niveau de vie corrélativement à l'enrichissement indéniable du pays.

 

Les "réformes structurelles", habillage rhétorique de cette "casse sociale", dont nous asphyxient les "experts-branquignols" de la désinformation c’est tout simplement, dans une régression médiévale pleinement assumée par nos oligarques (5) :
"Le fouet pour les esclaves" !...

 

Ce livre est à déguster, sous un cocotier ou un parasol, un cèdre ou un chêne, en délicieux rafraîchissement de l’intelligence et de l’esprit critique.

 

Je l’ai donc emballé dans le slogan d’une marque de boisson :

« Un Piketty, sinon : Rien »…
 

Bonnes vacances à tous !

 

 

 

 

1.  Thomas Piketty, Le Capital au XXI° siècle, Seuil, septembre 2013.
2.  Patrick L. Young, Sex and drugs at the core of the EU’s economic development ?, RT, 26 juin 2014,
http://rt.com/op-edge/168572-europe-sex-drugs-economy/
3.  Thierry Pelletier : Voyage au Bout de la Zermi, 2 novembre 2007,
http://stanechy.over-blog.com/article-13503312.html
4.  Cf. le dernier "sermon" de Fillon, pour « réformer la France »… :
Jean-Christophe Chanut, Le traitement de choc du docteur Fillon pour soigner l’économie française, La Tribune, 25 juin 2014,
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140625trib000836961/le-traitement-de-choc-du-docteur-fillon-pour-soigner-l-economie-francaise.html#xtor=AL-13
5.  Cf. les prêches sempiternellement répétitifs de la brochette de "calotins des réformes structurelles", qui officient tous les matins sur la TV-radio : BFM Business TV

 

 

(*)  Jacques Rancière, Le Maître Ignorant - Cinq leçons sur l'émancipation intellectuelle, collection 10-18, Fayard, 1987, p. 137.

 

 

 

 

 

 

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 05:00

 

 

« Cette pensée, moins faible qu’elle n’est débile, capitule en réalité devant le scientisme et son compère le (libéralisme de) Marché. »
Augustin Berque  (1)

 

 

 

Les digues de la censure craquent de toutes parts…

 

Une à une, maintenant par paquets, les informations, surnageant, se répandent. Dans tous les sens.

 

Oui, le mirage du "Gaz de Schiste" que les pétroliers, avec leur colossal appareil de "désinformation-intoxication", nous présentaient comme la pierre philosophale, la révolution de "l’Indépendance Energétique", se révèle pour ce qu’il est : une arnaque à la crédulité. Une escroquerie pour "gogos" béats, anesthésiés, imperméables à tout esprit critique.

 

Malgré les mises en garde répétées de nombreux spécialistes, observateurs et analystes. (2) Etouffées, il est vrai, par nos médias s'autoproclamant "décrypteurs de l’information"…

Gaz de Schiste : La Bulle à Gogos…

L’un des géants du métier ExxonMobil, dans son rapport 2013, nous assurait qu’à partir de 2025, grâce aux gaz de schiste, les Etats-Unis deviendraient exportateurs nets d’hydrocarbures !...
Prévisions confortées auparavant par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), dans son rapport 2012, annonçant qu’à partir de 2017, l’Arabie saoudite perdrait sa place de premier producteur mondial de pétrole au profit des Etats-Unis… (3)

Normal…

 

Le secteur de l’énergie et celui des mirobolantes "Nouvelles Technologies" ne sont-ils pas des adeptes de ces effets d’annonce, créations de bulles à répétitions ?... Relevant davantage de divagations rocambolesques, étayées par d’impitoyables calculs cyniques, pour faire les poches du chaland, que d’une approche sérieusement industrielle et scientifique.

 

 

Fantomatiques " réserves prouvées "

 

Souvenons-nous de l’arnaque Enron

 

Gigantesque entreprise de production, de négoce, d’énergie électrique et de gaz naturel, dont le siège était à Huston au Texas, qui atteignait un chiffre d’affaires, en 2000, de 101 milliards de dollars. Classée six années consécutives par la célèbre publication Fortune, spécialisée dans la finance et l’économie mondiales, comme étant la société américaine la plus innovante ("America's Most Innovative Company")…

 

Avant de faire faillite le 2 décembre 2001, pour multiples, systématiques, remarquablement organisées, fraudes et manipulations comptables. Entraînant dans sa chute le célèbre cabinet international d’audit et de certification Arthur Andersen

 

En écritures comptables, le gaz de schiste n'échappe pas à des cabrioles similaires… Plus particulièrement dans la surévaluation des « réserves prouvées » de gaz de schiste. "Prouvées" comment ? Par qui ? L’entreprise elle-même, agissant en juge et partie ?...

 

La décrue commence. Par prudence, la plupart des intervenants sur le marché nord-américain viennent de revoir à la baisse l’évaluation de ces actifs artificiellement gonflés dans leurs bilans, publications et déclarations. Déjà en 2013, ils ont diminué collectivement de plus de 35 milliards de dollars leurs estimations de réserves antérieurement « prouvées » (BHP Billiton, British Petroleum, Chesapeake Energy, EnCana, SouthWest Energy, etc.). Soit une diminution moyenne de 20%... (4)

 

Encore plus impressionnant : le mirifique gisement gazier de Marcellus (Marcellus Shale), réputé un des plus importants bassins de gaz de schiste du monde, vient d'être révisé à la baisse… Situé, réparti, dans les sous-sols de quatre Etats : Etat de New-York, Ohio, Pennsylvanie, et Virginie de l’Ouest. Chute vertigineuse dans l’actualisation du chiffrage des réserves : de 410 "tcf" (trillion cubic feet) on tombe à 50 "tcf" !… Huit fois moins.

