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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 19:32
Photo-Esterel-Provence.jpg« … La catastrophe du Lyonnais a coûté une centaine de milliards de francs au contribuable, à laquelle il faut ajouter la gestion de la faillite de la banque par l’Etat, qui a elle aussi coûté une centaine de milliards de francs.

Dans le palmarès des inspecteurs des finances qui ont coûté le plus cher à l’Etat, Jean-Yves Haberer arrive largement premier avec un score de plus de 200 milliards de francs en incluant le coût de l’emprunt Giscard où, pour 6,5 milliards de francs levés en 1973, l’Etat a dû rembourser quelque 92 milliards de francs en 1988. Il est suivi par François Heilbronner, l’ex-président du GAN, qui revendique plus de 20 milliards de francs de pertes, par François Bloc-Lainé, l’ex-patron de la Banque Worms (15 milliards de francs)… sans parler de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ont dilapidé le patrimoine public ou se sont tristement signalés à la tête des entreprises privées.

Au total, l’élite de la nation a coûté près de 500 milliards de francs à la collectivité, sans compter le prix de leurs études, assumés par les mêmes contribuables.

Une performance ! D’autant que ces sommes faramineuses ont été, pour l’essentiel, jetées par la fenêtre. Du côté des profiteurs, Bernard Tapie a payé.

De l’autre côté, Jean-Yves Haberer fait figure de bouc émissaire. Tous les serviteurs de l’Etat-actionnaire, si déplorable gestionnaire, continuent de vaquer à leurs occupations, en toutes tranquillité et en toute impunité. 

La République est décidemment bonne fille !
». 

Extrait de la dernière page du livre de Nazanine Ravaï : La République des Vanités – Petits et grands secrets du capitalisme français, (p. 345 - Grasset). 

Bien que relativement ancien (1997), cet excellent (et trop rare, en France) essai d’investigation donne un aperçu des rouages du capitalisme sauvage à la française. Il donne un éclairage, bien que forcément limité, sur l’incompétence et l’esprit mafieux constituant les trais dominants de la caste au pouvoir. 

Caste composée d’affairistes, de hauts fonctionnaires et de politiciens (souvent les deux à la fois) tondant la laine sur le dos de leurs concitoyens. Prenant soin de détourner leur attention, grâce aux médias dont cette même caste détient le monopole…

C’était, souvenons-nous, il y a une bonne décennie.

Le temps passe vite. Rien n’a changé. La gabegie continue… La corruption et ses mécanismes de protection aussi. Jusqu’à la récente affaire Airbus, ses délits d’initiés et ses licenciements sauvages… Ses enrichissements faramineux et ses impunités…

Et, ce n’est pas fini…
 
Regardez : Juppé, un des barons de la Chiraquie. Il vient de tomber. Du moins, dans un sursaut citoyen, les électeurs ne l’ont pas élu député. Trop de casseroles. Je me souviens, il y a une dizaine d’années, alors qu’il était premier ministre, il voulait vendre le groupe Thomson pour un franc symbolique à un groupe coréen. Lequel groupe tombait en faillite, quelques années après. Heureusement, il n’a pas été entendu. C’était moins deux… D’ailleurs, on s’est aperçu, plus tard, que Thomson valait en fait une fortune… 

Nul, incompétent, mais excellent aparatchick. Au point d'avoir des comptes à rendre à la Justice. Aparatchicks : ces féodaux, spécialistes du fonctionnement des appareils politiques, des entreprises et des marchés publics. De la haute fonction publique, des nominations et des réseaux. Catapulté maire, dans une ville qu’il ne connaissait pas… Ministre d’Etat, dans le dernier gouvernement. Parfait représentant d’un système qui ronge nos "démocraties". 

Et, ce n’est pas fini…

Pour être compétitifs, face à la "mondialisation", il faut "faire des économies", disent les politiciens la bouche en cœur. Sabrer dans les dépenses de santé et les retraites… Diminuer les salaires et licencier …

Cynisme et gabegie. Les tares de notre caste politique.
 

  

 

 
 
(*)   Photo Esterel-Provence
 
 
 
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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 17:38

Une américaine que j’admire beaucoup : Barbara Ehrenreich. Journaliste, journaliste "d’investigation", pour être précis. Mais, une vraie. Pas de ceux ou de celles qui vous livrent du "sur-mesure", pour respecter les "lignes éditoriales".
 
Barbara-2.jpg
 
Indépendante : sa force. C’est une militante tenace en faveur de la justice sociale, la paix et la dignité humaine. Méthodique, elle a un doctorat en biologie, son domaine de recherche privilégié est l’exploitation de l’homme par l’homme, dans un système économique générateur d’inégalités et d’injustices. Dans son pays, aux U.S.A.
 
Elle a écrit une quinzaine d’ouvrages. Anime des conférences, écrit des articles retentissants. Un des plus célèbres porte sur la dénonciation des femmes tortionnaires à Abu Ghaïb, s’interrogeant, à partir de là, sur les valeurs humaines et leur déchéance. Aliénation, régression, accablant les hommes comme les femmes dans une société occidentale d’une violence extrême.
 
Très connue aux USA, détestée des gouvernants et des milieux d’affaires ou patronaux. Traitée ou considérée comme "marxiste" par eux. L’injure suprême… Ce qui l’amuse, n’ayant jamais réussi à lire Le Capital. Comme la plupart d’entre nous, même pas un chapitre. Mais dès qu’on parle "justice sociale", on est traité de "rouge", aux U.S.A. comme ailleurs (1).
 