 

Drastique révision qui n'épargne pas, non plus, un autre des gisements "géants" de l'Amérique du nord, celui de Monterey en Californie. La "US Energy Information Administration" (US EIA) vient de lui infliger un cataclysmique  coup d'éponge : moins 96 % !... (5)  Alors que les "pétroliers" affirmaient qu'il représentait, d'après leurs "scientifiques mesures" : 64 % des réserves en gaz de schiste des Etats-Unis...

 

C'est à partir de telles estimations exagérées que de multiples "études", certaines cautionnées par des universités (l'Université de Californie dans le cas du gisement de Monterey), avaient élaboré courbes et certitudes sur la création de millions d'emplois, de fabuleuses rentrées fiscales, et autres rêves à  la Perrette et son pot au lait...

 

Jusqu’à l’AIE, qui reconnaît son erreur d’appréciation et de prospective !

 

Infirmant ses triomphales annonces sur les "100 ans à venir d’indépendance énergétique" grâce au gaz de schiste. Non seulement les réserves de gaz de schiste s’avèrent un mythe, par la faiblesse des réserves et leurs coûts d’exploitation prohibitifs, mais les grands gisements traditionnels s’épuisent : Bakken dans le Dakota du Nord et Eagle Ford au Texas.

Gaz de Schiste : La Bulle à Gogos…

Pour admettre dans son rapport de ce mois de juin que, dès 2020, les Etats-Unis vont connaître une forte baisse de leur production nationale d’hydrocarbures :
"... output from North America plateaus [from around 2020] and then falls back from the mid-2020s onwards." (6)

.

Et, comme les Etats européens, devenir : "fortement dépendants des approvisionnements en provenance du Moyen-Orient" (increasingly dependent on Middle East supplies)…

 

Y déverser le Mississipi…

Les techniques de forage des gaz de schiste par fracturation des roches, d’où l’appellation "fracking" employée par les professionnels, avec un mélange sous pression, d’eau, de sable et de produits chimiques, nécessite de titanesques besoins en eau. Dans le meilleur des cas, la quantité d’eau injectée sous pression n’est réutilisable qu’à proportion de la moitié. Les relevés et constats actuels affichant des chiffres de consommation impressionnants (7) :
« … un forage nécessite quelque 20 millions de litres d’eau, soit la consommation quotidienne d'environ 100.000 habitants ! ».

 

Compte tenu du fait qu’il est nécessaire, à production équivalente, de forer entre 50 et 60 puits, à faible "durée de vie extractive", contre un seul puits pour les forages d’hydrocarbures traditionnels du Moyen-Orient ou de Mer du nord par exemple, dont la "durée de vie" est quatre ou cinq fois supérieure, quels seraient les besoins en eau d’un pays pour assurer son "indépendance énergétique" à partir de l’extraction du gaz de schiste ?...

En clair, pour arriver à  propulser les Etats-Unis devant un pays producteur d’hydrocarbures classiques, Arabie saoudite ou autre, il faudrait des millions de puits alimentés par un débit en eau équivalent à celui du Mississipi… Oui : pourquoi ne pas détourner le Mississipi dans un réseau de tuyaux, en toiles d’araignée connectées, pour alimenter cette forée de forages au paradis du gaz de schiste ?...

 

C’est, pour nos oligarchies, prendre leurs désirs pour la réalité. Ou, considérer leurs concitoyens en "abrutis" dont la crédulité tiendrait de la béatitude imbécile. L’arnaque étant ficelée avec de la corde de chanvre aux couleurs zébrées "fluo".

 

Dans nos pays, où l’eau devient de plus en plus une denrée rare en raison de la consommation exponentielle de nos modes de vie citadins, comment trouver ces millions de m3 pour extraire des gaz de schiste aux « réserves prouvées – introuvables » ?... Question encore plus préoccupante, dans des régions ou pays, du fait de leur contexte climatique, où l’eau constitue un enjeu majeur, voire de survie ?...  

 

Phénomène encore plus curieux : voir surgir, fabuleux mirages, des projets pharaoniques d’exploitation de gaz de schiste dans des pays leaders mondiaux de la production de gaz naturel, comme l’Algérie, soumis à un conditionnement climatique les obligeant à la plus grande vigilance dans la gestion de l’eau… (8)

 

De nombreux Algériens ont réagi devant l'énormité de l'esbroufe concernant leur pays, en formulant de pertinentes réflexions critiques sur le sujet, et le cœur du problème : l’eau !... Démasquant, au passage, les manœuvres de certains Etats occidentaux. (9)

 

A ces aberrations aussi coûteuses que désastreuses s’ajoutent d’autres, tout autant dévastatrices. Deux, tout particulièrement.

Gaz de Schiste : La Bulle à Gogos…

L’une : la multiplication des glissements de terrain, effondrements de sols, et tremblements de terre localisés, conséquences de l’impact des techniques de fracturation des roches souterraines. En atteste la densification des alertes émises par de nombreux géologues et stations d’observation spécialisées.

.

Multipliés par 6 entre 2000 et 2011, aux Etats-Unis. Contrecoups telluriques extrêmement dangereux dans les zones habitées, ou comportant des ouvrages d’infrastructure aux paramètres de stabilité géologique impératifs, type barrages, etc. (10)

L’autre : l’extrême toxicité des produits chimiques employés dans cette technique d’extraction pour renforcer le pouvoir pénétrant et dissolvant de l’eau sous pression. L’eau ainsi polluée, restée prisonnière des roches, par migration souterraine pénètre, et se mélange avec, les nappes phréatiques. Créant des menaces aux conséquences inimaginables pour la santé humaine dans son alimentation en eau potable, mais aussi via les productions agricoles et l’élevage.

 

Des parlementaires américains se sont préoccupés des risques. Dans un rapport publié en 2011, soigneusement étouffé par les médias pendant 3 ans, ils estiment qu’entre 2005 et 2009, les entreprises d’extraction ont utilisé sur le territoire américian environ 94 millions de gallons (1 gallon = 3,7879 litres) de 279 produits chimiques toxiques. (11)

 

Chacun de ces fluides ou adjuvants contenant au minimum un produit chimique inconnu, volontairement ou involontairement, de bonne ou de mauvaise foi, de l’utilisateur. Les sociétés chimiques, fournissant les agents toxiques, lui opposant le principe du "secret de fabrication".

 

La commission parlementaire, effarée par cette insolente manifestation de "la main invisible du marché", livrant un constat accablant d’inconscience :

« Les entreprises d’extraction injectent donc des fluides contenant des produits chimiques qu’elles sont incapables d’identifier »

(In these cases, the companies are injecting fluids containing chemicals that they themselves cannot identify). (12)

 

Parmi ceux-ci, des substances fortement cancérigènes, tout spécialement : le naphtalène, le benzène et l’acrylamide. Ou encore, des polluants atmosphériques ravageurs, tels que le fluorure d’hydrogène, le plomb et le méthanol. (13)

 

 

Le plus stupéfiant est de voir, en France, au moment où les escrocs au gaz de schiste sont pris les doigts dans le pot de confiture en Amérique du nord, médias et lobbies soutenir pareille absurdité, économique, environnementale. Suicidaire.

 

S’insurgeant, dans leur zèle inquisitorial, accusateur, contre le "principe de précaution", fustigeant la "ringardise" de leurs compatriotes, "analphabètes" des bienfaits du "progrès technique"…

 

Dissimulant avec soin, derrière l’arnaque de leurs vertueuses postures au méticuleux cynisme, projets et montages de fructeuses spéculations boursières sur les actions et obligations des sociétés concernées (introductions, cotations, augmentations de capital, etc.). Ou, plus occultes : pompes à subventions, niches et exonérations fiscales, entourloupes comptables pour minorer les bénéfices imposables (14), au nom du "soutien à l’innovation", à la "compétitivité", et autres anesthésiants atomiseurs de poudres de perlimpinpin…

 

Pour l’unique profit de multinationales, affairistes, et politiciens, dont la rapacité n’a que faire de l’avenir et du bien-être de nos collectivités.

 

Encore moins, de notre planète...

Gaz de Schiste : La Bulle à Gogos…

L'extraction du gaz de schiste  :  un vandalisme affairiste

 

 

 

1.  Augustin Berque, Ecoumène – Introduction à l’étude des milieux humains, Editions Belin, 2009, p. 303.
2.  Nafeez Ahmed, Gaz de schiste – La grande escroquerie, Le Monde Diplomatique, mars 2013,
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/03/AHMED/48823
3.  Gaz de schiste – La Grande escroquerie, Op. Cit.

4.  Nafeez Ahmed, The inevitable demise of the fossil fuel empire, The Guardian, 10 juin 2014,
http://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2014/jun/10/inevitable-demise-fossil-fuel-empire

5.  Dylan & Jo Murphy, A Big Blow to the Fracking Industry – Downgrading the Monterey Shale, CounterPunch, 16 juin 2014,
http://www.counterpunch.org/2014/06/16/a-big-blow-to-the-fracking-industry/

6.  Nafeez Ahmed, US shale boom is over - energy revolution needed to avert blackouts, The Guardian, 6 juin 2014,
http://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2014/jun/06/shale-oil-boom-over-energy-revolution-blackouts
7.  Futura Environnement, Exploitation du gaz de schiste : quels dangers ?, 19 décembre 2012,
http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/qr/d/pollution-exploitation-gaz-schiste-dangers-4511/

8.  Abdou Semmar, Entretien – La ruée vers le gaz de schiste en Algérie : les risques, les coûts et les enjeux, Algérie-Focus, 22 mai 2014,

http://www.algerie-focus.com/blog/2014/05/entretien-la-ruee-vers-gaz-de-schiste-en-algerie-les-risques-les-couts-et-les-enjeux/

9.  Cf. le commentaire d’Abdelkader Dehbi dans El Watan du 5 juin 2014 :
http://www.elwatan.com/economie/sellal-aucun-contrat-n-a-ete-signe-concernant-l-exploitation-du-gaz-de-schiste-05-06-2014-260043_111.php

ou
http://abdelkader.dehbi.elctron-libre.over-blog.com/article-commentaire-sur-le-quotidien-el-watan-123831001.html

10.  Frank Joshua, Frack Rattle and Roll, CounterPunch, 4 juin 2014,
http://www.counterpunch.org/2014/06/04/frack-rattle-and-roll/
11.  Chemicals Used in Hydraulic Fracturing, rapport du Comité sur l’Energie et le Commerce, US House of Representatives, rapporteurs Waxman-Markey-DeGette, Avril 2011.

12.  Chemicals Used in Hydraulic Fracturing, Op. Cit.

13.  Alfredo Jalife-Rahme, Le secret des substances chimiques associées à la fracturation hydraulique, la Jornada, Mexico, 6 juin 2014,
http://www.voltairenet.org/article184047.html

14.  On y retrouve les tours de passe-passe habituels, qu'adorent les groupes aux "bilans consolidés" (et leurs "Commissaires aux Comptes"...) jonglant avec marges et profits d'une filiale à l'autre, avec transit par des paradis fiscaux. Manipulations comptables plus ou moins "relookées" : provisions pour "risques", dépréciations d’actifs et de stocks "bidons", amortissements "accélérés", etc. Pour blanchir, travestir et diminuer la surface imposable...

 

 

 

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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 12:27

 

 

"Aucun homme n’est né avec une selle sur le dos, et aucun non plus avec des éperons pour le monter."
Slogan des  "Dissidents anglais"  (1)

 

 

 

 

La banque française BNP-Paribas, nous explique-t-on avec embarras, est passible d’une amende de 10 milliards de dollars, ou plus (circule le chiffre de 16), dans le cadre d’une action pénale aux Etats-Unis...

 

 

L'écosystème de la "sanction"

 

Je ne vais certainement pas verser une larme sur les actionnaires du représentant d’une telle industrie. N’éprouvant aucune affection particulière, ni estime, pour les spéculateurs, prédateurs et usuriers.