En 2008, le budget américain de la défense va dépasser les mille milliards de dollars !... Soit l’équivalent des budgets militaires de toutes les autres nations de la planète… On ne doit pas "compter" avec la sécurité du pays, n’est-ce-pas ?   Alors, on ne compte pas. On ne regarde même pas dans les comptes. Par contre, les politiciens et le patronat ne veulent pas entendre parler de justice sociale ou de lutte contre les inégalités. Impossible : la mondialisation oblige à être compétitif !…
 
Pour une Barbara Ehrenreich, un tel baratin ne passe pas. Elle a de l’influence (2). Elle dérange…
 
Pas étonnant qu’elle ne soit pratiquement pas connue ou célébrée, en Europe. En France, en particulier, les comités de rédaction ou d’édition, les médias, répugnent à promouvoir, ou présenter, un contre-exemple, moins du mythe américain que du "Libéralisme Economique". Idéologie dominante, sous laquelle se dissimule en fait le « capitalisme sauvage », devenue la Bible de nos politiciens, aux ordres des "grands patrons"…
 
Pour compenser, on nous sert la choucroute habituelle, à volonté, sur la corruption chez les affreux Russes, la pollution chez les méchants Chinois ou autres tartarinades à l’égard des fourbes Iraniens. L’information, dans notre pays, se résume à cela : "regardez combien c’est mauvais chez les autres, mauvais par nature, et merveilleux chez nous, merveilleux par essence (3)…". Comme dans les républiques bananières, objet du mépris de ces mêmes professionnels de l’information.
 
Je vous recommande deux de ses livres : “Nickel and Dimed” (4) et  “Bait and Switch, The (Futile) Pursuit of the American Dream” (5).
 
Mon préféré : « Nickel and Dimed ».
 
C’est une plongée dans ce que vivent 60 % environ des américains : les U.S.A. "d’en bas". Préfigurant ce qui nous attend en France, où les gouvernants s’apprêtent à démanteler les quelques acquis sociaux issus de la Révolution, du Front Populaire, et de l’après deuxième guerre mondiale. Il est vrai que, depuis ces dernières années, cette évolution est en marche. Y compris sous le règne de la "gauche", qui en a perdu toute crédibilité, et qui récolte ce qu’elle a semé…
 
Le titre est très imagé. La traduction française ne rend pas toute la saveur du jeu de mots : le Nickel et le Dime (6) sont l’équivalent de nos microscopiques pièces de 1 et 10 centimes d’euros. Le « » a été rajouté à Dime, changeant ainsi le nom en verbe, au participe passé. En fait, "on est payé", mais payé pourrait-on traduire : "deux sous"… Dans les U.S.A. "d’en bas".
 
L’originalité et la valeur de sa recherche sont fondées sur son implication personnelle. Elle ne s’est pas contentée de témoignages, de statistiques ou de rencontres. Elle a dissimulé son identité, et son métier, pour se faire recruter et travailler incognito : "undercover", disent les américains. Comme un agent secret. En James Bond de la précarité et de l’humiliation.
 
Travaillant dans plusieurs Etats, exerçant plusieurs métiers, pour vivre comme ses collègues "d’en bas". Ainsi : à Key West (Floride) travaillant dans deux restaurants comme serveuse, Portland (Maine) comme femme de ménage, Minneapolis (Minnesota) comme vendeuse chez Wal-Mart, la chaîne de grands magasins. Essayant avec les salaires qu’elle gagnait de se loger, de se soigner, de vivre une vie décente. Mais, un bas salaire ne suffit pas pour une personne seule. On n'y arrive pas. D’où le sous-titre de l’ouvrage :  On (Not) Getting By in America.
 
Au-delà, des considérations économiques, elle met en lumière les conditions psychologiques de détresse de toute une population exclue du rêve américain. S’enfonçant dans le surendettement, la précarité (les licenciements sans préavis sont monnaie courante) et la pauvreté. Paradoxe d’une société très riche qui voit la richesse des possédants ne cesser de progresser et la pauvreté des plus modestes s’élargir. Sujet grave, mais très bien documenté et rendu dans son humanité et sa tragédie.
 
Ce que nous connaissons en France et qui va s’accentuer, suivant le modèle triomphant du Libéralisme Economique dans son expression la plus sauvage : l’enrichissement des uns dans l’exploitation des autres.
 
Inévitablement, il y aura rupture du modèle économique actuel lorsque le poids de la souffrance et, surtout, son coût pour la collectivité seront devenus insupportables. Provoquant les révoltes et révolutions contre lesquelles veulent se prémunir les possédants. En qualifiant de "terroristes", toutes remises en cause de cet "ordre" social. Comme d’habitude…
 
Barbara Ehrenreich : une femme de courage et d’honnêteté, qu’on souhaiterait avoir, en France, pour nous aider à dénoncer l’arnaque économique et sociale de la caste au pouvoir…
 
 
 
 
(1) Lire le roman (poche-Folio) publié en 1932, de John Dos Passos, L’An Premier du Siècle, qui donne une aperçu terrifiant des luttes sociales aux USA, après la première guerre mondiale, et du sort réservé aux ouvriers et militants syndicalistes, traités de « rouges », de « marxistes » ou de « terroristes » par les milices armées des organisations patronales : passages à tabac, assassinat, lynchage, pendaison, émasculation, etc. Les principes du Libéralisme Economique appliqués par le patronat d’alors…
(2) Son blog est une remarquable source d'informations, d’analyses, de témoignages sur la situation sociale actuelle aux USA : précarité, pathologies (harcèlement, stress, etc.), système de santé, protection de l’enfance, etc. : http://ehrenreich.blogs.com/
(3) Un article du journal Le Monde décrit la : Crise de confiance à la rédaction de France 2. Devant la chute d’audience de leur JT, devinez quel est le modèle que souhaitent imiter ces brillants journalistes du service public : Le journal de TF1 !... Admiratifs, en particulier, de leur « couverture » du Darfour et de la Tchétchénie. A désespérer du métier de journaliste…
(4) Publié en 2001. Traduit sous le titre : « L’Amérique pauvre : Comment ne pas survivre en travaillant ».
(5) Publié en 2005. Traduit sous le titre : « On achève bien les cadres : L’envers du rêve américain ».
(6) Le Nickel représente 5 cents et le Dime (prononcer : daïme), le 1/10° du dollar.
 
 
 
 
 
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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 22:31

Le café, vous aimez ? Je vous en propose un. Serré…

coffee-grain---.jpg
 
 
Savez-vous qu’il s’agit d’un énorme business, évalué à 60 milliards d’euros par an (1) ? Au bas mot. Il est cultivé dans une cinquantaine de pays, mais sa distribution est concentrée entre une poignée de multinationales (2). Environ 2 milliards de tasses de café consommées chaque jour, sur notre planète. Colossal chiffre d’affaires et profit tout aussi colossal. Oui, mais pas pour tout le monde. Les producteurs n’en perçoivent que 1% du prix payé par le consommateur… Dans le meilleur des cas.