 

Quand on constate, sidérés, ce que les dérives, dysfonctionnements, erreurs de gestion, des banques ont coûté, coûtent encore, à nos collectivités. Dans tous les pays, développés ou en voie de l’être …

Sanctions US : Guerre Economique ou Racket ?...

Par leurs ponctions répétées sur les finances publiques afin de les sauver, dans l’impunité et gratuitement, de leurs noyades et faillites récurrentes. Conséquences de la démesure de leurs spéculations dans "l'économie-casino", aux mafieuses ramifications. Les effets dévastateurs de leur indécrottable incurie dans le financement d’investissements productifs fondés sur la création d’emplois. Ecrasant nos économies nationales, tel un gigantesque marteau-pilon, dans la récession …

.

De plus, il ne s’agit que d’une pitrerie judiciaire. Caricaturale par ses jongleries avec le "Non-Droit". International, plus particulièrement.

.

Dans le sens ou le Droit est tellement détourné de sa finalité, son éthique, son "esprit" selon l'expression de ses pères fondateurs, que son existence n’a pas plus de consistance qu’un rideau de fumée dissimulant les pires entourloupes ou crimes.

Ne méritant de s’attarder, non sur le fond car il n’y en a pas mais, uniquement sur le contexte de cette affaire. Ou plutôt, "l’écosystème" mettant en jeu, en interaction, l’incompétence et la veulerie de nos castes politiques, assistées de leurs médias de la désinformation, face aux délires mégalomaniaques d’un "allié". Nous considérant, du haut de son trône jupitérien, comme un simple vassal à pressurer ou à cravacher.

 

Les uns et les autres pétrissant frénétiquement, dans le contentement de soi le plus cynique : irrationalité, incohérence, absurdité, mensonge…

Sanctions US : Guerre Economique ou Racket ?...

Aboutissement d’un obscurantisme idéologique réduisant la gestion de nos Etats, en pleine décrépitude sciemment organisée, à la brutalité des rapports de force. Si ce n’est, le plus souvent, la violence aveugle : économique et sociale à l’intérieur de nos pays, militaire à l’extérieur.

.

En conséquence, les "sanctions judiciarisées", quel qu’en soit le périmètre d’application, ne sont qu’un prétexte.

.

Reste à déterminer suivant leur niveau d’illégalité, ou d’arbitraire, si elles ressortent de la "guerre économique" ou du "racket"…

Lord Palmerston

 

Un des plus implacables ministres du Royaume-Uni, Lord Palmerston, pour boussole guidant sa politique, appliquait un principe  (2) :

« L'Angleterre n'a pas d'amis ou d'ennemis permanents, elle n'a que des intérêts permanents. »

 

C’est ce que devrait enfin se dire, s’incruster dans les neurones en retroussant les  manches, notre pays. L’Europe aussi.

 

Au-delà de la banque concernée par cette "sanction", qui n’est qu’un détail dans le problème posé, c’est de souveraineté nationale, d’indépendance, de respect de notre pays, qu’il s’agit. Tout autant politique qu’économique.

Sanctions US : Guerre Economique ou Racket ?...

Les politiciens et médias serviles ne cessent de nous marteler qu’il y a eu "fraude", "dissimulation". Entretenir des relations avec des pays sous "sanction" obéit à des lois, avec ses listes de pays, de matériels et de transactions : Iran, Soudan, Cuba, Corée du nord, etc. Récemment, Syrie et Russie. Demain, Venezuela. Après-demain, qui sait ?...
.

Donc, il est "normal" de sanctionner nos entreprises, même si elles n’ont pas enfreint le droit international, ni la législation européenne, ni la législation française. Puisqu’il y a eu "fraude" !...

.

"Normal", que Total ait été obligé de payer une amende de 400 millions au Trésor américain pour avoir terminé, il y a plus de 20 ans, quelques contrats sur lesquels il s'était engagé avec l'Iran.

"Normal", que Renault et Peugeot aient été contraints d'arrêter leurs chaînes de production en Iran, et la livraison de pièces détachées pour les véhicules déjà produits et vendus. "Normal", qu'Airbus ait été obligé de refuser la vente d'avions "civils" à l'Iran et, dans le même temps, de délocaliser sa production et sa recherche aux Etats-Unis. "Normal", etc.

 

Interminable énumération de normes à géométrie variable...

 

Dans le cas BNP-Paribas, la "sanction" est donc "légitime", d'après ces propagandistes. C’est seulement le montant qui ne l’est pas. "Disproportionné", "exagéré", répètent nos oligarques pour faire accepter le fait que, dans tous les cas de figure, nous devons nous : "soumettre"…

 

Par rapport à quoi ?... En vertu de quoi ?...

 

D’une loi du Congrès américain ?...

 

Car ces "sanctions" ne sont pas édictées par un organisme international : ONU ou autre. Elles émanent seulement du Congrès des Etats-Unis. Ainsi, le parlement d’un pays étranger s’autorise, unilatéralement, à régenter nos relations diplomatiques et commerciales !...

 

Stupéfiant, de constater le degré d’abaissement putassier de notre nomenklatura…

 

Imagine-t-on le parlement de notre pays légiférer pour interdire, en vertu de "notre Loi", à nos alliés et partenaires d’entretenir des relations diplomatiques et commerciales ?... Projets d’investissements ?... Actions et échanges culturels ?... (3)  Avec un ou des pays, objets de notre vindicte, selon notre bon vouloir ou nos fantasmes géopolitiques ?...

 

De quel droit ?... Celui du "plus fort" ?...

 

Napoléon s’y était essayé en instaurant unilatéralement l’équivalent des sanctions et embargos actuels, à la mode du Congrès américain. Imposant par le décret de Berlin du 21 novembre 1806, renforcé par celui de Milan du 23 novembre 1807 : le Blocus Continental. Obligeant les pays européens à cesser toutes relations avec le Royaume-Uni. Tant à l’exportation qu’à l’importation.

 

Résultat : cette "guerre économique" a excédé les pays européens qui se sont ligués, coalisés, contre lui. Et, il en a perdu son Empire…

Sanctions US : Guerre Economique ou Racket ?...

"Changement de régime"

 

Excellent tacticien, mais piètre stratège en analyses géopolitiques (envahir l’Espagne, la Russie, etc. !...), Napoléon n’avait rien compris. Seul, Talleyrand l’avait anticipé : une "guerre économique" imposée unilatéralement à d’autres pays par la force, pour abattre son ennemi direct, n’a aucune chance de succès. Au contraire, à terme, un effet boomerang.

 

Peu de temps auparavant, les Etats-Unis avaient déjà donné un bel exemple de résistance aux mesures d’embargo de la Révolution française et du Directoire. Refusant de rembourser les prêts accordés sous Louis XVI par la France, prétextant le "changement de régime" (déjà !) : ce qui était dû à la monarchie française, ne l'était pas à la république ou au Directoire… Annulant leurs dettes de leur propre chef.

 

Refusant même de payer les pensions des anciens soldats, marins, et officiers français qui avaient combattu contre les anglais aux côtés des indépendantistes américains. Certains y avaient laissé un bras, une jambe, une main où un œil, sous la mitraille anglaise. Une délégation de ces anciens combattants tenta de convaincre le président Thomas Jefferson. En vain. Mais, quand on voit la façon dont ils traitent leurs propres vétérans, il n’y a pas de quoi s’offusquer…

 

"Business is business", tel est le credo. Ils n’ont pas hésité à attaquer les navires français, en lutte contre le commerce anglais, qui tentaient d'arraisonner ou de contrôler leurs cargaisons.

 

Ce fut la Quasi-Guerre (en anglais : Quasi-War). Une guerre non déclarée, essentiellement navale. D’où l’appellation de certains historiens américains : "Undeclared War with France". Du 7 juillet 1798 au 30 septembre 1800 (Traité de Mortefontaine). Capturant 85 navires français dont la frégate L’Insurgente, après avoir pratiquement détruit une autre frégate La Vengeance.  

 

Ah !...  Les "alliés"

Sanctions US : Guerre Economique ou Racket ?...

Ressortant davantage du "racket" que de la "guerre économique", suicidaires pour nos économies, nos emplois. En résumé, pour les intérêts fondamentaux de nos pays. Pourquoi, France et Europe n’opposent-elles pas la même résistance aux mesures d’embargos, et jugements arbitraires imposés par une puissance étrangère, que les Etats à l’époque de Napoléon ?...

.

Parce que les conditions géopolitiques ont, radicalement, changé.

Les intérêts des oligarchies étaient, alors, directement en jeu : c’était mettre en péril les finances des monarchies et principautés européennes. L'impact était immédiat. Directement investies dans l’activité manufacturière, et commerciale, de leurs pays. Inextricablement liées aux activités nationales.

 

Dans un contexte d’une remarquable stabilité monétaire (4). Sans la possibilité de recourir aux colossales spéculations de "l’économie-casino" actuelles, avec des masses de capitaux circulant d’un pays ou d'un continent à l’autre sans régulation, assurant des fortunes considérables aux nantis. Elles n’avaient aucun intérêt à asphyxier leurs économies et à scier la branche sur laquelle reposaient leurs trônes ou régimes.

 

D’autant que les appareils policiers étaient beaucoup moins sophistiqués, et puissants, que de nos jours pour exercer une répression efficace en cas de révoltes dues aux crises économiques.

 

A présent, les oligarchies, "le 1%" qui accapare les richesses nationales, du fait de la mondialisation n’ont plus besoin de l’assise nationale pour s’enrichir sans limite. "Délocalisations" industrielles, commerciales, financières, se sont multipliées. Leur procurant des revenus exponentiels qui échappent aux contrôles et aux enjeux nationaux. Notamment, ceux de la solidarité et de l'équité fiscales. Plonger leurs propres pays dans la récession, la paupérisation, ne leur pose aucun état d’âme…

La "Mondialisation" n’est que l’instauration d’une "Ploutocratie" à l’échelle planétaire. Une "Fédération des 1%"...

 

En fait, nos oligarchies ne courbent pas l’échine devant une puissance supérieure. Elles en sont partie prenante, au détriment des intérêts de leurs propres nations. Expliquant la totale  complicité de nos "castes" au pouvoir avec l’instauration de la "primauté du droit états-unien sur le sol européen". (5)
 

A l’exemple de la mise en place du "Grand Marché Transatlantique", le Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership - TTIP). Autorisant les entreprises US, entre autres généreuses libéralités, à  :
« ... au nom de la libre concurrence, porter plainte contre un État qui leur refuse des permis d’exploitation de gaz de schiste ou qui impose des normes alimentaires et des standards sociaux. » (6)

 

L’Europe n’existe pas.

 

Nous devons nous réapproprier le principe de Lord Palmerston.

 

Sanctions US : Guerre Economique ou Racket ?...

 

 

1.  Chrétiens anglais qui firent sécession avec la religion d’Etat : l’Anglicanisme (XVI° – XVIII° siècle). Repris en titre du chapitre 3 de l’autobiographie de Michel Le Bris : « Nous ne sommes pas d’ici », Grasset, 2009.

2.  Lord Palmerston fut deux fois premier ministre (Parti Libéral) du Royaume-Uni : 1855-1858 et 1859-1865.

3.  Même "l’Exception Culturelle Française" n’a pas fait le poids face au Congrès américain. Le Musée du Louvre a ainsi été contraint d’annuler une exposition, à Téhéran, d’objets d’art de la Perse qu’il détient dans ses collections et fonds. L’obscurantisme occidental n’a pas de bornes…

4.  Cf. : "La grande stabilité monétaire des XVIII° et XIX° siècles", dans "Le capital au XXI° siècle" de Thomas Piketty, Seuil, 2013, p. 171.