L’Or Noir… Le café. Deuxième matière première à porter ce nom, après celui du pétrole. « Black Gold », à la source de ce méga business. C’est aussi le titre d’un film qui vient d’être réalisé par deux jeunes britanniques, Nick and Marc Francis. La trentaine, ils sont frères.

Leur film a été présenté au célèbre Festival de Sundance, animé par Robert Redford. C’est là où il s’est fait connaître. Obtenant un énorme succès dans d’autres festivals : Melbourne, Rio de Janeiro, Rome et autres pays. Cela continue. Bizarrement, le Festival de Cannes ne l’a pas retenu. Le comité de sélection doit être allergique au café…

C’est un film sur les nouvelles formes de l’esclavage, au XXI° siècle. L’archétype de l’exploitation de l’homme par l’homme. L’esclavage n’existe plus en droit, mais seulement en fait. C’est déjà un progrès diront certains, en inaugurant la larme à l’œil, sous le regard attendri des médias, tel ou tel monument célébrant la « fin » de l’esclavage…

Un produit récolté par des femmes, des enfants, gagnant un demi dollar par jour. Là encore, dans le meilleur des cas… Les producteurs arrivent difficilement à couvrir leurs charges tellement le prix d’achat de leur récolte est faible. Ils sont, ainsi, parmi les plus pauvres du monde.

Ils ne comprennent pas : les théoriciens du Libéralisme Economique leur disent : « travaillez plus »… Pourtant, ils se lèvent tôt et ne rechignent pas à la tâche. Mais, ils n’arrivent pas à sortir de la pauvreté… Ils sentent qu’il y a un « bug », une arnaque dans cette « logique » économique. La sueur, la précarité c’est pour eux, les yachts c’est pour les autres…

Les auteurs de « Black Gold » posent la question : comment des pays producteurs de café (3) peuvent-ils connaître la pauvreté, alors qu’il s’agit d’un produit agricole très demandé ? La demande excède l’offre en permanence. Produit dont le chiffre d’affaires et les marges, au niveau des revendeurs et distributeurs, ne cessent de progresser.

Dans leur film, ils posent cette question à travers les tribulations d’un personnage, Tadesse Meskela. Un éthiopien, directeur d’une association de coopératives (4) qui comprend près de 75.000 membres au bord de la faillite. De Londres, à Seattle, au marché boursier des matières premières de New York (5), et à Genève à l’OMC (6). Il veut trouver une réponse, il veut trouver un meilleur prix pour les producteurs afin qu’ils puissent couvrir leurs charges, investir et pouvoir se développer.

Pour l’anecdote, aucune des multinationales, monopolisant le commerce mondial du café, n’a voulu recevoir les auteurs pendant le tournage du film. La Transparence, le Développement Durable, disent-ils !... Dans leur communication, leur pub, leurs tee-shirts et leurs casquettes…

Subitement, à la suite du succès du film, et la prise de conscience du consommateur final dans certains de leurs plus importants marchés, ces mêmes groupes leur adressent des invitations pour des entretiens avec leurs dirigeants… Quel courage !...

« Black Gold » : les lunettes noires des membres du comité de sélection du Festival de Cannes ne l’ont pas «vu»… Si ce film passe à votre portée, ne le ratez pas !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(1) Lire l’article de David Smith paru dans The Observer, du 27 mai 2007 : British film-makers ask : what is the hidden cost of your £ 2 latte ?
(2) Notamment : Kraft (propriétaire de la marque Kenco), Nestlé, Procter & Gamble and Sara Lee, avec les grandes chaînes de café type Starbucks.
(3) Parmi les principaux pays producteurs de café, on trouve : Brésil, Colombie, Kenya, Ethiopie, Côte d’Ivoire et Vietnam (devenu le premier producteur mondial de « robusta »). Le café le plus côté est, actuellement, celui de la Jamaïque, le célèbre «arabica» : Blue Mountain.
(4)
Ethiopie : 1er producteur africain d’arabica, 2eme producteur africain toutes catégories confondues derrrière la Côte d’Ivoire, 7eme producteur mondial.
(5) Le cours de l’Arabica est fixé à New York et celui du Robusta à Londres.
(6) Organisation Mondiale du Commerce. En fait : «Organisation Mondiale des Multinationales»...

 
 



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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 14:46

Un petit exercice de lucidité, avec un cartoon de Leon Kuhn, sur le nouveau modèle de santé mis en œuvre par la caste politique européenne. Droite et gauche confondues, dans la même complicité. La France, y compris, bien sûr…

Leon Kuhn, avec son humour british, met en scène Gordon Brown, qui était alors le Ministre des finances du gouvernement Blair. Ajoutons qu’il fut le successeur désigné de Blair à la tête du parti travailliste (Labour Party) : le PS britannique …


NHS.jpg
 

Il reprend les propos de ce politicien qui déclarait devant son parti : "We must drive reform deeper". En français : "Nous devons mener une réforme encore plus drastique". A propos du système de santé britannique, ou du moins le peu qu’il en reste, l’un des plus délabrés parmi ceux des pays riches…

On le voit ainsi planter un couteau, sur lequel est inscrit "Le Marché", dans le dos d’un médecin (avec son stéthoscope autour du cou) dont l’épaule porte le sigle NHS (National Health Service), que l’on peut traduire par Santé Publique.