5.  Jean-Claude Paye, Le Droit États-Unien s’impose sur le territoire européen, 3 juin, 2014, http://www.voltairenet.org/article184067.html

5.  Jean-Claude Paye, Op. Cit.

 

 

 

 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 16:24

 

 

"Jamais l'économie n'a été autant capitaliste et aussi proche d'une économie de marché ; et jamais elle n'a autant régressé vers l'inhumanité primitive d'un système qui traite l'humain comme une chose au service du profit de quelques uns."

Jacques Généreux  (*)

 

 

Jérôme Kerviel : Fusible d'un Système Mafieux...

Jérôme Kerviel vient donc d'être incarcéré pour accomplir sa peine de 3 ans de prison ferme, suite à sa condamnation dans l'affaire des engagements de "trading" qui s'étaient terminés en catastrophe pour son employeur : la Société Générale.

Tous ceux qui ont suivi ce long procès ont été choqués du "deux poids - deux mesures" qui ont fait de cet employé le bouc émissaire des dysfonctionnements dans la gestion d'un établissement bancaire et d'un système financier complètement vermoulu. Système dont on sait qu'il a coûté très cher à la collectivité, tant en France que chez nos voisins et partenaires. Et, qu'il continue d'épuiser...

Normal, que Jérôme Kerviel soit légalement sanctionné pour ses fautes professionnelles, ayant entraîné de graves préjudices au détriment de son employeur. Mais, il est inadmissible qu'il soit "le seul".

 

La Cour de Cassation, qui ne juge pas sur le fond, a pu cependant annuler, le 19 mars dernier, l'amende colossale de 5 milliards d'euros qui lui avait été infligée. Grotesque de ridicule, car il n'a pas mis cet argent dans sa poche.

 

Contrairement à ce qu'affirme le ministre des finances, Michel Sapin, Jérôme Kerviel n'est pas un "escroc" (il doit le confondre avec son collègue Jérôme Cahuzac, ex-ministre délégué au Budget...). Ayant spéculé pour la Société Générale, avec ses encouragements, et non pas pour son intérêt personnel ou son compte bancaire privé.

 

Lors de l'éclatement de l'affaire j'avais publié un billet, le 1er février 2008, que je remets en ligne ci-après. Je pointais du doigt les responsabilités méticuleusement occultées dans ce simulacre de procès.

 

De sa hiérarchie, de son encadrement direct au niveau de la Salle des Marchés où il officiait, jusqu'à sa Direction Générale qui n'a jamais été inquiétée. Pas plus que les Commisaires aux Comptes et Auditeurs Externes, sociétés informatiques et autres "experts" en sécurité informatique, aux honoraires mirobolants, certifiant d'une année à l'autre que les systèmes de contrôle était quasiment parfaits...

 

Ce "sacrifice" du bouc émissaire, dans un véritable rituel mafieux, confirme l'état de délabrement de nos institutions :

=> Une "Econmie-casino", sans foi ni loi, où règne l'impunité totale pour ses dirigeants et acteurs principaux.

=> Une "Justice" complice qui s'acharne sur les "fusibles", épargnant avec soin les véritables auteurs.

 

Dès lors, tout citoyen ne peut qu'être inquiet de ces dérives qui ne cesssent de s'accentuer avec le temps. Entraînant le pays sur la pente d'un précipice qui s'apparente de plus en plus à un Totalitarisme crapuleux...

 

Cette prise de conscience se généralise, heureusement, expliquant en partie l'extraordinaire succès de son comité de soutien, dans l'injustice qui l'accable :
http://www.soutien-officiel-kerviel.com/blog/
 

 

(*)  Jacques Généreux, L'Autre Société - A la recherche du Progrès Humain, Collection "Points", Seuil, 2011, p. 351.

 

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1 février 2008
 
"Ils nous pissent dessus et la presse dit qu'il pleut !"
Graffiti sur les murs de Buenos Aires
 
 
 Chapeau-copie-1.jpg
 

 

“C’est la faute à pas de chance”…

 

Slogan, répété en boucle, par Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale. En termes de prestation d’un dirigeant assumant ses responsabilités : piteux, petit, pataud, incapable d’avoir une position convaincante, expliquant les pertes abyssales de la banque dont il assure la gestion.

 

Ce dirigeant a perçu un salaire de 3.425.000 euros en 2006 (1). Réparti de la façon suivante :

=> Rémunération fixe : 1.250.000 euros

=> Rémunération variable (lorsque les objectifs sont atteints) : 1.375.000 euros

=> Rémunération additionnelle pour dépassement d’objectifs (!) : 800.000 euros

 

Ce salaire avait été augmenté de 3,8 % par rapport à l’exercice précédent. Taux d’augmentation non généralisé au personnel de base, évidemment. Le rapport 2007 n’est pas encore publié. Il est à prévoir que le niveau de la rémunération encaissée en 2007 aura, encore, été augmenté…

 

Assisté d’un Conseil d’Administration qui s’est partagé 750.000 euros de jetons de présence. Après avoir fait passer ce délicieux pot commun de 650.000 à 750.000 euros, lors de l’assemblée du 30 mai 2006. Soit une augmentation de plus de 15 %. Là encore, taux d’augmentation inconnu sur les feuilles de paie du personnel…

 

Avec tout cela, voilà un PDG incapable de savoir et d’expliquer ce qui se passe dans l’établissement qu’il dirige. En anglais, on appelle ce type de dirigeants des “fat cats”. Je traduirais par les chats grassouillets, ceux qui passent leur temps à parader et à s’engraisser… Quand une tuile tombe, ils sont incapables de bouger et, surtout, d’anticiper.

 

Incapable, donc. Malgré le support, cher payé, des briefings, coachings, de toutes les astuces et campagnes des cabinets spécialisés dans la "Communication" et les "Relations Publiques"…

 

Malgré le soutien bruyant, dans les JT, d’une “claque” complaisamment filmée, comme dans les mauvaises pièces de théâtre du XIX° siècle, chargée d’applaudir et de célébrer les louanges du dit PDG.

 

Un "trader" illuminé ou mégalo, se prenant pour un génie, immature et tricheur, suivant les versions des dirigeants, serait responsable des pertes à hauteur de 5 milliards d’euros qu’enregistre la banque. Glissant habilement sur une ardoise, impossible à lui imputer, de plus de 2 milliards d’euros à éponger au titre des pertes subies sur les "subprimes", ces produits spéculatifs du marché immobilier anglo-saxon (USA & UK, principalement).

 

Version officielle que la nomenklatura prétend imposer. Prenant, une fois de plus, les citoyens pour des "canards sauvages“…

 

Cela s’appelle faire porter le chapeau… Au mépris de la présomption d’innocence : photo, identité et accusations publiques ont constitué le bûcher sur lequel on jette ce “trader”. Devenu le bouc émissaire de la gestion catastrophique d’un établissement bancaire et d’un système économique devenu de plus en plus aberrant, dans son fonctionnement fondé sur la spéculation.

 

La présomption d’innocence, il est vrai, comme le rappellent les juristes, ne commence qu’au moment du démarrage de l’enquête de police (2). Avant, même si le délai est court, on peut tout se permettre. L’appareil médiatique s’est donc empressé de lyncher et brûler le “coupable” en place publique.

 

A propos de brûler, il faut espérer que les juges d’instruction, chargés de l’enquête, renforcent la présence des pompiers dans les locaux de la Société Générale !... Souvenons-nous lors de la faillite du Crédit Lyonnais, le siège de la banque avait brûlé avec, en premier, la “salle des marchés” et les archives. Suivi peu de temps après, par l’incendie des archives entreposées dans des locaux spécialisés et hautement sécurisés, en principe, au Havre. 

 

Ces incendies, habituellement, ont lieu la nuit ou pendant les week-ends… J’ai toujours été très étonné de voir surgir ces incendies, dus à des courts-circuits, au moment où les consommations et les “tirages” d’énergie des bâtiments concernés sont les plus faibles. A l’époque, on collait tout sur le dos de Bernard Tapie…

 
Vous avez dit « bizarre » ?...
 

Daniel Bouton aime la métaphore d'une voiture prenant une autoroute à contresens, pour expliquer les comportements du “trader” et de sa facilité à contourner les contrôles. Retournons-lui la métaphore, comme beaucoup l’ont déjà fait, en lui demandant d’arrêter de nous faire croire qu’on peut conduire à longueur d’année sur l’autoroute Paris-Marseille à plus de 200 km à l’heure, à contresens…

 

Tout simplement : impossible que la hiérarchie ne soit pas au courant, tant pullulent les contrôles dont les verrouillages et les alertes sont doublés, tracés en continu, par l’informatique (3). Niveau par niveau. Heure par heure, jour par jour.

 

De plus, les positions d’achats ou de ventes, si elles arrivaient à être dissimulées en interne, seraient forcément visibles en externe, ne serait-ce qu’au niveau des chambres de compensation. Eurex (Francfort), par exemple, avait contacté la Société Générale en novembre 2007, s’étonnant de ses positions importantes sur ses indices boursiers… Les médias, surtout étrangers, en ont largement répercuté l’écho incrédule.

 

J’évoquerai, donc, des points insuffisamment traités : les concepts de responsabilité de la gestion d’un établissement bancaire et de risque bancaire.

 
 

1. Les responsabilités

 

Derrière le sacrifice du bouc émissaire se dissimulent, en ombres chinoises, des responsabilités déterminantes dans cet Enron à la sauce française. Je me limiterai à trois niveaux.

 

1.1.  Le PDG et le Conseil d’Administration

Dans le système bancaire français, les directions et les conseils d’administration veulent des salaires américains, mais surtout pas la contrepartie : la mise en jeu des responsabilités lorsque, éventuellement, cela tourne mal. Il y a les patrons voyous, mais aussi les inconscients et les mauvais gestionnaires.

 

En France, les multiples scandales bancaires depuis des décennies (Crédit lyonnais, Comptoir des Entrepreneurs, Banque de la Martinique, etc., etc.) ont toujours été étouffés. Très peu de dirigeants mis en cause. Schéma habituel, le voleur de poulet en aura pour 6 mois de prison ferme, le responsable d’un trou de plusieurs milliards coulera une retraite paisible, avec son parachute doré en guise de balancelle.

 

La Fontaine ironisait sur la double vision de La Justice…

 

Me référant au rapport sur les comptes des trois premiers trimestres de l’exercice 2007, publiés dans un document intitulé : « Troisième actualisation du document de référence 2007 » (4), on peut lire :

 

=> Page 4 : « Revenus limités des activités de trading : 112 millions d’euros », avec pour commentaire : « Réduction rapide des expositions » !!!...

 

=> Page 31, sous l’intitulé “Responsable de l’actualisation du document de référence” :

 

J’atteste, après avoir pris toute mesure raisonnable à cet effet, que les informations contenues dans la présente actualisation du document de référence 2007, sont, à ma connaissance, conformes à la réalité et ne comportent pas d’omission de nature à en altérer la portée

 
Signé, le 12 novembre 2007 : Daniel Bouton.
 

1.2. Les Auditeurs Externes et Commissaires aux Comptes
 

Dans le scandale Enron, l’auditeur externe Arthur Andersen, qui en avait certifié les comptes, a été contraint de se mettre en faillite vu le niveau des dommages et intérêts s’appliquant à ses responsabilités mises en jeu.