C’est une évidence : les politiciens, en Europe, veulent le démantèlement de la Santé Publique. Car, ils sont inféodés à deux lobbies extrêmement puissants :


1. Le lobby des multinationales pharmaceutiques

La protection du lobby des multinationales pharmaceutiques est solidement installé et fonctionne à la perfection. Leurs « hyper profits » permanents ne sont jamais contrôlés par les responsables gouvernementaux. Leurs marges sur les médicaments sont, en effet, pharaoniques. Tout le monde s’extasie et trouve cela normal. Bizarrement, personne ne se pose de questions…

Les prix de vente  sont sans commune mesure avec les coûts de revient réels, contribuant ainsi à la surcharge des frais de santé au détriment de la collectivité (1). On se limite au contrôle de la soi-disant qualité médicale ou thérapeutique. Quant aux coûts réels : c’est la cécité ou la surdité totales…

Attention ! Il faut financer « les frais de recherche » ! Nous dit-on pour paralyser toute investigation ou esprit critique…

En fait, l’argument du prix "élevé" des médicaments pour financer les "frais de recherche" est un pur mensonge, comme l’a parfaitement démontré l’équipe de chercheurs de Froud (2). Une analyse, surmontant cette intimidation intellectuelle, montre clairement que l’essentiel est gaspillé, englouti, dans des frais de marketing et de publicité (au bénéfice des copains des copains, avec retours d’ascenseur…) sans rapport avec une gestion saine et suffisante de cette activité.

Vous remarquerez que dans "la recherche d’économies" ou "la recherche d'une bonne gestion" sur la santé, aucun politicien (quels que soient sa nationalité et son parti…) n’a proposé, ou ne proposera, un contrat d’obligation de résultat, avec les multinationales pharmaceutiques suivant le principe de l’ « open books » ("livres comptables ouverts"…), obligeant ces groupes à être soumis à un contrôle sur les coûts de revient et les prix de vente "imposés" ou "infligés" à la collectivité...

Ce vol organisé, à grande échelle, au détriment de la Santé Publique chargée d’être au service de la collectivité, reste impuni. Alors qu’il s’agit d’un gisement d’économies considérable, immédiat et facile à exploiter. Mais, il est plus facile de ponctionner le malade et d’en faire un suspect, que de s’attaquer aux requins. Ou, de rouer de coups un jeune qui n’a pas payé son ticket de métro…
 

2. Le lobby des compagnies d’assurances et des banques

Le marché de la santé est un marché qui est un des objectifs stratégiques majeurs des compagnies d’assurances, pour les années à venir, avec la participation active (y compris les jeux de participations financières croisées) du secteur bancaire.

Deux objectifs :

i)  Pomper directement dans leurs caisses les cotisations, au lieu d’aller dans celles de l’Etat. Gérés par leurs filiales spécialisées, ces capitaux deviendraient mobiles, faisant tourner les placements spéculatifs qui eux, ne sont jamais taxés. Mais, c’est une autre histoire…

ii)  Gérer la partie "hôtelière" du système hospitalier propice à la spéculation immobilière. Terrains ou bâtiments, remis gracieusement, en pleine propriété, par des régions ou municipalités au profit de ces compagnies. Arrondissant ainsi leur patrimoine immobilier qui permet d’accroître leurs actifs financiers et leurs capacités d’intervention dans la finance spéculative. Celle où on gagne beaucoup d’argent, sans beaucoup travailler…

C’est vrai, pour un politicien, fermer les yeux : c’est facile et cela peut rapporter gros…
 
 
 

 
  
(1)  Froud, J. et al. (2006), Financialization and Strategy, Narrative and Numbers, Routledge.
Dans ce livre, de loin un des meilleurs livres de gestion de ces dix dernières années, lire la partie sur l’industrie pharmaceutique (Glaxo, Smith Kline, etc.). Un remarquable, et trop rare, exemple de recherche et d’analyse d’un travail d’équipe à partir de chiffres, de rapports financiers et de campagnes de communication, sur une vingtaine d’années.
(2)  Froud, J. (Op. cit.).






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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 14:00


Chaque SDF, sous sa tente du Canal Saint-Martin, est l’heureux détenteur d’un patrimoine de €  352.123. Comme tout français.

C’est écrit noir sur blanc dans le rapport de la Banque Mondiale sur la « Richesse des Nations »
(1), publié en 2006. Le titre de ce rapport fait référence à un des grands classiques du Libéralisme Economique, écrit par Adam Smith (2).

Encore, faudrait-il doubler ce chiffre qui ne prend pas en compte l’intégralité des actifs immatériels difficiles à évaluer (patrimoine intellectuel, historique, scientifique, etc.), l’intégralité des actifs détenus à l’étranger, ou les actifs "immergés" (corruption, transferts dans les paradis fiscaux, minoration des bénéfices et des valeurs des entreprises et des particuliers (3)
, etc.). Et, encore s’agit-il des chiffres de l’année 2000, qu’il conviendrait d’actualiser à la hausse…

Le mythe de la France en "faillite", du fait de son endettement, est la tarte à la crème des milieux affairistes qui prospèrent dans la rente, la spéculation et "l’économie - casino".


Ne parlons pas des démagogues racistes qui l’attribuent à l’immigration, eux qui ont spolié pendant un demi-siècle les retraites des anciens combattants des colonies et autres territoires de "l’ex-Empire français"


En fait, pour protéger leurs privilèges, leurs rentes et leurs exonérations, l’objectif de cette caste est de sabrer les salaires, les emplois, les services publics, et, évidemment, le système de protection sociale : santé et  retraites.

La "catastrophe" de la dette publique ? Un coup de bluff, relayé par les médias aux ordres. "Chaque nouveau-né en France hériterait d’une dette de l’ordre de 17 500 euros, voire de 20 000 ou de 30 000 euros !", ne cesse-t-on de nous répéter. Pour lui donner un semblant de teinture scientifique, ces lobbies s’appuient sur des rapports de complaisance. En France, le fameux « rapport Pébereau » (4)
, par exemple.

Et, pourtant… La richesse (5) de la France, par habitant, est supérieure à la plupart de celle de ses principaux voisins (6)
 :

Belgique - Luxembourg € 339.315, Hollande € 316.530, Grande Bretagne € 307.506, Italie € 279.215, Espagne € 196.210.


Autrement dit, la France est riche, très riche. Cela, nous le savons tous. Mais, les médias sont là pour nous le faire oublier…

La dette publique en pourcentage du PIB (engagements financiers bruts) est inférieure d’un point à la moyenne des pays de la zone Euro : 76,5 %, au lieu de 77,5 % (7)
. Pour l’endettement net (actifs financiers des administrations publics déduits), il faut enlever 20 à 30 points suivant les paramètres. Et, là encore, la France reste au même niveau que ses partenaires.