 

Dans le cas de la Société Générale, il s’agit de deux cabinets qui ont certifié les comptes de 2006 en écrivant notamment, sur la qualité des contrôles internes (5) : Ernst & Young Audit et Deloitte & Associés. Ils affirment ainsi, dans leur certification des comptes :

 

“… Nous n’avons pas d’observations à formuler sur les informations données concernant les procédures de contrôle interne de la société relatives à l’élaboration et au traitement de l’information comptable et financière, contenues dans le rapport du président du conseil d’administration…”

 

Leur responsabilité, autant que celle du PDG et du Conseil d’Administration, est évidente par leur caution, morale et professionnelle, qu’ils ont engagée sur la qualité du contrôle interne. Comme Arthur Andersen dans l’affaire Enron, et d’autres dans des affaires moins retentissantes, ces cabinets devraient être poursuivis et sanctionnés.

 

On ne certifie pas, impunément, les résultats d’une banque, avec en corollaire "la qualité" de ses procédures de contrôle interne …

 
1.3.  Les sociétés d’informatique  et de conseil
 

La responsabilité des sociétés de conseil informatique ayant collaboré à la mise au point éventuelle des systèmes de contrôle qui se révèleraient défaillants est, bien évidemment, à engager de la même manière…

 
 

2. Culture du risque et culture de la spéculation

 

Les professeurs Nimbus de service, les “experts”, n’ont pas arrêté de nous bassiner avec leurs argumentaires de camelot. Cette spéculation, cette “économie casino”, serait indispensable pour rendre l’économie “active”, “liquide”, ”dynamique” !...

 
N’importe quoi…
 

Un seul exemple : celui des créateurs d’entreprises et les multiples difficultés qu’ils éprouvent auprès d’un système bancaire d’une férocité extrême. Le « risque » leur oppose-t-on ! La protection contre le “risque” est, en effet, l’argument suprême.

 

Au nom du “risque”, c’est l’étranglement, par les banquiers, de toute initiative si vous êtes incapable de fournir des garanties (sûretés réelles) sur vos biens ou ceux de votre famille. Même celui de votre arrière grand-mère, ils sont preneurs…

 

Un cas récent : un créateur, dans les services, vient de décrocher d’importants contrats (signés en bonne et due forme) à l’étranger. Il est payé sur 60 à 90 jours. Au nom du “risque”, il ne peut obtenir de crédits pour financer sa trésorerie. “Il doit faire ses preuves”. On lui demande de voir fonctionner son compte pendant un an. Pour le financement de ses créances, on voulait le diriger vers l’affacturage (6). Mais, 100 % de son chiffre d’affaires est hors de France. Impossible. Ses clients sont en Europe, pourtant…

 

Entre-temps au moindre dépassement, il reçoit une avalanche de lettres, recommandées ou pas (qui lui sont facturées à des tarifs supérieurs à ceux de la poste), des pénalités, avec des taux de découvert non autorisé, dont le TEG augmente de 25 % par trimestre (7).

 

Comme pour les clients ordinaires, personnes physiques, accablés d’agios et de pénalités, de retraits de chéquiers ou de cartes bancaires, au moindre dépassement ou comportement estimé “abusif”.

 

D’un côté le « risque » est brandi à tout propos, de l’autre le laxisme le plus total quand la spéculation est gérée directement par le siège.

 

Encore une fois, le système bancaire gagne son argent dans "la banque commerciale" (le retail banking ou "la banque de détail" des anglosaxons...) qui cultive non pas un comportement de veille par rapport à un “risque” réel, mais un comportement d’usurier. Avec des taux prohibitifs par le jeu des pénalités, attractifs au départ pour précipiter les ménages dans le surendettement.

 

Vivant grassement du surendettement des ménages, bridant la création d’entreprises et d’emplois, les banques exercent cette activité d’usurier qui assure "le fonds de roulement" des spéculateurs du siège. Ils peuvent se permettre, ainsi, d’éponger les dégâts de leur jeu à la roulette. Quand, les pertes deviennent trop lourdes, c'est l'Etat qui efface l'ardoise, autrement dit en faisant payer "le contribuable"...

 

Dernier point, et non des moindres, que seul Besancenot a mis en lumière : comment des entreprises peuvent elles dire avec assurance, pour ne pas dire cynisme, que perdre des milliards d’euros dans des activités spéculatives, n'est pas si grave en fin de compte, et être intransigeantes dès que sont abordés les problèmes de salaires et de retraites de leurs personnels ?...

 
 

"Société de l’Information", clament les professeurs Nimbus ! En fait, société de la Communication : on vous met, dans l’emballage le plus attrayant, le vide le plus complet et le mensonge le plus éhonté.

 

Emblématique de la nomenklatura : mensonge, complicite, solidarité dans l’irresponsabilité et l’incapacité à remettre en cause tant son comportement que celui du système qu’elle entretient.

 

Système, qui la fait vivre en princes…

 
La Nomenklatura du Bobard …
Jérôme Kerviel : Fusible d'un Système Mafieux...

(1)  Rapport Annuel Société Générale – 2006, p. 79. Non compris les stock options : 150.000 en janvier 2007, par exemple. Ces revenus ne font pas ressortir ceux encaissés à l’extérieur du groupe au titre des postes d’administrateurs, sous forme de jetons de présence.

(2)  Article 9-1 du Code Civil français : “Chacun a droit au respect de la présomption d'innocence”… Fondé sur l’article 11 de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, de l’ONU : “Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées…”

(3)  Sur la présentation des différents niveaux de contrôles, lire le Rapport du Président sur le contrôle interne, pp 89 à 98, dans le rapport Société Générale de l’exercice 2006.

(4)  Troisième Actualisation du Document de Référence 2007, déposée auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le 13 novembre 2007.

(5)  Rapport Société Générale 2006, p. 99.

(6)  Les banques ont des sociétés spécialisées qui rachètent vos créances et les encaissent  à votre place, moyennant commission. Pas, si vous avez des créances sur l’étranger.

(7)  Ce créateur d’entreprise est client du LCL. Mais, tous les établissement financiers sont à mettre dans le même sac...

 

 

 

 

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