Dans un document de l’OFCE (8), on trouve une information intéressante :

« En Avril 2005, l’Etat français a émis une obligation assimilable du Trésor (OAT) à cinquante ans, arrivant à maturité en 2055… L’Etat s’était engagé à en émettre pour 6 milliards d’euros. La demande a atteint 19,5 milliards d’euros».


Un volume de demande supérieur de plus de trois fois à celui de l’offre. Les créanciers en redemandent, se battent presque ! Pas mal, pour un Etat au "bord de la faillite". Cela nous le savons moins. Mais, les médias sont là pour ne pas nous en informer…

Malgré tout, la croissance de la dette ne cesse d’augmenter sur les dernières années ?  En réalité, ce n’est pas parce que la France emprunte davantage pour financer son fonctionnement ou ses investissements. L’essentiel est dû à ce qu’on appelle un"effet boule de neige", évoqué, notamment dans un rapport du Sénat (9). Il
provient pour plus de la moitié du fait que les intérêts servis aux créanciers de l’Etat, depuis 1983, sont supérieurs au taux de croissance de l’économie. La France a emprunté à des taux trop élevés et non révisables…

Cet effet "boule de neige", résultat d’une mauvaise "gestion financière" de la dette est accentué par une, encore plus, déplorable gestion des créances et fonds détenus par l’Etat. Pour citer ce même rapport  (10)
:
« En particulier, les créances détenues par l'Etat et les administrations publiques locales ont en moyenne un rendement inférieur aux créances détenues par les particuliers sur ces administrations ...

En outre, les bénéfices des entreprises publiques ne sont pas systématiquement prélevés par l'actionnaire ...

Par ailleurs, une grande partie des créances des administrations locales ont un rendement quasiment nul, que ce soit les liquidités, les avances (arrhes et acomptes) consenties dans le cadre d'opérations d'investissement et les créances liées aux transferts avec l'Etat (opérations en instance). »

Nos grands argentiers, que l’on retrouve ensuite à des postes de responsabilités dans le secteur bancaire et financier, lorsqu’ils pantouflent dans le privé, seraient ainsi de piètres négociateurs des fonds publics et trop généreux envers la communauté financière… Emprunter cher et prêter à taux zéro : ce qui est impensable dans une PME-PMI est pratique courante au niveau de l’Etat…

Il faut s’attendre à ce que la campagne de désinformation, sur le "niveau intolérable de la Dette Publique…", ne s’accentue au cours des prochaines semaines électorales. Les candidats "libéraux" ont des comptes à rendre à leurs sponsors, et non pas à leurs électeurs…


Il est donc nécessaire de "raison garder", en se focalisant sur cinq points fondamentaux :



1.     La France est immensément riche

Seul problème, la richesse est concentrée entre les mains d’une petite caste et de ses serviteurs grassement rémunérés (11).

Leur objectif : casser la fiscalité s’appliquant à leurs intérêts personnels, en démantelant, pour compenser cette exonération, les services publics et les mécanismes de protection sociale.


2.     Le taux d’endettement n’est pas anormal

Il est même légèrement inférieur à la moyenne de la zone Euro.

Ce qui n’est pas normal, c’est la finalité de cet endettement : une compensation aux exonérations fiscales de la partie la plus riche des français.


3.     L’endettement n’exclut pas une amélioration de la gestion budgétaire et financière de l’Etat 

i)  Non seulement au niveau de ses engagements. Exemple : s’il faut un porte-avions, c’est à l’Europe à le financer, etc. Aux USA, ce n’est pas la Californie ou le Texas…
ii) Mais aussi, au niveau de ses recettes ou de ses actifs financiers, insuffisamment rémunérés par les débiteurs de l’Etat.


4.     Le flux des vases communicants est à inverser 

Plus la fiscalité baisse, plus il faut compléter par l’endettement, pour la survie de l’Etat.

Créant une double injustice. La charge de la dette contribue à augmenter la rente et à diminuer les revenus du travail.

Ce n’est pas le seul endettement qui doit assurer le financement de l’Etat, mais la juste répartition des profits et des améliorations de productivité générés par l’ensemble de la collectivité nationale.


5.     La diminution de la dette publique

Elle passe par la refonte de la fiscalité avec l'augmentation des impôts directs sur les hauts revenus, les profits des entreprises, et les profits spéculatifs.

Bien sûr, ne pas oublier l’influence de la Bureaucratie Européenne dans les manipulations de la fiscalité et des dettes publiques. Elle est à la botte des lobbies de la spéculation financière. Tout reste à faire dans le changement des esprits, des valeurs et des méthodes en cours dans l’administration européenne de Strasbourg ou de Bruxelles, actuellement en pleine dérive. Mais, c’est un autre problème...

 

 

 

 

(1)     The World Bank, Where is the Wealth of Nations – Measuring Capital for the 21st Century, Washington, DC, 2006, Appendix 2, p. 160.
(2)     Adam Smith, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations, 1776.
(3)     On a pu mesurer la difficulté de l’exercice au cours de la polémique sur les évaluations de l’appartement (vendu) de Sarkozy à Neuilly, ou de la  "maison de campagne"  Ségolène-Hollande à Mougins…
(4)     Michel Pébereau (commission présidée par), préface de Thierry Breton (ministre de l’économie, des finances et de l’industrie), Rompre avec la facilité de la Dette Publique – Pour des Finances publiques au service de la croissance économique et de notre cohésion sociale, La Documentation française.
(5)     Le rapport de la Banque Mondiale fait état d’une richesse par habitant, exprimée en US$ :  France US$ 468.024,  Belgique - Luxembourg US$ 451.714, Hollande US$ 421.381, Grande Bretagne US$ 408.753, Italie US$ 372.666, Espagne US$ 261.205, etc.
(6)      Pour la conversion en Euros, j’ai pris le taux du moteur de conversion en devises de Yahoo Finance, qui était de 1 US$ pour 0,7524 euro, au 19-03-2007.
(7)     Projet de Loi de Finances 2007 – Rapport Economique, Social et Financier, République Française, Tome II, Annexe Statistique, XII.9, p. 98.
(8)     Jérôme Creel et Henri Sterdyniak, Faut-il réduire la Dette Publique ?, Lettre de l’OFCE, Observations et diagnostics économiques, n° 271, janvier 2006.
(9)     Sénat, Commission des Finances, Marini Philippe (rapporteur), L’évolution de la dette publique en France entre 1980 et 1997 – Les leçons d’une dérive, Rapport d’information 413 (98-99).
(10)  Sénat, Op. Cit.
(11)  Exemple : Les salaires mirobolants des dirigeants des grandes entreprises (avec leurs compléments : primes, stocks options, golden parachutes et autres astuces) ne sont pas fondés sur leurs prétendues capacités à prendre des risques, ou à diriger une organisation par leur génie (personne n’est irremplaçable, pas plus dans le management qu’en politique).

A de très rares exceptions, quand on les pratique de près, on est frappé par leur médiocrité…

Non. C’est le prix de leur silence qu’achètent les principaux actionnaires qui, eux, engrangent des fortunes colossales, dans la discrétion des paradis fiscaux et autres montages de l’ingénierie financière, du fait de leur rente de situation.

 

(*)  Crédit photo : Chloé Vansoeterstède (Bali).

 

 

 

 


 

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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 22:10


Le libéralisme est une des dernières utopies, des siècles derniers, en cours d'extinction.

 

Bien sûr, avec encore quelques bonnes décennies devant elle, avant de s'écraser dans le mur. Son mur de Berlin : le ras-le-bol des exploités, dans ses propres sociétés et dans les régions qu'elle pille en permanence.  

 

Mais comme toutes les utopies vieillissantes, elle se crispe sur son credo, se sclérose, elle y croit dur comme du fer :

"La Loi du Plus Fort"

Incapable d'évoluer, toutes les idéologies sombrent, à terme, dans le sanguinaire ou la schizophrénie, le plus souvent les deux à la fois : le discours ne recouvre plus la réalité. Les belles intentions initiales sont évacuées par la force brutale de la prédation. Comme la mauvaise herbe chassant la bonne...

Le libéralisme n'échappe pas aux perversités de cette évolution. Comme les autres, cette idéologie est devenue
incontrôlable et hyper violente.

 

Accroissement fabuleux de la richesse des riches, progression vertigineuse du chômage édulcorée dans des statistiques "bidonnées", spoliations par la violence des pays asservis dont les atrocités sont camouflées sous les nouvelles technologies de la mort : bombardements "chirurgicaux", destructions au nom de la propagation de la démocratie et de la "lutte antiterroriste", etc.

 

Tout cela nous le constatons.

Mais, dans cette évolution, deux phénomènes sont intéressants à observer :


=>   La dégradation continue du fonctionnement des institutions démocratiques issues des idéaux du XVIII° siècle.

 

James Madison (1) l'avait constaté, et anticipé son développement, dès 1792, parlant de :
"...
l'impudente dépravation de notre temps, les pouvoirs privés devenant la garde prétorienne du gouvernement, à la fois ses outils et ses tyrans corrompus par ses largesses et l'intimidant par leurs clameurs et leurs intrigues" (2)
.

 

Corruption, propagande, désinformation, sont les outils majeurs de nos sociétés démocratiques pour en maintenir la cohésion : peur par l'incitation au racisme et à la haine religieuse, violence, exclusion dès qu'il y a amorce de débat, de contestation.

Un exemple, à propos du névrosé libéral adepte de l'exclusion, parfaitement mis en lumière par Jean-Claude Liaudet, dans un livre remarquable (3), Le complexe d'Ubu ou la névrose libérale :

" ... [ il ]  refuse la culpabilité que pourtant il éprouve.
Il la transforme en une injuste persécution dont il pense être la victime.
Ainsi retourne-t-il la faute contre celui vis-à-vis de qui il se sent coupable... tous les exclus du système libéral sont des persécuteurs : jeunes, chômeurs, beurs, immigrés, exploités et colonisés divers.
La preuve, il leur arrive de ne pas accepter leur sort et d'être violents !
"
.

On remarquera qu'aucun des candidats "libéraux" à l'élection présidentielle française, à l'exemple des  simulacres d'élections démocratiques d'autres pays occidentaux (Grande Bretagne, USA, Hollande, Australie, et divers...), n'aborde la nécessaire réforme des institutions politiques et économiques, inadaptées au siècle actuel ; avec pour fondement le suffrage direct et la refonte de la gestion des comptes de la collectivité, (notamment de la fiscalité, des marchés publics, des mouvements de capitaux, de la défense nationale et des crédits de coopération avec les pays en développement, entre autres).


=>  Le "Parler Requin"...
Le discours des adeptes du "libéralisme" est intéressant à analyser. Peu d'observateurs le font.


Jean Véronis, professeur de linguistique et d'informatique, procède dans son blog à une intéressante dissection des discours des candidats aux élections présidentielles.

 

Cela donne un éclairage sur leur personnalité ou la conception de leur charge, s'ils sont élus. Soyons charitables et ne disons pas : sur leur niveau de "mégalomanie"...  Avec des surprises : la fréquence du terme "je veux", par exemple, employé par Royal (69 %), Sarkozy (59 %) ou Le Pen (5%)...

 

Mais, les analyses sur les manipulations, quant aux subtilités de l'idéologie en elles-mêmes, ne sont pas traitées. Ce sont les postures du "vecteur", mais pas les non-dits idéologiques.

Prenons l'exemple d'un des nombreux mythes véhiculés par les adeptes du libéralisme : "le libéralisme est une conception de la démocratie fondée sur le travail et le mérite"
.

 

Pour s'amuser un peu, il suffit de dire à celui qui tient pareil propos qu'on le croira lorsqu'il se décidera à voter une loi déclarant la suppression de l'héritage. Celui-ci étant versé à la collectivité dans un fonds de solidarité pour la Santé ou les Retraites...  

 

Respectons la logique : tout salaire, revenu et fortune de chacun ne devant provenir que de son seul mérite. Ainsi, la fortune d'un inventeur. En vertu de quel mérite les héritiers de l'inventeur de la dynamite, Nobel, profitent-ils d'une rente de situation ? 

La rente n'est pas le mérite !  

 

Mais, là, soudain, c'est l'indignation...

En fait, nous sommes dans le "parler requin",
ou le "parler pervers" (4) si bien décortiqué par Jean-Claude Liaudet dont je ne peux résister à vous faire partager quelques succulentes bouchées :

"La nature des choses
 : "Si le capitalisme l'emporte partout, c'est qu'il est inscrit dans la nature de l'homme."

"La rationalisation (apparemment logique) : "C'est en créant de la richesse que l'on crée de l'emploi " ; "
Trop d'impôt tue l'impôt".

"Le progrès et le passéisme
 : "L'Etat - Providence et la sécurité appartiennent au passé" ; "Comment peut-on encore défendre le principe d'un service public ?"

"Renversement en son contraire : "Davantage de marché, c'est davantage d'égalité" ; "L'égalitarisme condamne des millions de personnes à la misère"
.

"Les euphémismes et litotes scientifiques ou technocratiques : "dérégulation" ; "compétitivité" ; "réactivité » ; "évolution technologie" ; "combattre l'inflation" ; "abaisser les coûts du travail" ; "réduire les dépenses sociales"...


 « 
Tout pour nous, rien pour les autres ! »...

 

Tel est "l'hymne à la joie" des tenants du libéralisme. Alors, rions de la posture de ces bons tartuffes.

Aristophane !... Molière !... Si vous viviez de nos jours, vous vous régaleriez...  

  




 
 
(1)    Un des "Pères" de la Constitution américaine, devenu le quatrième Président des USA en 1808.
(2)    In : Chomsky, Noam, Le profit avant l'Homme, Fayard, 2003.
(3)    Jean-Claude Liaudet, psychanalyste et psychosociologue, Le complexe d'Ubu ou la névrose libérale, Fayard, 2004.
(4)    Jean-Claude Liaudet, p. 105, Op. Cit.
 
 
 
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1 février 2007 4 01 /02 /février /2007 20:24


Un chanteur déménageant de France en Suisse, en raison d’avantages fiscaux, a été l’occasion pour la caste politique de procéder à des déclarations, plus ou moins, improvisées. Profitant de cet arbre qui cachait la forêt, ce fut le règne de la confusion : mélangeant les taux et les seuils, brodant autour du mythe de la libre concurrence et de la mondialisation, confondant l’assiette fiscale, avec l’évasion fiscale, ou la justice fiscale. Festival de mots creux : « bouclier fiscal », et autres trouvailles de « communicants »… 

Tout cela, en fait, contribuant à camoufler une réalité en évitant de se prononcer sur la finalité, pour un Etat, d’une fiscalité qui est celle de donner du sens à une société, dans son destin collectif : partage, solidarité, justice. Sans aller jusqu’à l’utopie de la fraternité.

A l’analyse, chez tous ces politiciens et leurs médias, des constantes se dégagent :


·  
Une hypocrisie : Fuir son pays pour payer moins d’impôts est normal, affirment certains. C’est la loi de la libre concurrence, de la « mondialisation », incantations magiques irréfutables… Ils savent, pourtant, que l’Europe prend soin d’éviter tout alignement de la fiscalité directe, impôt sur le revenu, entre les Etats ; protégeant même en son sein des paradis fiscaux (Monaco, Liechtenstein, Jersey, Saint Marin, Luxembourg, etc.)… 

Alors qu’elle se montre rigoureuse pour la fiscalité indirecte, TVA ou droits de douane par exemple, imposant une harmonisation des taux entre Etats. Les restaurateurs français qui réclament une TVA équivalente à celle des chaînes de « fast food », près de 15 % moins élevée, s’entendent dire que c’est « impossible ».  

Harmonisation d’un côté, et non de l’autre ?  Tout simplement, la restauration n’a pas le poids des Groupes multinationaux de « fast food », qui eux ont droit à une TVA sur mesure. De plus : ces groupes, savent jongler avec les comptes des paradis fiscaux… Alors, jusqu’à quand cette absence d’harmonisation sur les impôts directs ?


·  
Une dissimulation : L’Europe s’est résolument engagée dans une aggravation de l’injustice économique et sociale. Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un renforcement de la fiscalité indirecte, TVA notamment, au profit de l’impôt direct, sur le revenu ou sur les bénéfices, qui diminue en permanence. 

Déjà, en moyenne européenne, la catégorie des plus bas revenus paye plus de 30% en taxe indirecte, alors que les plus hauts revenus ne payent que 15% environ. Le poids fiscal total est de 45% pour les plus pauvres et seulement 30% pour les plus riches. Et, l’écart va aller s’aggravant du fait du développement de ces politiques fondées sur l’injustice. 

Ce sont les faibles revenus et les pauvres qui font vivre l’Etat, ponctionnés sur leurs achats ; les riches, corrélativement,  sont de plus en plus exonérés. Dans ce mouvement qui s’accélère, depuis 1990, on revient à un modèle de société d’Ancien Régime, dans toute l’Union Européenne. Comme au temps de la gabelle, en France, qui accablait le peuple, alors que l’aristocratie en était exemptée.


·  
Un silence : l’omerta sur les sursalaires, les surprofits, la spéculation, les « golden parachute », les mirobolantes primes au départ des dirigeants. Le travail et la consommation sont surtaxés au profit de la spéculation et des rentes de situation. 

Ainsi, des prélèvements libératoires de 10% sur des super profits boursiers ne reposant sur aucune valeur ajoutée, si ce n’est de la pure spéculation. Tous les avantages seront consentis à la « rente », au détriment du « travail ». Encore plus grave, la
protection occulte des paradis fiscaux par toutes les castes politiques. On sait que c’est là où se réfugie le pillage des économies nationales, tous pays confondus, par la spéculation et la corruption.


·  
Une manœuvre démagogique : « faire bouger la France », est le slogan souvent utilisé par les politiciens, le mouvement est le même dans d’autres pays européens. En fait, il s’agit de poursuivre le démantèlement des politiques sociales qui sont un instrument fondamental, pour qu’un Etat soit en mesure d’assurer la justice et la solidarité collectives. L’aide aux soins est visée en priorité. Harcèlement médiatique, matraquage de propagande au sujet du « trou » de la Sécurité Sociale. 

Mais le budget faramineux de la défense nationale est-il rentable ? Où en sont les recettes ? La défense du territoire est impérative. Soit, mais la santé d’une population  et son éducation ne le seraient pas ? Dans un cas on raisonne par principe, la défense nationale, dans les autres, santé et éducation, immédiatement, on parle rentabilité ou déficit.


·  
Une priorité : « l’abaissement des charges » est une priorité, d’après la propagande. Une fois encore, il s’agit de s’attaquer au « travail », en prenant bien soin de ne pas toucher aux rentes de situation. Protéger les rentes de situation : là, réside la véritable priorité… A aucun moment, on entendra un politicien dire que l’Etat doit effectuer des économies, non pas, en sabrant des emplois, mais en contrôlant, avant tout, ses coûts. Notamment, d’investissements. 

Ainsi, on ne compte pas, en France, le nombre de marchés surfacturés ou inutiles. Cela va de dépassements de marchés, pour une « cause imprévue », jusqu’aux sommes colossales dans les contrats d’armement accordées, sous forme d’acomptes, pour soi-disant financer leurs recherches. Permettant même à ces entreprises de constituer des banques pour gérer ces sommes, qu’elles placent sur les marchés financiers. Les grands bénéficiaires de ces tours de passe-passe étant, en priorité, les contractants de travaux d’infrastructure et les fabricants d’armes. 

Bizarrement, les mêmes possèdent la quasi-totalité des médias… En résumé, une économie moyenne de 30% par an serait réalisable, sur la gestion des marchés publics, si la volonté et l’honnêteté politiques étaient au rendez-vous. Elle contribuerait à financer aisément : la santé, l’éducation et les retraites.

Mais la boucle se bouclant, ce sont ces dépassements et surfacturations de marchés publics qui, dans tous les pays notamment la France, « animent » les comptes « offshore » des paradis fiscaux. Sinon, il y a longtemps que les paradis fiscaux auraient été fermés. L’évasion fiscale, fondée sur la spéculation, le détournement des deniers publics et la corruption, va vivre encore de longues années tranquilles sous les cocotiers


Alors ?  L’archaïsme de la France, à « bouger », ne serait-il pas au centre de cette fiscalité de République bananière
(*) dans laquelle se complait, depuis des décennies, la caste politique, ou plutôt, l’oligarchie au pouvoir ?

 

 

 

(*) Un livre à lire, pour réfléchir sur ces questions : Pierson, Christopher, The Modern State, Routledge, 2000.

 

 

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24 janvier 2007 3 24 /01 /janvier /2007 20:06

 


Davos !  C’est la réunion annuelle des « décideurs  de la planète » ne cessent de nous répéter les journalistes économiques et autres vecteurs de la propagande néolibérale. Avec ce mélange d’effroi et d’admiration qu’ont les adeptes de la servilité.  


Propagande ? Je dirais plutôt « vulgate »… Car, on croirait assister à un Concile de cardinaux, comme lors des Conciles de Latran du temps de la puissance de l’Eglise. On y décidait de tout : de dispositions théologiques, comme de l’interdiction de l’usage de l’arbalète. Oui, c’était l’arme de destruction massive de l’époque. Ses flèches avaient l’incorrection de traverser les armures… En fait, le monde d’alors continuait son évolution malgré les prétentions fumeuses de ces bureaucrates coupés de la réalité humaine.


Aujourd’hui, le plus amusant est de voir l’énervement de ces journalistes qui accusent d’avance de toutes les tares ceux qui ne prendraient pas au sérieux cet aquarium à requins. Le Concile n’a même pas commencé qu’on se fait traiter de « schizophrènes » !  Quant à la France qui n’y envoie pas son Président de la République et ses candidats à l’élection présidentielle, elle serait complètement « out » :  « Si le monde est schizophrénique, la France l'est au carré », écrit Eric Le Boucher dans Le Monde
(1). Rien que cela. On n’y va pas avec le dos de la cuillère !


Le concile va se tenir ! La messe va être dite ! Et, on n’y assisterait pas ? La rage…  Ce n’est plus la grenouille qui se transforme en bœuf, mais le journaliste  en bedeau ou sacristain. Pour ne pas dire en grenouille de bénitier. Tant de componction, d’obséquiosité… Que ces journalistes se laissent impressionner par ce pouvoir apparent et temporaire, on veut bien. Qu’ils s’identifient à cette richesse ostentatoire, passons. Il y a des « groupies » dans tous les milieux. Mais, c’est affligeant de bêtise et de prétention…


Sans aucune analyse, ni esprit critique, ces gens-là nous servent le « copier-coller » des dossiers de presse de cette organisation de propagande. Ils considèrent qu’une idéologie tient lieu de prospective et de destin pour nos sociétés développées ou en développement. La croissance exponentielle du chômage, de la misère et des sans-logis dans nos riches sociétés ne les inquiète pas plus que la spoliation des richesses de zones entières occupées militairement par d’autres pays et dont les populations sont massacrées au quotidien.

"Ces gens-là ne pensent pas, Monsieur"…, pour reprendre la chanson de Jacques Brel, ils déclament des slogans…


Pour ne pas se laisser étouffer par cette propagande et mourir idiot, ou d’inculture économique, avec eux, on peut se rafraîchir en lisant deux ouvrages fondamentaux :

i)                    Globalization and its discontents , de Joseph Stiglitz (2), Penguin Books - 2002.

ii)                  The Great Transformation The Political and Economic Origins of Our Time, de Karl Polanyi, préfacé par Joseph Stiglitz, Beacon Press - réédition 2001.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)    Le Boucher, Eric, Mondialisation schizophrénique, Le Monde, 24 janvier 2007.
(2)    Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie 2001, a été responsable des études économiques à La Banque Mondiale, qu’il a quittée en janvier 2000. Il enseigne la Finance et les Sciences Economiques à Columbia University. Il dirige aussi le département de recherches sur la pauvreté à l’Université de Manchester (UK).

 

 

 

 

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